En vue de juguler la détention illégale d’armes, le centre d’encadrement et de développement des anciens combattants (Cedac) suggère la ratification du traité sur le commerce des armes (Tca).
«La ratification du traité sur le commerce des armes (Tca) fera avancer le Burundi dans la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (Alpc)», a déclaré Eric Niragira, directeur exécutif du Cedac, ce jeudi 9 février à Bujumbura, lors d’un atelier de sensibilisation pour la lutte contre les armes légères et de petit calibre.
Selon lui, le Tca est un instrument de régulation du commerce d’armes. Il confie que le Burundi tirera doublement profit de sa ratification. «Sur le plan sécuritaire, ce traité garantira la transparence dans le transfert des armes d’un pays vers un autre. Le cas échéant, il sera possible de contrôler la circulation des armes. Sur l’aspect économique, il fera bénéficier au Burundi d’une assistance internationale destinée à la lutte contre la prolifération de ces armes.»
Le général Laurent Kabura, président de la commission nationale de lutte permanente contre la prolifération des Alpc (Cnap), fait savoir que l’étape franchie au Burundi ne laisse pas à désirer.
Néanmoins, il déplore la perméabilité des frontières dans la région des Grands Lacs. «Quand bien même nos concitoyens sont sensibilisés, les armes peuvent parvenir au Burundi via les autres pays de la région des Grands Lacs.»
«Il faut canaliser nos efforts dans la création d’emploi»
Aimable Nzoyisenga, directeur exécutif du centre d’appui aux initiatives locales de développement et d’assistance aux personnes vulnérables (Cidep), affirme que la prolifération des armes dans la région des Grands Lacs s’explique par le chômage.
Selon lui, la lutte contre la prolifération des armes qui ne tient pas en considération le contexte du désœuvrement de la jeunesse n’est que peine perdue. «Je pense qu’il faut canaliser nos efforts dans la création d’emploi. Il faut mettre l’accent sur l’entrepreneuriat dans la formation de nos enfants.»
Quant à Désiré Nshimirimana, deuxième vice-président du Cnap, il éclaire la lanterne des participants : «Le chômage est un phénomène qui devrait interpeller tout le monde. La création d’emploi est une voie certaine pour empêcher les jeunes de céder aux sollicitations malveillantes.»
Signalons qu’aucun pays de la région des Grands Lacs n’a encore ratifié le Tca.