L’article 36 du projet de loi budgétaire pour l’exercice 2015 institue une taxe spécifique de 42 Fbu par minute sur les appels téléphoniques locaux. La population en fait les frais.
« Le 5 décembre dernier, j’ai appelé une amie sur Econet en utilisant un numéro Leo. Cela m’a coûté 1000 Fbu durant 36 secondes », se plaint une femme qui habite Mutanga Nord. Cet autre client de la compagnie Smart s’étonne de voir la fin du système appelé Twiyagire. Il consistait à recharger 900 Fbu de crédit pour recevoir 18 000 Fbu permettant ainsi d’appeler toute la journée, s’il y a une bonne gestion. « Le 1 janvier 2015, tout a basculé. Désormais, tu recharges 1000 Fbu et la compagnie te les prend.Tu dois recharger encore une fois pour appeler à 45 Fbu la minute », explique le même client. Un autre se plaint qu’il a utilisé Leo pour appeler un ami sur Leo, et en une minute 30 secondes, 240 Fbu se sont envolés. « Mais avant, je ne dépassais pas 100 Fbu la minute. »
Le rapport de la commission des comptes publics et des finances, des affaires économiques et de la planification sur le projet de loi budgétaire pour l’exercice 2015 dégage les réponses du ministre des Finances quant à l’impact négatif sur la taxe spécifique. « Son introduction n’est qu’un changement de mode de collecte des recettes dans ce secteur après avoir suspecté des cas de fraude », a répondu le ministre. Il explique que les 42 Fbu remplacent la TVA (46Fbu) + taxe de consommation (15Fbu) = 61 Fbu/minute pour la compagnie Leo qui a fusionné avec Econet. Elles seront supprimées ainsi que les droits de douane à l’importation des appareils téléphoniques. Pour les autres compagnies, le ministre a précisé que 8Fbu/minute vont s’ajouter sur chaque appel.
Pour la question concernant la santé économique du secteur des télécommunications, le ministre se veut rassurant : « Avec la diminution de 61 Fbu à 42, Leo et Econet avec 80% du chiffre d’affaires dans ce secteur vont gagner 19 BIF. »
Le député Bonaventure Gasutwa, président du groupe des députés upronistes à l’Assemblée nationale, précise qu’ils ont voté la loi après les explications du ministre. « Mais j’attends de voir l’impact de cette décision. » Il assure que les députés avaient l’inquiétude que le même scénario se répète comme quand ils ont instauré en 2014 une taxe de 0,32 §/minute sur les appels entrants venus de l’extérieur. « Les recettes et les revenus des ménages en ont pâti et la diaspora a diminué fortement la fréquence des appels vers le Burundi. Et cela a influencé négativement les recettes de l’Etat en termes de centaines de milliards. »
CSTIC : Ajouter le drame au drame
« Outre la détérioration des conditions de vie de la population, la taxe spécifique sur les appels locaux la prive de cette facilité de communiquer », déclare Cyrille Nibigira, président de la Chambre Sectorielle des Technologies de l’Information et de la Communication (CSTIC). Il souligne que la téléphonie mobile constitue un outil moderne de communication. Bien plus, poursuit-il, avec l’introduction de cette taxe, les compagnies téléphoniques vont la répercuter sur les clients. De surcroît, ces derniers vont diminuer leurs fréquences d’appels au profit des messageries ou autres moyens. Cyrille Nibigira doute que les recettes espérées soient réalisées. Et avec ce changement de comportement, « le chiffre d’affaires global va chuter et ainsi affecter les autres taxes. C’est entre autres la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) 18%, la taxe de consommation 12% et la redevance annuelle à l’ARCT (2%) qui sont basées sur le chiffre d’affaires. » Il rappelle, par ailleurs, que l’introduction de la taxe sur les appels entrants a abouti à des pertes. « Passée d’une moyenne de 0,08 dollars par minute à 0,32 dollars, elle a provoqué une chute du trafic international de 6,5 millions à 2,3 millions de minutes par mois, soit une diminution de 65%. » Il précise que cette fois-ci la chute sera de plus de 147 milliards de Fbu. Malheureusement, déplore-t-il, cette somme a sans doute été affectée dans le budget de 2015.
