Samedi 23 novembre 2024

Editorial

Temporiser!

02/03/2018 27

« Le Burundi reste un sujet de préoccupation pour la communauté internationale. » Propos de Michel Kafando, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Burundi, lundi 26 février devant le Conseil de sécurité.

Brossant un tableau sombre de la situation politique, économique et sociale au Burundi, il a tiré la sonnette d’alarme en demandant une vive implication de l’Union africaine. « Il revient à l’Union africaine de rester fortement engagée en vue de l’aboutissement d’une médiation. » Mais l’Afrique semble esquiver « la patate chaude ». Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine évoque le principe de subsidiarité. « Le dossier est actuellement entre les mains de l’EAC. »

Pourtant, deux ans et demi viennent de s’écouler et cette Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) en question n’a rien fait de concret pour impulser un dialogue politique inclusif aux protagonistes dans le conflit burundais. Complicité, connivence avec Bujumbura, indifférence, désintéressement, lassitude ? Des questions sans réponse.

« Il n’y a pas de fumée sans feu », dit-on. Lors du dernier Sommet des chefs d’Etat de l’EAC, tenu le 23 février à Kampala, il était question sur les réseaux sociaux d’une probable démission de Benjamin Mkapa comme facilitateur dans la crise burundaise. Principale raison avancée : Il n’a pas eu assez de soutien des chefs d’Etat de la Communauté pour mettre pression sur Bujumbura. La diplomatie aurait joué sa carte, ils ont promis financement et soutien à l’ancien président tanzanien. Question : Va-t-il réussir cette fois à faire asseoir face à face les principaux acteurs endéans deux mois, avant le référendum de la Constitution ?

Bujumbura joue sur le temps. L’ambassadeur du Burundi à l’ONU a demandé au Conseil de sécurité de retirer le Burundi de son « agenda, car la situation dans le pays est globalement calme et ne présente aucune menace à la sécurité internationale ». Par ailleurs, il a souligné que le dialogue politique se poursuivait normalement. Pour le numéro deux de l’Exécutif burundais, on n’est pas pressé. « Voyez comment dure le dialogue entre l’Israël et la Palestine », lâchera-t-il. Il faut donc temporiser.

Entre-temps, mai approche, mois où se déroulera le vote de la Constitution par référendum, selon la Commission électorale nationale indépendante. On peut alors se demander sur quoi se portera le dialogue. Vox populi vox dei. Personne ne pourra s’opposer au verdict populaire !

Forum des lecteurs d'Iwacu

27 réactions
  1. Rurihose

    Oui Gacece
    Chacun a son opinion.
    C est pourquoi nous commentons les vôtres et les jugeons à l’aune de notre pensée rationnelle.
    Mais nous quand nous voyons les commentaires de Mamane sur ce qui s’est passé à Kiremba par exemple, nous avons honte et ne comprenons en quoi un citoyen burundais peut en être fier.
    2) De même quand des paysans reçoivent leur engrais 4 semaines après le semis des haricots, nous enrageons. Vous en êtes fiers. C’est votre droit. Mais laissez nous le loisir d’émettre notre jugement cartésien là dessus.
    Mais Bo….sa et Idi…. avaient des fidèles à leur époque.
    Note de l’éditeur.
    Le cycle végétatif du haricot à Bukeye est de 70 jours.

    • Gacece

      @Rurihose
      Il y a ce qui se passe, et il y a ce qu’on raconte qu’il s’est passé. Si vous pouvez ajouter et incorporer ce principe parmis vos outils de rationalité, Mamane et ses propos ne vous feront plus honte!

      Qui est Mamane déjà? Et que représente-t-il pour le Burundi?

      2) Chaque fois que je lis un Burundais qui évoque des dictateurs d’autres pays, je me demande toujours pourquoi on doit allez les chercher ailleurs. Depuis l’indépendance, il y en a eu au moins trois (3). Pourquoi aller chercher ailleurs?

