La requête de trouver le dossier relatif à l’assassinat du vice-président de l’Olucome (Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques), Ernest Manirumva, le 9 avril 2009 a été adressée au président de la Cour suprême ce mercredi 5 avril.
C’est ce dimanche 9 avril, 14 ans après l’assassinat sauvage d’Ernest Manirumva que Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome a rendu public une lettre envoyée au président de la Cour suprême.
Selon Gabriel Rufyiri, l’Olucome a introduit un pourvoi en cassation depuis juin 2013 contre l’arrêt rendu le 25 janvier 2013 par la Cour d’appel de Bujumbura.
Or, s’indigne-t-il, depuis novembre 2013, le dossier a été fixé en audience publique par la Cour suprême au moins à cinq reprises et ces audiences ont été toutes remises à des dates ultérieures car ce dossier était soit programmé dans les affaires civiles d’où l’Olucome ne pouvait pas accepter qu’une affaire pénale soit programmée dans les affaires civiles, soit une des parties concernées n’était pas présente.
Ce n’est pas tout comme grief : « La dernière audience publique qui était fixée pour le 4 septembre 2014a connu le même sort. » Après cette date, poursuit Gabriel Rufyiri dans sa lettre au président de la Cour suprême, l’Olucome a continué à suivre ce dossier mais la réponse a été que les services de votre institution ne trouvent pas ce dossier.
« Et nous ne comprenons pas comment un dossier en cours de traitement peut disparaître complètement », se demande le président de l’Olucome, il informe qu’il entend « poursuivre cette affaire et que justice soit faite sur cet assassinat ignoble d’Ernest Manirumva.
Justice pour deux membres de l’Olucome portés disparus
Dans cette lettre envoyée au président de la Cour suprême, Gabriel Rufyiri appelle la ministre de la Justice à élucider l’affaire concernant deux autres membres de l’Olucome, Charlotte Umugwaneza et Arcade Butoyi kidnappés et assassinés. Jusqu’à présent, regrette-t-il, il n’y a pas eu de poursuites judiciaires depuis leur disparition.
L’Olucome a toujours dénoncé un déni de justice dans ce dossier en rapport avec l’assassinat ignoble de son vice-président malgré quelques arrestations et condamnations.
Ce militant anticorruption menait des investigations sur un trafic d’armes en direction des groupes armés hostiles à Kigali basés à l’est de la RDC, quand son corps ensanglanté a été retrouvé à son domicile.
La justice burundaise n’a jamais pu remonter jusqu’aux commanditaires de l’assassinat d’Ernest Manirumva. Des audiences ont été à plusieurs reprises reportées.
Le gouvernement burundais avait même demandé l’intervention des enquêteurs du FBI mais leurs investigations ont laissé penser qu’il s’agit d’un crime d’Etat.
Selon des sources proches du dossier, à un certain moment porté par des représentants de la plupart des organisations de la société civile aujourd’hui en exil, des soupçons pesaient sur des hauts gradés de la police et du Service national des renseignements (SNR).
Yaco muba mwitwenga.
Beaucoup içi, savent pourquoi Manirumva a été assassiné.
Les commanditaires étaient si puissants.
Ubu mwiyumvira ko Hari aho baroye?
Peut être, sont ils encore plus puissants qu’en 2010.
Nous sommes au Burundi et le sang des innocents continuera de couler.