Dans la zone de Gatumba, les conducteurs des taxis-vélos proposent des prix moins chers à ceux qui veulent se déplacer en utilisant le vélo. Le métier ne connaît aucun régime d’assurance. Les choses deviennent alors compliquées en cas de pépin.
Il est 13h30 sur la Route nationale 4 dans la zone de Gatumba de la commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura, devant l’Ecole polyvalente Carolus Magnus. Les élèves sortent de l’école pour rentrer chez eux et les taxis-vélos sont là prêts pour les faire rentrer à la maison.
Digne Kanyamuneza est une maman qui fait recours au taxi-vélo pour conduire ses enfants à l’école et pour les faire retourner à la maison. Elle en donne les raisons en ces termes : « le taxi-vélo est un moyen de transport peu coûteux pour moi parce que je n’ai pas la possibilité de payer un taxi-voiture pour mes trois enfants. Alors, je me suis convenue avec un conducteur d’un taxi-vélo pour amener mes enfants à l’école et pour les reprendre jusqu’à la maison. Le prix par mois devient moins cher par rapport au prix d’un bus ou d’un taxi-voiture. »
Cela est sans tenir compte des dangers qui vont avec ce type de moyen de déplacement. Certains enfants ne savent pas en effet comment bien se tenir sur le vélo. Certains conducteurs aussi. Les enfants sont parfois distraits. Ils tiennent leurs jambes en l’air s’ils ne mettent pas leurs pieds à travers les rayons de la roue et se blessent. Aline Rukundo, une autre maman qui utilise le taxi-vélo dans le déplacement de ses enfants, en a déjà payé les frais.
« Mon fils a mis son pied dans les rayons de la roue avant-hier parce que le conducteur les a mis à deux sur son porte bagage et il s’est blessé. C’est moi qui ai pris en charge les factures des soins car le conducteur n’avait rien dans sa poche. Il utilisait même le vélo de son patron », témoigne-t-elle.
Interrogé, un parmi les conducteurs de taxi-vélo répond : « ce métier me fait vivre avec ma famille, y compris dans le paiement des études de mes enfants. Ce sont les parents qui prennent des abonnements mensuels pour leurs enfants. On ne peut pas refuser cette offre car on a besoin d’argent. »
Malheureusement, ce moyen de transport ne connait pas de régime d’assurance. Du coup, en cas d’accident, ce sont des arrangements à l’amiable qui sont utilisés pour négocier la réparation des dommages survenus.
Bien plus, certains vélos utilisés dans le transport des personnes sont vieux. D’autres ont des pièces ou parties non solidement fixées. Partant, ils sont susceptibles de causer des accidents.
Une réglementation en matière de transport par taxi-vélo est nécessaire pour rendre plus sûr ce moyen de déplacement des biens et des personnes.