Par esprit de solidarité avec l[e Sygeco qui a été annulé par ordonnance ministérielle->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4763], les 10 syndicats réunis du 7 au 8 février à Gitega se sont retirées du dialogue avec le gouvernement la mise en œuvre de la politique salariale du secteur public.
<doc7031|left>La ministre de la Fonction publique, Annonciata Sendazirasa a expliqué dès la première soirée de sa participation à la rencontre les raisons qui l’ont poussée à rayer le Sygeco des syndicats agrées au Burundi : "Son existence était illégale. Il y’a eu des erreurs dans son enregistrement et nous l’avons constaté bien après". En fait, le Sygeco s’est fait inscrire comme un syndicat de fonctionnaires : "Il doit se faire enregistrer comme un syndicat des employeurs."
Dans cet atelier de deux jours de dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la mise en œuvre de la politique salariale du secteur public, le climat de méfiance s’est manifesté dès les premières instants. Au lieu d’entrer dans le vif du sujet, les syndicats ont d’abord demandé que le ministre revienne sur sa décision concernant la Sygeco, avant toute activité : "Les représentants des syndicats professionnels acceptent de reprendre les activités de jeudi en attendant les résultats des contacts avec les autorités habilitées comme promis par la ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, avant de continuer les travaux de vendredi. Dans le cas contraire, les syndicats professionnels seront obligés de suspendre définitivement les activités de cet atelier", avait lu Eulalie Nibizi, secrétaire général du Steb (Syndicat des travailleurs de l’enseignement du Burundi).
Et à l’interpelée de temporiser : "Je suis disponible à tout moment pour expliquer pourquoi nous avons pris une telle décision. La porte est ouverte à toute personne", indique Annociatte Sendazirasa.
"Un acte d’annulation illégal"
Mais les syndicalistes n’ont pas pour autant baissé les bras : en s’appuyant sur l’article 289 du Code du travail, ils ont montré que les organisations des travailleurs et des employeurs ne sont pas soumises à une dissolution par mesure administrative : "Le ministère s’est octroyé des prérogatives qu’elle n’a pas. Car, selon la loi, {en cas de nécessité, le ministre ayant le Travail dans ses attributions saisit la chambre administrative de la Cours Suprême qui statut sur le cas}",précisent-ils.
Et à la ministre de la Fonction publique de promettre une solution qui associe tout le monde : "Si vous parvenez à nous montrer là où nous avons failli, nous sommes prêts à revoir notre position. Mais d’ores et déjà, ce qui est sûr c’est que la Sygeco n’était pas dans sa place car il ne peut pas être dans deux places à la fois", a-t-elle ajouté.