      • Znk

        @Gacece
        Ceux qui vont chercher loin des dictateurs le font par solidarité tribale. En effet, les dictateurs sont à nos portes. Aussi bien dans le temps que dans l’espace. Ceci me pousse d’ailleurs à être pessimiste au niveau de notre culture démocratique. Le seul principe de la majorité de ceux qui se battent est « Ote-toi de là que je m’y mette ». Car la dictature reste à géométrie variable pour la plupart d’entre nous. Lorsqu’elle nous arrange, on ne l’aperçoit pas du tout. Il n’y a qu’à voir le nombre de constitutions déjà modifiées dans la région afin de permettre de rester au pouvoir. Il n’y a qu’à voir le nombre de chefs d’Etats qui sont au pouvoir depuis plusieurs décennies et qui n’ont aucune intention de le lâcher.
        Ces donneurs de leçons n’y trouvent rien à redire.

        • Gacece Edouard

          Znk et Gacece, que votre president reste au pouvoir mais qu’il fasse du bien aux citoyens au moins. Soyez sensibles aux souffrances de vos freres et soeurs, toutes ethnies confondues svp.

          • Gacece

            @Gacece Edouard
            Tiens! Toi, tu ne dois pas être dans les secrets des dieux! Dis cela au CNARED!

  2. roger crettol

    Que dire ? L’analyse de Thierry Vircoulon fait mal mais elle est juste : la partie est jouée, et ce, depuis longtemps. Aucun des gouvernements de l’EAC ne s’est aventuré à critiquer les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections de 2015 et la prise de pouvoir à froid qui les a précédée.
    La médiation s’est révélée être un exercice de diplomatie futile, parce que la médiation et ses mandataires n’ont pas voulu réunir les conditions d’une vraie médiation : réunir TOUTES les parties prenantes du conflit.

    Les faits sont là – quant aux motivations, chacun aura son opinion personnelle ou partisane pour condamner ou justifier l’échec programmé de cette pseudo-médiation.

    • Gacece

      @roger crettol
      Là où vous vous trompez, c’est de dire que l’analyse de Vircoulon fait mal. Mais il y en a d’autre à qui elle fait beaucoup de bien!

      Pour les autres, qu’est-ce qu’on a à cirer de ce qu’il dit!

  3. Jean Habonimana

    @Gacece
    Peut-on avoir de la haine contre un pouvoir criminel contre l’humanite? Peut-on avoir de la haine contre nos allies les genocidaires Interahamwe? Peut-on avoir de la haine contre le genocidaire Hilter? Peut-on avoir de la haine contre les genocidaires Khmer Rouges? Leurs crimes contre l’humanite vont au-dela de la haine. Ils sont hors categorie comme le regime chretien d’origine divine. En plus des crimes contre l’humanite, je me rends compte qu’a la faveur de l’incident footbalistique surrealiste de Kilemba, le regime devient la risee du monde comme du temps de Mobutu, Bokassa, Amin Dada, Macias Nguema. De meme que les croisades chretiennes qui denotent, d’apres certains observateurs, de « serieux problemes » pour ne pas utiliser les termes susceptibles d’etre censures. Autre signe du niveau moral, intellectuel et humain bizarre des DD, qui se blanchissent la peau comme de vulgaires mamans commercantes zairoises!!! C’est du jamais vu.

    • Znk

      @Jean Habonimana
      Si vous vantez votre haine, sachez que personne n’en a le monopole.

    • Gacece

      @Jean Habonimana
      Vous avez encore oublié Haïlé Sélassié. J’en conclus que votre haine est sélective! Mais c’est votre droit absolu… d’avoir autant « au-delà » de haine.

      Mais faites attention! Cela risque de vous gruger longtemps de l’intérieur. C’est gratuit comme suggestion, même si je sais qu’elle n’est pas bienvenue.

  4. Jacques

    @Gacece cela fait un certain temps que je lis certains de vos commentaires ,je me demande parfois s’ils sont guidés par le cynisme ou l’ignorance que vous avez sur la situation politico economique dans laquelle se trouve le Burundi actuellement.Vous êtes guidés par quoi ,vous défendez quoi au juste?

    • Gacece

      @Jacques
      Contentez-vous de continuer de lire.

