Pour leur 1ère participation, Sada, Aisha et Hoziane n’ont pas démérité. Elles sont parvenues à se hisser jusqu’en quarts de finale.
Attendues comme victimes expiatoires de leur poule, c’est pourtant avec une honorable 12ème place qu’elles sont reparties de Budapest. Une première pour un pays de l’Afrique subsaharienne dans ce tournoi. Alliant bon sens dans les déplacements, services fougueux, finesse dans le placement de la balle, les trois Burundaises par la beauté de leur jeu et leurs jeunes âges ont ébloui les courts de la capitale hongroise. « Les spectateurs n’en revenaient pas qu’il y ait de jeunes africaines qui pratiquent un si beau tennis », témoigne Hassan Murisho, le coach. Avec trois victoires pour Sada Nahimana, une pour Aisha Niyonkuru en simple. En double, les protégées d’Hassan Murisho ont créé la sensation, terrassant le surprenant Taiwan.
Une précieuse victoire, qui va les aider à franchir le 2ème tour, et surtout permettre à Sada de glaner quelques places au classement dans le top 100 des juniors. « Une preuve que le travail finit par payer », a glissé toute émue Sada, après sa victoire. Sada, véritable leader, et une Aisha bien dans sa peau ont même failli s’offrir le scalp des Françaises, les poussant dans leurs derniers retranchements. « N’eût-été leurs expériences, on aurait fait le break », regrette Sada.
Une prestation de haut niveau qui a même laissé pantois son coach. « Honnêtement, j’étais subjugué par leur rapidité et aisance dans l’assaut vers le filet. » Et d’ajouter un brin songeur : « Sûrement qu’après son expérience de l’US Open, elle s’est dite que c’était le moment de se révéler au monde entier. »
Qu’en est-il de la relève ?
Après une si bonne campagne, le coach Murisho s’inquiète qu’aucune relève ne semble se dessiner. Alors que d’ici deux ans, les trois tenniswomen évolueront dans la catégorie des juniors. « Au moment où surgissent de potentiels candidats, ils disparaissent dans la fumée, suite à l’impossibilité de participer à des tournois régionaux », se désole le coach. Le plus triste dans cette affaire, poursuit-il, c’est que toutes les fois où des Burundais ont pris part à une compétition régionale, ils ont ramené de médailles.
Cependant, il fait remarquer qu’il y a certains jeunes, comme Océane, Landry, qui, une fois bien entraînés, pourraient rapporter des médailles.
Autre bémol : l’incapacité de la fédération de trouver les moyens financiers suffisants lors des sorties. M.Murisho est catégorique : « Impérativement, il faut un investissement du gouvernement, renouer avec les centres de détection de talents, comme il y a de cela 10 ans. San quoi, espérer redorer le blason du tennis burundais reste une illusion. »
Pour rappel, depuis 2015, toutes les trois évoluent dans des centres de formation de la Confédération Africaine de Tennis (CAT). Sada est basé dans le très réputé centre d Marrakech (Maroc).Quant à Aisha et Hoziane, elles se trouvent à Nairobi (Kenya).
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