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Test de positionnement en langue française pour 1600 instituteurs du Burundi

05/05/2013 Commentaires fermés sur Test de positionnement en langue française pour 1600 instituteurs du Burundi

Dans le cadre de l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM), le Ministère de l’Enseignement de Base et Secondaire, de l’Enseignement des Métiers, de la Formation Professionnelle et de l’Alphabétisation (MEBSEMFPA) a organisé un test de positionnement en langue française pour 1600 instituteurs dans 14 provinces du Burundi avec l’appui de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et de l’Ambassade de France.

<doc7736|right>L’Agence universitaire de la Francophonie appuie les universités dans leurs projets de formation et de Recherche et promeut les nouvelles technologies éducatives via ses Campus Numériques Francophones (CNF).
L'[Antenne Afrique des Grands-Lacs à Bujumbura->http://www.bi.refer.org/], dirigée par M. Jean-Paul Mortelette, relaie les actions de l'[AUF->www.auf.org] au Burundi, au Rwanda et à l’Est de la RDC.

En 2008, l’AUF a engagé un partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l’Agence Française de Développement (AFD) pour déployer IFADEM au Burundi. En 4 ans, ce sont 2400 instituteurs dans 6 provinces qui ont été perfectionnés sur l’enseignement du français et en français.

[IFADEM->www.ifadem.org] s’est appuyée sur une pédagogie hybride de formation continue des instituteurs alternant formation à distance via des livrets et formation en présentiel lors de regroupement et séances de tutorat. La radio scolaire ainsi que l’implantation d’espaces numériques connectés à internet ont encore soutenu ce dispositif.
Le Ministère de l’Enseignement de Base et Secondaire, de l’Enseignement des Métiers, de la Formation Professionnelle et de l’Alphabétisation a été au cœur de cette action : les conseillers pédagogiques ont élaboré les livrets de formation, les inspecteurs provinciaux ont assuré le tutorat des instituteurs, le Ministère dirigeait le comité national de pilotage.
C’est donc logiquement que le Ministère s’est approprié cette démarche de formation continue et qu’il souhaite la pérenniser.

Dans ce cadre, IFADEM en partenariat avec l’Ambassade de France (Projet « Promotion de la langue française au Burundi »), a mené du 8 au 13 avril, un test de positionnement en français auprès de 1600 instituteurs de 14 provinces sur les 17 du Burundi (400 enseignants des trois provinces restantes dont Bubanza, Bujumbura Mairie et Bujumbura rural ont déjà bénéficié de ce test). Ce test a été conçu avec l’expertise du Centre International d’Etudes Pédagogiques (CIEP), référent en la matière.

<doc7738|left>Quatre compétences sont mesurées, à savoir : la compréhension écrite, la compréhension orale, l’expression écrite et l’expression orale. L’objectif de ce test est à la fois statistique et individuel.

D’une part, pour orienter la formation continue des instituteurs et généraliser les acquis d’IFADEM, le Ministère doit mesurer le niveau en français de ses enseignants afin de cibler les publics prioritaires qui – selon les provinces ou les niveaux – méritent une action prioritaire de formation. Les résultats qui émaneront de ce test vont donc servir d’outils pour la stratégie de formation continue du Ministère visant à remédier à la précarité de l’enseignement du français et en français dans les écoles primaires.

D’autre part, les résultats permettront d’identifier précisément certains instituteurs qui pourront bénéficier par la suite d’un renforcement en langue française dans le cadre du projet « Promotion de la langue française au Burundi » de l’Ambassade de France au Burundi.

<doc7737|right>En effet, le Chef de projet, M. Cédric Armand, donne de plus amples éclaircissements : « Ce projet du Fonds de Solidarité prioritaire vise l’amélioration de la maîtrise du français par des actions de formation initiale et continue des enseignants aux différents niveaux d’enseignement : du primaire avec l’exemple de ce test jusqu’au niveau universitaire avec la création en cours d’un Master en didactique du Français Langue Etrangère ou Seconde au sein de l’Université du Burundi. Le Fonds de Solidarité Prioritaire étant un outil de la coopération franco-burundaise, ces actions sont naturellement menées en synergie avec les institutions burundaises concernées ».

Aux grands maux les grands remèdes

L’utilité de ce test visant à aiguiller la formation des instituteurs est unanimement reconnue et appréciée : « Au moment où un instituteur est censé être capable de produire un document authentique en français, force est de constater que ces derniers y parviennent avec beaucoup de difficultés. Le niveau d’acquisition du français a baissé durant ces dernières années », souligne Ntawuhorakomeye Damas, directeur provincial de l’enseignement à Muramvya. « Le renforcement des capacités des instituteurs est plus qu’une nécessité dans la mesure où le français est en même temps une langue d’enseignement et une langue enseignée » poursuit-il.

Les candidats ont répondu avec fierté le jour du test et ne cachent pas leur satisfaction.  « On ne donne que ce que l’on a. Nous qui sommes appelés à transmettre nos connaissances, nous attendons avec impatience le début de la formation », confesse Bancirimisi Ezechiel instituteur en 5e année primaire à l’école Nyakararo commune Rutegama.

<doc7739|left>Confirmant les propos de son collègue, Madame Sindayihebura Pascaline, institutrice en 3ème année à l’école primaire de Shombo en commune de Muramvya, se lamente du fait que « même si nous regrettons que les émissions radiophoniques sur la didactique du français qui passaient sur les ondes de la radio scolaire Nderagakura soient terminées (ndlr : ces émissions étaient financés par IFADEM), nous saluons l’initiative de l’AUF et nous remercions l’IFADEM de nous avoir accordé cette chance de rehausser notre niveau linguistique ».

Interrogée sur cette initiative, la Directrice Générale des Bureaux pédagogiques au Ministère de l’Enseignement de Base et Secondaire, de l’Enseignement des Métiers, de la Formation Professionnelle et de l’Alphabétisation, Madame Chantal Bajinyura, a tout d’abord remercié l’AUF qui « est notre partenaire dans l’éducation de base depuis bientôt 4 ans pour la formation des instituteurs ».
Elle souligne, comme les précédents interlocuteurs, l’utilité de ce test pour mesurer et impacter sur le niveau en français des enseignants du primaire et, plus généralement, appelle à capitaliser les acquis d’IFADEM pour renforcer la qualité de l’enseignement.

Si l’appui d’IFADEM a été déterminant, la Directrice Générale reconnaît néanmoins que les défis à relever pour l’enseignement de base au Burundi restent importants notamment dans le cadre de la réforme de l’enseignement fondamental et de la disponibilité du matériel pédagogique : « En principe chaque élève devrait avoir son propre livre et un instituteur devrait avoir accès à la documentation. Malheureusement, bien souvent les écoles n’ont pas de bibliothèques ni d’internet », regrette Mme Bajinyura.
Elle remercie néanmoins IFADEM pour le pas déjà franchi. En effet, IFADEM a distribué des milliers de dictionnaires et de grammaires aux enseignants et à équipé 6 provinces d’espaces numériques connectés à internet.

Les résultats du test seront publiés en mai.

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