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«Tant qu’il y aura des tirs et des explosions de grenades, il y aura fouille perquisition»

18/08/2015 4

Au moment où des opérations de fouille perquisition dans des quartiers dits contestataires se multiplient, la police affirme qu’elle doit rétablir l’ordre quand il y a perturbation de la sécurité par des éléments armés.

Pierre Nkurikiye : Après des tirs et des explosions de grenades, il doit y avoir des poursuites
Pierre Nkurikiye : Après des tirs et des explosions de grenades, il doit y avoir des poursuites

«Un coup de feu ou une explosion de grenade dans une localité donnée est une invitation pour nous, surtout quand il s’avère que nos hommes sont ciblés», avertit Pierre Nkurikiye, porte-parole de la Police. Selon lui, tant qu’il y aura des coups de feu ou incendie de véhicule, il y aura nécessairement des poursuites.

Pour que la police cesse ses interventions, conseille-t-il, il faut que les sages des quartiers hier sous insurrection fassent tout pour convaincre les jeunes qui s’adonnent à des actes inciviques d’arrêter leurs agissements.

«Les forces de l’ordre ne peuvent pas croiser les bras, après une nuit agitée, ponctuée de tirs à l’arme automatique. Elles seraient inutiles et c’est le chaos qui s’installerait à coup sûr», lance le porte-parole adjoint de la Police. «Nous sommes là pour poursuivre et arrêter des criminels. Cela rentre dans les missions de la Police. Nous sommes payés pour rétablir l’ordre et non perturber la quiétude des gens», souligne-t-il.

Quand la police s’est retirée pour un temps des différents quartiers, indique-t-il, nous avons assisté à des phénomènes bizarres. «Des actes de criminalités se sont multipliés. Des groupes de jeunes ont commencé à faire la loi, à faire régner la terreur, c’est inacceptable dans un pays.» D’après Pierre Nkurikiye, il n’y a pas eu de morts du côté de la Police à Jabe. Il n’y a eu que 2 blessés. Il y a eu des arrestations notamment des gens soupçonnés d’avoir mis le feu à deux véhicules dans ce quartier. Il n’y a pas d’armes saisies dans ce quartier malgré des opérations de fouille perquisition répétitives.

Selon la Police, la fouille perquisition menée à Jabe ce mercredi, après un blocus de ce quartier à deux reprises depuis ce lundi s’est soldée par la saisie d’un short militaire, d’un grand couteau, d’une matraque, de 5 litres de boisson prohibée, de 120 boules de chanvre.

Mutakura: Saisie d’armes

Selon la Police, il y a eu ce mercredi à Mutakura découverte de deux caches d’armes : la première, c’est à la 4ème avenue no50 où la police a déterré 2 fusils de type kalachnikov, 5 chargeurs garnies, 3 autres vides, 76 cartouches pour kalachnikov, 142 cartouches pour Mi-kalachnikov, une paire de bottine, un béret, 3 machettes, 3 matelas, des équipements médicaux dont des béquilles, des flacons contenant des médicaments. Au cours de cette fouille perquisition, la police a appréhendée 4 personnes pour des raisons d’enquête. A la 5ème avenue no32 dans ce même quartier, la police a saisi une gourde contenant 159 cartouches.

Il faut désarmer les esprits

Au moment où la police multiplie ces derniers jours des opérations de fouille perquisition dans différents quartiers, la Ligue burundaise des droits de l’homme Iteka a une autre vision. Elle appelle le gouvernement à revoir ses méthodes : «S’il faut désarmer, il faut commencer par un désarmement des esprits. Il y a des motifs qui ont poussé cette population à s’armer. Il faut trouver une solution à ce problème.»

Signalons que depuis le 1er juillet 2015, la Police affirme avoir saisi 323 fusils de types divers, 108 explosifs, 6.733 cartouches, 29 chargeurs garnis, 201 chargeurs vides et plusieurs effets militaires ou policiers.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Ndumiwe kuri ivyo bintu uwo muntu yiyita ngo ni Societe Civile ahejeje kuvuga. Voila l’image de la societe civile Burundaise. C’est une honte pour le Burundi.

  2. Jean-Pierre Ayuhu

    «S’il faut désarmer, il faut commencer par un désarmement des esprits. Il y a des motifs qui ont poussé cette population à s’armer. Il faut trouver une solution à ce problème.» selon la ligue burundaise des droits de l’homme..

    Sauf à vouloir attiser systématiquement la crise, je pense que les propos du porte parole de la police sont clairs et sans ambiguïtés car en effet, l’on ne saurait rester les bras croisés quand des quartiers s’embrasent. Ce qui est gênant dans l’histoire, c’est la prise de position de la Ligue burundaise des droits de l’homme. Est-ce que le port d’armes fait partie des droits de l’homme? Oui, pour autant que le droit le permet. Est- ce le cas dans la situation des quartiers qui nous concerne?. Je pense que non. Ainsi, légitimer les actions de ces jeunes est une faute morale grave qui devait inciter la Ligue à une auto-critique. S’il s’agit d’une insurrection, la réponse de la police doit être ferme et à la hauteur des faits. La ligue burundaise ou tout autre structure de la société civile se doivent de veiller à ce qu’il n y ait pas des bavures et les dénoncer au cas où mais elles ne doivent pas dresser les émeutiers contre les agents de l’ordre car c’est de l’anarchie garantie. C’est aussi ce genre de positionnement qui questionne quant au rôle de la société civile au Burundi. Désarmer les gens qui tirent sur la police ne se discute pas!

    • Tijos

      @Ahuyu

      Ivyo ayo ma quartiers ariko arakora nivyo namwe mwakoze muri 1994. Ntimwibaze ko Police izoza irarasa abantu bari imbokoboko hanyuma ngo abandi bagume bareze amaboko. Nimba hari abafata ibigwanisho ubu nukugira bikingire iyo police itazi ico ijejwe, ikaba imaze amezi atatu yica yongera inatoteza inzirakarengane. Bariko barikingira rero. Wirigwe amahoro.

      • Régine

        Tijos, reka kwitiranya ivyakozwe muri 1994 nivy’ubu, ico gihe hari igisoda c’ubwoko bumwe ubu igisoda n’igipolisi biravanze 50%Hutu
        na 50% Tutsi mu gisoda na 60%Hutu na 40% mu gipolisi kuri 85%Hutu na 14%Tutsi na 1% Twa urashobora kuvuga ko hari udakingiwe
        bikwiye ndunva arivyo vyemejwe Arusha, abavuga ko badakingiye bikwiye nico gisoda hamwe n’igipolisi bafise ikindi bashaka reka
        kuduhenda.

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