Le ministère chargé de l’Education et la centrale syndicale, Cosesona se sont finalement convenus sur la tenue d’un test de niveau à l’endroit des enseignants des trois premiers cycles de l’école fondamentale. Les deux parties ont signé ce lundi 14 février un accord sur les défis du système éducatif burundais.
Lisant les accords signés par les deux parties, le président de la Conseil national de dialogue social (CNDS), Sylvestre Ntibantunganya a fait savoir que le test de niveau est destiné à diagnostiquer les besoins réels en renforcement des capacités des enseignants afin de proposer un contenu de modules de formation.
« Les parties se conviennent que le test servira uniquement à aider dans l’organisation des programmes de mise à niveau et de perfectionnement de compétence techniques et pédagogiques des enseignants et des maîtres responsables des trois premiers cycles de l’école fondamentale », a précisé cet ancien chef d’Etat.
En outre, ajoute le président de la CNDS, un code sera attribué à chaque candidat et à chaque école pour garantir la confidentialité des résultats obtenus.
« Le ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique rassure la Cosesona et s’engage à ce que le test n’ait aucun impact sur la vie socio-professionnelle des enseignants et des maîtres responsables », lit-on dans les accords signés entre le ministère de l’Education et les syndicats des enseignants affiliés à la Cosesona.
« Le problème n’est pas seulement l’enseignant »
Selon les accords signés, le ministère de l’Education nationale et la Cosesona convergent sur certains défis auxquels fait face le système éducatif burundais, en plus de l’insuffisance des compétences pédagogiques de certains enseignants.
Les deux parties reconnaissent que ces défis sont le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs notamment le manque de vision holistique du système éducatif, l’instabilité des programmes d’enseignement ponctués par plusieurs réformes sans évaluation préalable et l’insuffisance des moyens financiers et logistiques.
A ceux-ci s’ajoute la mesure prise pour la réduction du taux de redoublement sans tenir compte des compétences réelles de l’apprenant ainsi que les effectifs pléthoriques dans les classes.
Pour Victor Ndabaniwe, président de la Cosesona, le recyclage qui va bientôt commencer n’est pas l’affaire des enseignants seulement. « La médiation nous a permis de comprendre que tous les intervenants en matière de l’éducation méritent d’être recyclés, à commencer par ceux de l’administration centrale ».
Et d’expliquer que tous les responsables scolaires doivent être aussi renforcés par des séries de recyclage pour qu’ils soient de bons gestionnaires du système éducatif.
« Les défis sont énormes. On va cheminer ensemble, on va travailler ensemble pour qu’on trouve une stratégie à chaque défi qui nous permettrait de trouver un remède durable », promet Frédéric Bangirinama, secrétaire permanent au sein du ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique.
Pour rappel, dans une déclaration du 14 janvier, les syndicats des enseignants regroupés dans la Cosesona avaient menacé de déclencher un mouvement de grève au cas où le ministère de l’Education ne venait pas à suspendre sa mesure d’organiser un test de niveau à l’endroit des enseignants.
Ainsi, le 18 janvier, le ministère chargé de l’Education a décidé de suspendre cette évaluation en attendant les conclusions des négociations menées sous la médiation de CNDS.
En date du 27 et 29 janvier, le président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a fortement critiqué le préavis de grève des enseignants, les accusant de vouloir déstabiliser le pays. Il a menacé de licencier les grévistes et d’embaucher les diplômés en chômage.