  5. Jean Habonimana

    On ne temporise pas. On desespere. Il ne faut rien attendre de l’EAC. Le regime responsable de crimes contre l’humanite est a son triomphe militaire, policier et milicien. L’EAC se fiche du Burundi comme de leur guigne. Si nos allies Interahamwe avait gagne la guerre et acheve le genocide contre les Tutsis rwandais, l’EAC ne se generait pas de les frequenter et de les conforter dans leur crime. Nous sommes partis pour 40 ans de destruction et de misere. L’incident footbalistique de Kilemba qui a fait le tour du monde et d’Afrique montre que le regime DD n’a aucune notion de mesure, de ridicule et de proportion. Nous revenons a l’epoque des annees 1970 ou des dirigeants africains bouffons faisaient les delices de la presse occidentale prompte a montrer la stupidite et la sauvagerie africaines. Mobutu avec ses 25 enfants sur autant de femmes. Bokassa avec son sacre d’operette comme empereur de CentrAfrique car la presidence a vie ne suffisait pas. Amin Dada torturant a mort ses femmes au moindre soupcon d’infidelite. Macias Nguema, le cannibale etc. Il ne nous reste que la parole et la priere. Le Burundi est perdu pour longtemps grace a la trahison de l’UPRONA qui a livre poings et mains lies ceux qu’il devait proteger.

    • Gacece

      @Jean Habonimana
      Vous avez oublié Haïlé Sélassié!

      Et à quoi nous avance tout ce que vous venez d’écrire? À part nous démontrer que vous êtes plein de haine contre ceux qui sont au pouvoir, je ne discerne rien d’autre!

  6. Rurihose

    Moi je me pose toujpurs une question existentielle suivante:
    Gacece et Ayubuu ont ils les même yeux , le même voeur que nous.
    En somme sont ils burundais?
    Comment peuvent ils être contents, se complaire when their mother land is torn apart?
    That is the question

    • Gacece

      @Rurihose
      Si vous pouvez comprendre ce simple principe : « À chacun son opinion! », je vous garantis que vous allez finir par vous en sortir…

      Et effectivement, nous n’avons pas le même coeur, ni les mêmes yeux que vous!… Et même si un chirurgien procède à un échange et une implantation de nos organes, nous n’aurons jamais les mêmes… puisque vous auriez les miens et moi les vôtres… Ce qui se résume à ceci : « Il n’y aura jamais un temps où j’aurai les mêmes yeux ou le même coeur que vous! »

      Si vous parliez d’avoir la même perception et les mêmes sentiments que vous, cela aussi dépend du vécu de chacun. Nous n’avons pas eu le même vécu. Vous ne pouvez comprendre ce qui nous motive, ni ce qui nous anime.

      Mais ce n’est pas parce que nous n’avons pas les mêmes visions et les mêmes perceptions que vous, que cela vous donne le droit de disqualifier « les nôtres ».

      Et une dernière suggestion : contentez-vous de donner votre opinion. Pas sur nous, ni sur vous, mais sur le contenu d’un article donné. Nous ne sommes pas (du moins pour moi) le sujet de la conversation. À notre tour, nous nous contenterons de donner notre opinion.

      Non!… « That is not the question »…

      The real question is :

      « Can everyone respect the opinion of everyone, even though that opinion is so much different than their own? »

  7. Gacece Edouard

    Les gens, sauf Gacece, semblent temporiser leurs commentaires sur cet article!

  8. Gacece

    Moi je dirais que le Burundi reste un sujet de conversation de gens qui ont du temps à passer dans les hautes sphères des organisations internationalement locales des endroits où elles sont sans y être!

    Je sais! Ça prête à confusion! Tout comme leurs propos! Comparer le Burundi à la Syrie! Il faut quand même le faire!

    • Django unchained

      @Gacece : la Syrie et le Burundi partagent nombre de points communs. Un régime autoritaire qui n’hésite pas à user de la force contre sa propre population, un régime qui favorise l’éthnie majoritaire (Alaouites / Hutus) contre ses minorités, un régime qui invoque la « souveraineté » pour justifier les tortures et les exactions, un régime qui bénéficie du soutien de la Russie, un régime traité comme un pestiféré par la majorité des autres Etats, un régime qui est prêt à tout, y compris à sacrifier son développement économique, afin de se maintenir au pouvoir … je continue ?