Cyrille Nibigira assure que les conséquences seront désastreuses. Il donne l’exemple du système de flotte qui aidait beaucoup d’intervenants dans la société : « Ce système permet aux populations les plus reculées d’être secourus à temps par le biais du téléphone : c’est le cas des districts sanitaires, les centres de santé, etc ». Pour lui,plusieurs vies pourront être perdues ‘’car le service flotte sera désormais payant’’. « Bref, le prix d’une minute comprend 12% de taxe de consommation, 18% de TVA, 2% de licence annuel à l’ARCT et 42 Fbu de taxe spécifique, selon le budget 2015. »
ABUCO : L’Etat sera désillusionné
« Un consommateur averti va sans doute réduire ses appels téléphoniques. Et les gens ne vont pas se mettre la corde au cou en faisant des appels comme d’habitude alors que d’autres charges ne sont pas satisfaites », réagit Pierre Nduwayo, porte-parole de l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO) face à l’instauration d’une taxe spécifique de téléphone mobile sur le trafic national. Ainsi, l’Etat ne pourra pas avoir cet argent qu’il pensait faire entrer en instaurant cette taxe. Pour M.Nduwayo, l’Etat a une mauvaise habitude de mettre les gens devant un fait accompli, sans les consulter. Ce qui résulte de la manière dont la loi des Finances est votée, « dans un chaos total et sans débat. »
Le porte-parole de l’ABUCO juge cette situation lourde de conséquences : « La communication revêt deux aspects : social et économique ». En effet, explique-t-il, la communication par téléphone permet une transmission de l’information en temps utile et facilite les échanges commerciaux. Et d’affirmer que le gouvernement fait une chose et son contraire : « Dernièrement, il avait promis de développer ce secteur en exonérant certains matériels.» Pour lui, cette mesure n’est pas de nature à motiver les investisseurs étrangers.
Olucome : L’Etat ne se soucie plus de la misère de la population
« Le gouvernement est déterminé à trouver de l’argent en instituant plusieurs taxes de façon anarchique », réagit Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome. Il évoque les taxes sur les véhicules, sur les boissons, le sucre, etc. Et tout cela, martèle-t-il, ne vient qu’aggraver la misère des populations déjà très pauvres. Il rappelle que même l’argent venu de certaines taxes est parfois détourné. Il donne l’exemple des recettes des appels téléphoniques internationaux : « Au lieu d’être acheminé sur un compte domicilié à la Banque de la République du Burundi (BRB), l’argent a été mis sur un compte ouvert à l’Ecobank permettant ainsi sa gestion opaque. »
Pour lui, l’activité économique ne peut pas être prospère dans cette situation. A cet égard, il signale que les associations réunies dans la « Campagne contre la vie chère » sont en train de réfléchir sur des actions à mener pour s’insurger contre ces mesures injustes. « Car, nous remarquons que l’Etat abandonne petit à petit son peuple ».
Cet article n’a pas de raison d’être et est insensé. Je regrette l’attitude des opérateurs en téléphonie qui nous trompent en voulant saboter les lois et règlements burundais. La loi budgétaire 2015 est clair.
Art 37 : Il est institué une taxe spécifique de téléphone mobile sur le trafic national. Cette taxe est de 42 francs burundais par minutes.
Au titre de la gestion budgétaire 2015, la Taxe sur la Valeur Ajoutée et la taxe à la consommation dans le secteur de la téléphonie mobile sont supprimées.
Il a été institué une taxe de 42 Fbu par minute tout en supprimant 2 taxes à savoir la TVA et la taxe à la consommation. Est ce que les opérateurs ont supprimé ces 2 taxes? Qu’ils cessent de nous tromper. Les prix ne devraient pas augmenter comme ils le prétendent. Nibareke guhenda abarundi.
Les taxes au Burundi ne favorisent personne, ni ceux qui sont gouvernés, ni ceux qui sont au pouvoir. C’est trop, et « trop c’est trop », disait quelq’un. Tout simplement à l’origine des grandes révolutions dans l’histoire comme celles americaine et française il y avait justement entre autres le refus des taxes. Les américains refusaient les taxes sans leur représentation au parlement anglais. Les francais quant à eux ont donné une grande leçon inoubliable en refusant des taxes inlfigées seulement au tiers état, c’est-à- dire aux petites gens au profit des nobles et des membres du haut clergé. ça c’est de l’histoire. Ce n’est pas inventé ni abstrait. Ce fut une réalité pure mais très dure pour certains.
