A l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée chaque 31 mai, les médecins tirent la sonnette d’alarme sur les dangers que représente le tabagisme.
Selon l’OMS, la consommation du tabac tue environ 8 millions de personnes dans le monde dont 7 millions sont des fumeurs.
Le tabac contient 7.000 substances chimiques dont 69 cancérigènes, selon le ministère de la Santé. Il précise que les fumeurs ont un risque plus élevé de développer une forme plus grave de la covid-19 ou et d’en mourir.
Au Burundi, la majorité des fumeurs commencent à fumer avant l’âge de 19 ans, d’après toujours le ministère de la Santé. Il affirme que le tabagisme est la principale cause de ’’bronchopneumopathie chronique obstructive’’.
C’est une maladie chronique inflammatoire des bronches se caractérisant par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons, entraînant une gêne respiratoire. « Les personnes qui commencent à fumer à bas-âge sont les plus exposés à cette maladie car la fumée ralentit énormément le développement des poumons ».
Le tabac aggrave aussi les crises d’asthme, qui à leur tour, limitent l’exercice physique et favorisent le handicap, d’après le ministère de la Santé publique.
Attention au cancer !
Dr Janvier Nihorimbere affirme que le tabac contient des substances toxiques qui sont cancérigènes. Les organes les plus exposés au cancer sont les poumons, l’estomac, les reins, le foie et le cerveau, des organes vitaux de l’être humain.
Selon ce médecin, le tabac est aussi nuisible au système cardio-vasculaire. Il crée une vasoconstriction (serrement des vaisseaux). Cela se remarque notamment chez les femmes enceintes.
Les échanges entre la mère et fœtus, assurés par le placenta, sont très perturbés et par conséquent un petit poids de naissance, une mort fœtale ou des avortements.
Le tabagisme peut aussi engendrer la stérilité chez la femme suite à l’inflammation chronique des trompes, d’après Dr Nihorimbere.
La nicotine que contient le tabac agit comme une drogue et crée la dépendance chez le fumeur. C’est le produit qui est à la base de la difficulté d’abandon de la consommation du tabac chez la majorité de fumeurs, selon Dr Nihorimbere.
Et de souligner que le tabagisme passif est encore plus dangereux par le fait d’inhaler non seulement la fumée du voisin mais aussi ses microbes, son gaz carbonique…qui proviennent de sa bouche.
Le ministre de la Santé, Dr Thaddée Ndikumana, indique que le Burundi s’est doté d’une nouvelle loi qui réglemente le commerce du tabac. Un règlement qui contient notamment l’élaboration des zones non-fumeurs comme les lieux de rassemblement, les bistrots, les écoles…
Fumer en public sera désormais interdit, selon le ministre. Il y aura aussi la sur taxation du tabac pour limiter la production et la consommation du tabac. « La population burundaise devra comprendre que c’est mieux de cultiver le maïs que le tabac. »