Les employés de la Société Thanks Burundi company (TBC) observent un mouvement de grève depuis deux jours. Ils réclament les arriérés de salaire pour deux mois et les contrats de travail. L’employeur les appelle au dialogue.
10h, jeudi 18 juin. La colère est visible chez ces employés de la société de production de jus sis dans la zone Mutakura en mairie de Bujumbura. Mine renfrognée, en t-shirts rouges à l’effigie de cette société, ils ont refusé d’entrer dans les enceintes de la société pour manifester leur mécontentement.
Ces employés déplorent le manque de contrats de travail et les rémunérations depuis leur recrutement le 13 avril. « Il est inacceptable que nous n’ayons pas de contrats de travail ni de salaires deux mois après avoir commencé le travail. Nous avons formulé des demandes lors des différentes réunions mais la direction nous a toujours dit d’attendre. Nous avons attendu, en vain, nous sommes fatigués», soutient un des représentants de ces employés.
D’après eux, des comptes ont été ouverts dans les banques sur proposition de l’employeur, mais aucun centime n’a été versé. Une situation qui a profondément affecté leurs conditions de vie et les familles à leur charge. «C’est vraiment décourageant de travailler pour une entreprise qui enregistre des revenus sans rien bénéficier en contrepartie», se désole une jeune femme qui affirme avoir contracté une dette pour acheter l’uniforme de travail.
L’employeur ne semble pas fléchir
Certains d’entre eux ont déjà jeté l’éponge. Il s’agit notamment des employés chargés de la propreté qui ne pouvaient pas résister à cause de la faim. Ils ont été vite remplacés. « Nous sommes ici, nous n’allons pas permettre qu’il y ait d’autres qui soient recrutés à notre place. Nous y resterons jusqu’à ce que nous soyons rétablis dans nos droits».
Aimable Bakundukize, directeur général de TBC, balaie toutes ces accusations d’un revers de la main. Pour lui, la société ne leur doit rien. Il affirme qu’aucun contrat de travail ne le lie avec ces employés. « C’est une société naissante, pas de salaires fixes. Depuis le début, nous avons convenu que chaque agent de marketing recevrait 1000 Fbu par casier vendu en attendant l’ouverture des points de vente pour les détails».
Cet homme d’affaires affirme avoir reçu des plaintes comme quoi les 1000 Fbu gagnés sur un casier vendu sont insuffisants. Ils ont demandé, dit-il, une prime d’encouragement et une commission ad hoc se penche sur la question. « Cette situation devra prévaloir jusqu’à ce que les contrats et les salaires fixes soit établis».
M. Bakundukize appelle ces employés à privilégier le dialogue pour redresser la situation. A défaut, il leur suggère de saisir la justice.