Huit acteurs sur scène, tous dans la même tenue verte. Pourquoi ? Qui sont t –ils ? Est-ce la fin du monde ? Suspense… <doc2828|left>Tout part sur une musique apocalyptique qui laisse présager la fin du monde. Des cris insoutenables, des râles de souffrance et d’agonie avec comme avant goût un slam de Michael, complètement en transe, tout en blanc. Quelques minutes passent. Les yeux plongés dans l’obscurité, les tympans qui bourdonnent encore, la lumière réapparaît, à nouveau. Sur scène, des corps sans vie, allongés. Lentement, ils sortent de leur torpeur, désorientés, perdus, sans connaître personne. Le décor est assez révélateur : macabre et glauque. S’ensuit une dispute et beaucoup d’incompréhension entre les protagonistes. La cause du conflit : une porte qu’ils veulent tous franchir pour savoir ce qu’il y a au dehors. Une seule personne est contre, le prophète interprété par Kaburungu, leur annonçant que la fin des temps est survenue et qu’ils sont dans un espace socio-temporel entre la vie et la mort. Deux équipes se forment. L’une qui tient à tout prix à sortir de la pièce et une autre, trop peureuse, influencée par le prophète et la sorcière. Un vote a lieu pour savoir qui va prendre les rennes du pouvoir (Démocratie oblige !), remporté par Mirabelle, actrice à en devenir, qui excelle au fur et à mesure des pièces. Mais le plus impressionnant est Bertrand Muheto. Son jeu, ses tics sont conformes au personnage qu’il interprète. Il le fait tellement bien que l’on aurait dû se douter de la chute. Une fin qui laisse pantois le spectateur mais qui malheureusement est un peu trop étirée avec des longueurs dont on se serait passé : « J’ai bien aimé la pièce car je découvre la création artistique du pays », confie Jessica Major, fraîchement arrivé au Burundi, du Canada. On découvre avec surprise qu’ils sont tous interné dans un asile psychiatrique. Des fous convaincus de ne pas l’être. Une pièce écrite à deux ; par Joseph Ndayisenga et Fabrice Iranzi. Pour une première, pas mal du tout.