Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Cecile Kyenge : « Rajeunir la démocratie »

22/04/2016 3
Cécile Kyenge avec Antoine Kaburahe
Cécile Kyenge avec Antoine Kaburahe

Malgré un emploi de temps surchargé, quand elle est sollicitée, Cécile Kyenge arrive toujours à grignoter quelques minutes pour écouter et discuter. Elle parle d’une voix douce, mais ferme. Avec l’invitation des leaders de la mobilisation citoyenne en Afrique, madame Kyenge et ses collègues du Groupe des socialistes et démocrates du Parlement européen (S&D) à l’origine cette « semaine africaine » ont voulu lancer un message fort : dire à cette jeunesse et à l’Afrique que le Parlement européen est prêt à les écouter, à échanger, à comprendre.

« Il faut changer de paradigme d’approche et mettre l’Afrique au cœur des préoccupations de l’UE », a déclaré la députée à l’issue de cette « Africa week ». « Changer d’approche » a commencé avec cette invitation au Parlement européen des leaders « balai citoyen » du Burkina Faso, « Y en a marre », du Sénégal, « Filimbi » de la RDC et « Ça suffit » du Tchad.

La jeunesse africaine veut prendre en main son destin. C’est le message central que ces leaders ont transmis aux députés européens.

Pour eux, l’essentiel est de ne pas être spectateur de ce qui se passe dans leurs pays. Ils refusent le fatalisme. Smockey du « balai citoyen » explique : « On voit que le pays est mené au chaos et on continue de dire qu’on laisse ça à Dieu. Nous ne voulons plus que Dieu juge, nous voulons nous-mêmes juger ces gens que nous avons mis à cette place pour travailler pour nos intérêts et qui ne le font pas. S’ils ne le font pas, ils doivent être sanctionnés avec les moyens légaux que la démocratie nous fournit ».

Pendant toute cette semaine, il a été question de « respect de la Constitution », de « l’alternance démocratique », de « la transparence » et « droit de l’homme », des valeurs chères à la jeunesse africaine.

Avec des symboles comme le balai ou le sifflet, ces mobilisateurs savent galvaniser la jeunesse africaine. Cécile Kyenge salue ce choix de la non-violence comme stratégie de lutte. Pour la députée, par ailleurs vice-présidente de l’Assemblée parlementaire paritaire UE-ACP.

Il y a parfois un grand écart « entre les institutions et le terrain, il faut écouter cette jeunesse qui parle vrai et la soutenir»

Pour le président de ce groupe, Gianne Pittella, l’Afrique et l’Europe sont liées par l’histoire et «par des intérêts et des valeurs partagées» que sont : le respect des droits de l’homme, la liberté, l’égalité, la solidarité, la prospérité et la justice. Mais il faut «définir de nouveaux types de relations».

Dans l’hémicycle, plus habitué au langage policé, convenu, les témoignages des quatre militants sur leurs combats ont fait sensation. Cécile Kyenge est ravie. « Certes, ils parlent un langage que l’on entend pas souvent dans l’hémicycle, mais l’Afrique est un continent jeune. Pour mieux la comprendre, il faut donner la voix aux jeunes, rajeunir la démocratie».

Cette rencontre a été appréciée des deux côtés. Cécile Kyenge et ses collègues du Groupe des socialistes et démocrates du Parlement européen (S&D) souhaitent que désormais ce rendez-vous soit régulier. « Un rendez-vous annuel au moins».
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Article réalisé en collaboration avec Infos Grands, VITA/Afronline (Italie)

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Fofo

    Il fallait avoir un compagnon d’oeuvre pour justifier la mort de Patrice Lumumba;
    Il fallait avoir burkinabés pour justifier la mort de Tomas Sankara;
    Il fallait avoir Désiré pour justifier l’agression étrangère contre un autre Désiré;
    Il fallait avoir un africain à la tête d’une grande puissance pour bien apprendre la démo-cratie aux africains;
    Il fallait avoir des jeunes africains pour justifier les soulèvements contre les dirigeants africains;
    Il faut avoir dans le parlement européen une africaine pour soutenir les barbaries des jeunes africains sous-prétexte de la lutte pour la démocratie, l’état de droit et le droit de l’homme.
    Quand ces gens font leur propagande ils oublient que les valeurs et cultures africaines se suffisent pour défendre l’état de droit et le droit de l’homme car, n’eut été l’influence étrangère, tout a africain a, dans sa conscience, le DEVOIR de respecter le DROIT de l’autre. En plus de cela, tout africain a le DEVOIR de protéger l’autre raison pour laquelle on donne facilement l’asile à quiconque vient chez-lui. Ailleurs, tout se fait par intérêt sauf rien!

  2. Ntahitangiye

    Trompez seulement les naïfs . En Afrique, un jeune sage écoute les conseils des vieux et les grands frères ou les grandes soeurs. Mais vous, vous soutenez les organisations des jeunes que vous allez soulever contre ceux qui ne plaisent pas.

    « des valeurs partagées» que sont : le respect des droits de l’homme, la liberté, l’égalité, la solidarité, la prospérité et la justice. » Parler politique seulement ?
    Et des valeurs telles que : des machines pour organiser les jeunes en coopératives agricoles, élevage, transformations des produits, construction, transport, etc. Cela ne vous intéresse pas parce que si les jeunes sont ainsi occupés ils n’auront pas le temps de semer le désordre dans leur pays. Ils s’occuperont à protéger leurs entreprises.

  3. MIZA

    « …Sur Twitter, le conseiller en communication de Pierre Nkurunziza confirme lui aussi que des contacts avaient été établis. Mais il précise que « le président n’aurait jamais abandonné les Burundais pour un poste ni pour de l’argent ». Au Burundi il y a de l’argent aussi !!! Le pouvoir aussi !

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