Il est vrai que ces taxes ont une autre finalité, pas du tout celle de développer les contribuables similes aux vaches laitières que de plus en plus sont devenues très maigres au Burundi par manque de pature. On trait la vache de ce que on la nourrit (aussi le petit paysan de campangne l’exprime de façon très claire et élegante en disant « Inka ikamwa ico yariye »). Comme la quantité du lait de ces dernières semble très insuffisante, le fameux » Sebitwi vya makeba » s’immagine comment améliorer sa production laitière. Un très bon matin il se met à chauffer un petit morceau de fer (uruhindo) en vue de l’ enfoncer sur les extrémités des mammelles de ses propres vaches, dans le but d’augmenter la dimension du trou d’où passe le lait, toujours avec l’intention de réaliser une grande révolution pour obtenir une grande production de lait. Il est vrai que cette idée d’améliorer sa quantité lailière n’est pas mauvaise, seul « isekuro » ne change pas de position; il est aussi vrai que cet homme incarne la mentalité de beaucoup de gens qui ne sont jamais satisfaits de leur avoir et pouvoir, qui a quelque chose cherche toujours d’avoir plus, non plus ce n’est pas mal ça. Mais le problème épineux concerne les voies et les moyens , ce n’est pas vrai que la fin justifie toujours les moyens. Il faut aussi mettre en doute cet esprit machiavélique de vouloir obtenir tout par tous les moyens et par toutes les voies, peu importe leur nature ou leur bonté. Les voies et les moyens choisis par ce fameux et légendaire Sebitwi sont semplement hors la plaque, puisqu’ au lieu de produire plus de lait, toutes ces vaches sont mortes à cause de son intervention non appropriée, donc mal pensée. Combien de « Sebitwi y a-t-il au monde et en particulier au Burundi? Avant de prendre une décision, il faut bien y penser, s’il le faut, prier toute une semaine, demander la bénédiction d’en haut, surtout user beaucoup de sagesse comme celle des hommes de Dieu bien connus, non pas pour se servir mais pour servir les autres. Hier c’étaient les taxes sur tous les appels venus d’ailleurs. Le résultat selon des personnes bien informées n’est pas aussi satisfaisant ( il passe de 6,5 millons des devises étrangères à quelques 2 millions). Maintenant les taxes sur tous les appels à l’intérieur! C’est vraiment génial, il ne reste que ce coup de massue pour ce peuple meutri par la faim et la misère. En allant au delà cette fameuse histoire de « Sebitwi » un petit conseil pour rappeler une loi très simple mais profonde : c’est la loi du marché c’est-à-dire de l’offre et de la demande. On achète quand on a des moyens, des sous c’est clair. Si l’offre est très élevée, la demande diminue. Si la demande augmente, dans ce cas les prix peuvent augmenter. Si le prix des appels est t très élevé, c’est normal qu’avant de téléphoner les gens vont réfléchir et se rendront compte qu’ils ne vont pas mourir pour ne pas avoir téléphoné quelqu’un, c’est aussi très clair. Ils s’arrangent pour trouver d’autres moyens de communication. Comme dans le cas de Sebitwi la production escomptée, au lieu d’augmenter, va chuter drastiquement. C’est un clin d’oeil pour tous et pour le bien de tous. Il faudrait avoir le courage de prendre des mesures justes pour des finalités aussi justes. Merci pour votre bonne compréhension! Il faudrait chercher toujours la légitimité, c’est-à- dire les raisons, les motivations, les justifications de notre agir public ou quotidien.
Cher Journal Iwacu,
L’entretien que j’ai accordé au journaliste d’Iwacu s’est passé avant que la loi des finances ne soit promulguée et l’ordonance d’application signée. Plusieurs élements ont changé dans l’entretemps notamment la suppression de la TVA et de la taxe de consommation dans le secteur des télécommunication pour l’exercice budgétaire 2015. Ce qui fait que les tarifs repris ne sont que des hypothèses et non ceux qui sont appliqués aujourd’hui.
Prière mettre à jour l’article.
Cyrille Nibigira
president de la CSTIC
Smart n’a pas change ses tarrifs. Ils sont restes a 99fbu Smart-Smart, 165fbu Smart-Autre.
Nimuhumure. Bizohinduka muri Aout 2015. Iyi Leta izotembagara vyose bizosubira mu buryo
Nous à Buyenzi, nous avons trouvé la parade depuis longtemps, avec WASSAPE et VAIBA, même ma vielle Maman s’en est approprié ses nouveaux outils.
Bye bye le telephone.
tu paie 5000 francs par mois et tu communiques à volonté à travers Viber et Whatsapp à volonté, en plus de la navigation sur internet.
Reka ntubivuge cane ngo abo ba DD bamenye ivyarivyo, bazoca baduza tarif ya connection par minute.
Hier c’était le cout exorbitant pour l’obtention des licences et maintenant la taxe sur appel.
Ce qui est sure et évident pour même un apprenti économiste l’Etat ni gagnera pas au bout du compte et cette démarche peut avoir été motivée par la recherche des fonds pour les élections vu que les bailleurs exigent des conditions que l’état et la CENI n’entendent pas respecter mais je penche surtout pour un tapis rouge pour la compagnie VIETELL qui est championne des exonérations et qui pourra attaquer le marché sur lequel les concurrents existants seraient affaiblis.
Un coup de main excessif et qui cachent mal les intérêts de nos dirigeants dans cette compagnie.
« Car, nous remarquons que l’Etat abandonne petit à petit son peuple ». Faux, car l’État a abandonné son peuple il y a longtemps.
Uravuga ukuri nkukurima, Ce gouvernement n’a jamais pensé au peuple si non il n’aurait pas massacré autant de populations innocentes.