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Droits de l’Homme 2010-2011 : les défenseurs toujours sous pression

05/05/2013 Commentaires fermés sur Droits de l’Homme 2010-2011 : les défenseurs toujours sous pression

« Des persécutions, des harcèlements judiciaires, des détentions arbitraires, des menaces des morts,… sont le quotidien des défenseurs des droits de l’homme au Burundi depuis 2010 ». Cela ressort d’un rapport présenté ce mardi 13 mars à Bujumbura par le FORSC en collaboration avec l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH).

<doc3270|left>Selon ce rapport, la société civile burundaise reste sous pression et elle est assimilée à l’opposition car « elle ose critiquer l’action gouvernementale et dénoncer les violations des droits de l’homme ou détournements de fonds publics ».

Des menaces sont permanentes. Le rapport évoque l’assassinat d’Ernest Manirumva dans la nuit du 8 au 9 avril 2009 pour avoir tenté d’enquêter sur un trafic d’armes qui aurait révélé des malversations et des détournements par des membres de la police nationale. Ce rapport dénonce ensuite des incohérences dans le traitement du dossier en rapport avec cet assassinat.

Des actes de harcèlement judiciaires, signale ce rapport, ont été dirigés contre les présidents de l’OLUCOME, APRODH, OAG et ACAT Burundi. Par exemple, Pierre Claver Mbonimpa, président de l’association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) a fait objet de menaces de mort et de filatures depuis 2006 « pour avoir entrepris des enquêtes sur les tueries des prisonniers de Muyinga ».

En 2009, ajoute ce rapport, lorsque le président de l’APRODH a déclaré que la Commission d’enquête mise en place pour élucider l’assassinat d’Ernest Manirumva, n’était pas compétente pour attraper les « gros poissons », les menaces contre cet activiste des droits de l’homme se sont intensifiées. Pierre Claver Mbonimpa était soupçonné d’en savoir plus sur ce crime, donc gênant et dangereux.

Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME), Mme Gertrude Kazoviyo, vice- président de l’Observatoire de l’action gouvernementale (OAG) et Armel Niyongere, président de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture au Burundi (ACAT-Burundi) ont été convoquées à maintes reprises pour les empêcher de se mobiliser dans la campagne « Justice pour Ernest Manirumva ».

Des journalistes en ligne de mire de la justice

D’après ce même rapport, des journalistes aussi ont subi des pressions de toutes sortes : intimidations, emprisonnements, arrestations, poursuites judiciaires et détentions préventives. Le rapport revient sur l’affaire Jean Claude Kavumbagu, directeur de publication en ligne Net Press, l’arrestation de Faustin Ndikumana, chef charroi à la Radio Publique Africaine (RPA), le 13 août 2010, l’arrestation et l’emprisonnement sans aucune infraction pénale le 5 novembre 2010 de Mme Elyse Ngabire et Dieudonné Hakizimana, deux journalistes du Groupe de Presse Iwacu, les cas de Bob Rugurika et Bonfils Niyongere tous journalistes de la RPA et Patrick Mitabaro qui ont été victimes des convocations répétitives.

D’après ce rapport, trois directeurs des radios privées ont été sommés de fournir, le 10 novembre, au procureur des documents relatifs à leurs statuts, règlements et sources de financement. Il s’agissait d’Eric Manirakiza (RPA), Vincent Nkeshimana (Isanganiro) et Patrick Nduwimana (Bonesha FM).

Pour Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), de façon générale, la situation des défenseurs des droits de l’homme au Burundi pour la période 2010-2011 ne s’est pas améliorée.

Or, souligne-t-il, lors des Etats généraux de la société civile de 2011 à Gitega « on s’était convenu de la mise en place d’un cadre d’échanges entre la société civile et le gouvernement ». Pour lui, si ce cadre était déjà en place, il y aurait des améliorations dans les relations entre le gouvernement et les défenseurs des droits de l’homme.

D’après M. Nininahazwe, la société civile reste engagée à défendre les droits de l’homme : « Il y aura toujours des choses à dénoncer et chaque fois qu’on dénoncera, il y aura des officiels qui ne seront pas contents de notre action. Mais j’ai cet espoir qu’au fur du temps, on finira par comprendre que chacun a son rôle à jouer et qui ne doit pas être nuisible à celui de l’autre. »

Il faut noter qu’aucun membre du gouvernement, pourtant invité, n’était présent au moment de la présentation de ce rapport.

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