La directrice de la division Afrique et Moyen Orient de Transparency International, en visite de travail au Burundi, lance un appel au gouvernement et à la société civile de combiner les efforts en vue de venir à bout des pratiques de corruption.
1.8 sur 10. Avec cette note, le Burundi se retrouve parmi les pays les plus corrompus de la planète. Selon le classement de Transparency International (TI), il occupe la 170ème place sur 178 prises en compte par l’organisation en 2010 : « Je suis venue pour qu’on parle des voies de sortie avec les autorités de ce pays », précise Chantal Uwimana, directrice de la division Afrique et Moyen Orient.
Arrivés ce lundi 8 août, elle et Paul Baloba, membre du Secrétariat général de TI, ont été reçus, notamment, par le président de la République, le ministre en charge de la Bonne Gouvernance et une Commission parlementaire ayant en charge la Bonne gouvernance : « Tout le monde est d’accord que la corruption existe et qu’il faut la combattre. Que le gouvernement nous demande de l’aider à y parvenir est un pas très encourageant », souligne cette burundaise.
En outre, elle lui lance un appel pour la mise en application d’une politique d’éducation aux valeurs d’intégrité : « La lutte contre la corruption devrait être enseignée dans les écoles, les universités et même dans des mouvements regroupant des jeunes comme le scoutisme. »
De plus, ajoute-t-elle, le Burundi devrait rendre effective des lois visant à renforcer des institutions (Olucome, Abuco, les médias, …) dont le travail contribue à la lutte contre la corruption puisque « celle-ci porte atteinte au droits de l’homme et un système où il n’y a pas un état de droit favorise l’expansion de ce fléau. »
« Justement, pourquoi les Etats répressifs, plus enclin à banaliser les pratiques de corruption, sont les plus irrités par les classements de TI ? », demande un journaliste. Réponse : « Beaucoup d’entre eux sont choqués par manque d’explications. Au Burundi, nous partons sur une bonne base car le gouvernement veut savoir comment et pourquoi le pays a une si mauvaise note », explique Mme Uwimana.
Selon elle, ces classements n’énervent pas seulement les pays indexés, mais aussi leurs partenaires économiques internationaux : « Certaines organisations internationales allaient couper leurs aides au développement, mais nous leur avons demandé de ne pas pénaliser ceux qui le sont déjà par la corruption. »
Ainsi, pour Mme Uwimana, se retrouver au 170ème rang n’est pas un problème « puisque cela dépend du nombre de pays considérés. Ce qui est plus préoccupant est de ne jamais avoir une note égale ou supérieure à 5 ».