Une pénurie de carburant, une inflation de prix des denrées alimentaires, une flambée de ticket transport… La population est inquiète, sa vie se bouleverse. Elle s’interroge. Pourquoi cette carence d’une grande ampleur des produits de première nécessité ? La situation va-t-elle bientôt se normaliser ou faut-il s’attendre au pire ? Ce qui est déplorable, c’est le silence qui s’observe malgré les interrogations légitimes du public.
Où sont les intellectuels, les politiques, la société civile, les responsables des Eglises ? On ne les entend pas. Du moins, presque pas. Et pourtant, en ces moments-ci, leur place n’est nulle part ailleurs que dans des débats publics, qui gagneraient à éclairer l’opinion sur la façon d’organiser la lutte contre cette crise et d’aider les décideurs à trouver des solutions idoines. Le rôle de ces think tanks est donc d’aider, par leur méthode, leur capacité de distance et d’analyse critique, par leur discours etc, les autorités à proposer des politiques et des stratégies de réaction aux problématiques du moment. On a recours à eux pour des prises de décisions éclairées.
Toutefois, dès le début de la guerre en Ukraine, des alertes ont été lancées sur une éventuelle crise qui frappera le monde, en particulier l’Afrique. Et le Burundi n’y échappe pas. A l’issue d’une rencontre organisée le 9 mars avec les ministres africains des finances et les gouverneurs des banques centrales africaines, la directrice générale du FMI résume la situation : « L’Afrique est particulièrement vulnérable aux impacts de la guerre en Ukraine par le biais de quatre canaux principaux : augmentation des prix des denrées alimentaires, hausse des prix des carburants, baisse des revenus du tourisme, et potentiellement plus de difficultés à accéder aux marchés de capitaux internationaux ».
Selon un expert en macroéconomie, Moscou fournit 11,5% de l’offre mondiale du pétrole et est le deuxième exportateur ainsi que le troisième producteur de pétrole brut. L’Ukraine et la Russie sont d’importants fournisseurs de blé et de céréales en Afrique. « L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les lourdes sanctions imposées par la communauté internationale au Kremlin nourrissent la flambée des prix des produits de première nécessité. Le prix du baril de Brent -une des références pour calculer les cours du pétrole- a même atteint un pic de plus de 100 dollars ».
Des pays africains essayent de s’adapter à la situation pour contrer des conséquences désastreuses dues à cette crise. Non loin de chez nous, les voisins du Burundi s’y activent. La présidente de la Tanzanie a rétabli la taxe sur le carburant supprimée début février pour faire face aux appuis du gouvernement dans les transports, l’Ouganda et le Rwanda ont revu à la hausse le prix du carburant.
Gitega n’a pas de solution miracle, de panacée. Le Burundi étant un pays enclavé, ne produisant pas de pétrole et dépendant pour une grande partie des importations, les décideurs sont dans l’obligation de trouver et d’annoncer urgemment à la population des mesures pour contrer l’inflation. Un analyste suggère notamment à l’Etat de prendre en charge l’élaboration d’une stratégie nationale pour assurer un équilibre au niveau du marché par le biais de la stabilisation des prix et la restriction de la spéculation illicite des produits de première nécessité et de large consommation, une subvention sur les produits pétroliers. Il a eu son mot à dire… Aux autres think tanks burundais de se réveiller pour avoir voix au chapitre.
J’attends un seul mot de nos autorités pour répondre à ces questions de la population.
Ako gacerere kararenze. Est-ce dire qu’elles ne maîtrisent pas ce qui se passe dans le domaine du pétrole?
Laprésidente tanzanienne Mama Samia Suluhu Hassan exhorte ses ministres et autres dirigeants dans différents secteurs à aller expliquer la situation actuelle au peuple tanzanien.
« Blame goes to Russia
In Tanzania, President Samia Suluhu said the Russian invasion of Ukraine was one of the factors that has led to increased prices. She asked the Cabinet and leaders in various sectors to explain to the citizens why the cost of living had shot up…
« It would be better for government officials at all levels across the country to just be frank with citizens and prepare them for a big surge in the cost of living because of this war. It’s going to affect everything, and there’s no point in trying to hide that fact, » she said… »
https://www.theeastafrican.co.ke/tea/business/east-africa-faces-crises-as-fuel-commodity-prices-go-up-3776846
Ne sont-ils pas fatigués de prêcher dans le désert ?
Merci M. Sikuyavuga : il y a un pays où ils ont dit qu’ils n’ont pas de pétrole mais qu’ils ont des idées. Un adage dit que du choc des idées jaillit la lumière. Merci au journal Iwacu de ne pas se décourager.