      • Gacece

        @Django unchained
        Une simple petite question pour nous départager :

        « Si vous étiez obligé (sans aucun autre choix) de choisir entre la Syrie et le Burundi, le pays vers lequel vous devez être déporté, vous choisiriez où? »

        N.B. « Aucun » ne fait pas partie des réponses!

        Ne répondez pas! Au fond de vous vous connaissez la vraie réponse. Même si vous ne l’admettrez jamais.

        Mais je peux vous suggérer une réponsez : allez en Syrie s’il vous plaît!… Je vous en prie!…

        • John

          @ Gacece, Cher ami pourquoi vous envoyez votre compatriote en Syrie? Notes que si la même question était posée à un syrien, je suis sûr que nombre d’entre eux choisiraient pas de venir au Burundi. La question qui se pose plutôt est la suivante : pourquoi le leadership et du Burundi (ou de la Syrie ) ne créerait il pas des conditions favorables au maintien de leurs populations dans leur mère patrie? C’est ça ma suggestion cher Gacece!

          • Gacece

            @John
            Notez ici qu’on ne parlait pas de sentiment d’appartenance, ni de patriotisme. On parlait de niveau de sécurité.

            Et je ne voulait pas l’envoyer là-bas, je voulais uniquement qu’il réalise la gravité du fait de mettre la syrie et le Burundi dans un même moule.

            Mais c’est dommage, j’aurais aimé qu’il réponde qu’il choisirait la Syrie, surtout et plus précisément la région du Ghouta. Comme ça il surait au minimum compris que le Burundi est beaucoup mieux que la Syrie.

        • Django unchained

          Bien sûr, si vous nous proposez de choisir entre la peste et le choléra, nous finirons par nous résigner au choléra.

          Et pour votre gouverne : on ne départage pas un âne et un cheval de course : on les fait courir dans des catégories différentes

          • Gacece

            @Django unchained
            Au moins par votre réponse, vous avouez que l’on ne peut comparer la Syrie au Burundi. Et si vous n’y voyez que la peste et le choléra, je crains que vos maladies ne se trouvent que dans votre tête.

            Ne détournez pas l’attention avec vos paraboles toutes aussi maladives qu’insultantes.

            On parlait de sécurité!

  9. Gacece

    Si la tendance se maintient, Michel Kafando devrait être viré et remplacé comme ses prédécesseurs. Il ne connaît, ni conçoit réellement l’histoire et la réalité du Burundi.

    Ils arrivent tous toujours avec leurs leçons moralisantes pour le peuple burundais. Ils oublient tout le temps que tu temps où le peuple burundais voulait réellement du changement, la communauté internationale n’avait pas fermé les oreilles mais avait ignoré leur silence.

    Le silence, ça ne s’entend que si le bruit s’éteint tout seul… ou est éteint.

    • Meursault

      @gaceece
      « Si la tendance se maintient,Kafando devrait être viré et remplacé comme ses prédecesseurs. » J’imagine que même Staline n’était allé aussi loin dans le musellement de toute voix opposée! gacece comme Ayuhu dans leurs galimatias ne cessent de nous dire (sur ce site) qu’ils défendent la démocratie.Comment alors comprendre que des prétendus défenseurs de la démocratie ne supportent aucune voix critique ou discordante? Une chose est sûre:il y a Kafando aujourd’hui,il y a eu ses prédecesseurs et il y en aura des millions d’autres pour étaler la purulence de votre administration. Finalement un politicien français avait raison de dire: »la question du courtisan est: que veut entendre le pouvoir.La question du serviteur de l’Etat est l’intérêt général ». Comme courtisan d’un pouvoir devenu la risée du monde et traitre à la nation burundaise on a rarement vu pire que gaccece!

      • Gacece

        @Meursault
        Personne n’empêche, ni à Kafando, ni à vous-même, encore moins à qui que ce soit de parler de qui ou de quoi que ce soit en mal ou en bien! C’est dans votre tête!

        Cela étant dit, faites-en ce que vous voulez… et ce que vous ne voulez pas! Je vous en donne une permission que vous avez déjà de toute façon. Vous avez là une double permission!

        Allez-y! Déf[oulez-vous!

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