Du 7 au 10 novembre, les agences du système des Nations-Unies au Burundi ont organisé un voyage de presse dans les provinces de Ngozi, Kirundo, Gitega et Ruyigi dans le cadre de la journée des Nations-Unies Célébrée au Burundi le 25 octobre 2023. Des bénéficiaires rencontrés des différents projets mis en œuvre ne tarissent pas d’éloges et saluent des initiatives qui changent leur vie.
Les journalistes et les agences ont été répartis en trois équipes pour une bonne couverture. Des chants et des danses des bénéficiaires accueillaient les visiteurs comme signe de satisfaction. Les bénéficiaires font savoir que les projets réalisés par les Agences des Nations-Unies au Burundi sont d’importance capitale.
Les provinces du nord ont bénéficié d’un guichet unique provincial pour la délivrance de divers documents administratifs depuis 2018. Les demandeurs de papiers de voyages, des permis de conduire et d’autres documents n’ont plus besoin de descendre à Bujumbura. Cela a été rendu possible par l’appui de l’Agence des Nations-unies pour le développement, PNUD.
Selon Jérémie Nshimirimana, directeur du guichet unique provincial de Ngozi, depuis 2018, date de commencement, 5868 demandeurs ont été servis en 2018, 4735 en 2019, 4274 en 2020, 5649 en 2021 et 5735 en 2022. Pour l’année 2023 jusqu’au 31 octobre, 8014 personnes ont été servies. Le guichet comprend cinq services dont celui d’octroi des permis de conduire, le service d’immigration pour la délivrance de la carte CPGL, du laisser-passer et du passeport. Il y a également le service d’identification judiciaire où on délivre les extraits du casier judiciaire et le service d’Interpol.
Le directeur du GUP Ngozi explique des services qu’on veut implanter mais se heurte au manque de bureaux. Il s’agit notamment du service de délivrance des titres fonciers, le service de l’agence de développement du Burundi pour la délivrance des numéros d’identification fiscal, NIF et le registre du commerce. Il parle également du service de l’agence de régulation et contrôle des télécommunications, ARCT.
Souleiman Ndayizeye qui venait de demander un laisser-passer le 7 novembre n’a pas caché sa satisfaction. « Je me réjouis de trouver le document sans faire de longs parcours. C’est très rapide, on m’a donné rendez-vous dans deux semaines. C’est un grand plaisir pour moi. Se rendre à Bujumbura n’est pas facile ».
Combat contre la malnutrition
Sur la colline Mubuga, commune Ngozi, la coopérative TUBARAMURE a bénéficié d’un appui de trois agences dont PAM, UNICEF et FAO dans cadre de lutte contre la malnutrition. Une unité de mouture (moulin) a été mise en place pour produire des aliments (farine de maïs) fortifiés.
Pour cette composante de fortification, la FAO intervient dans octroi des semences pour la production de maïs et d’autres produits comme les jardins de case. Le PAM à son tour effectue le transfert monétaire aux ménages très vulnérables qui ont bénéficiés de l’appui en semence de la FAO pour s’acheter de la nourriture en attente de la récolte. C’est notamment des femmes enceintes et allaitantes, les enfants de 6 à 23 mois. Ces ménages sont identifiés sur des critères de vulnérabilité.
Quant à l’UNICEF, elle identifie les enfants à mettre dans les foyers de réhabilitation nutritionnelle. « Les ménages achètent alors la farine fortifiée. Au Burundi, il y a taux élevé de la prévalence de l’anémie. En mangeant les aliments fortifiés les enfants retrouvent la bonne santé. Dans le fortifiant, il y a des vitamines et les seuls minéraux », indique Léonidas Barihuta, nutritionniste au PAM Ngozi.
Dans ce même cadre, un foyer d’apprentissage et réhabilitation nutritionnelle a été instauré chez « Maman Lumière » sur la colline Gashikanwa, commune Gashikanwa. Des femmes ayant des enfants atteints par la malnutrition sont prises en charge avec le soutien du PAM et de l’UNICEF. Les bénéficiaires ne tarissent pas d’éloges. C’est l’exemple de Sheila Habonimana. Son enfant est pris en charge dans ce centre à cause de la malnutrition. L’enfant a reçu un aliment équilibré.
Même satisfaction chez Claudine Ngendakumana. J’ai amené mon enfant atteint de la malnutrition sur le pont de mourir. Je n’avais pas de quoi la nourrir à cause de la pauvreté. Dans ce centre chez Christine Maman lumière, mon enfant a été prise en charge. On nous a formé sur comment préparer un repas équilibré pour l’enfant. Je continue de m’occuper de mon enfant, elle se porte bien ».
102 filles et 138 garçons aussi ont été formés à l’Ecofo Cigumije de la commune Ngozi dans le cadre de la stratégie « Ecoliers contre le paludisme », initiée par l’Association Aluma #Burundi en collaboration avec le ministère de la santé. Sur 25 écoles fondamentales de deux districts de Ngozi et Muyinga, 4 902 écoliers ont été formés et des livrets ont été distribués avec l’appui financier de l’OMS.
Une jeune fille qui a suivi les séances de sensibilisations, le projet est salutaire. « Nous avons compris comment se prévenir et se soigner la malaria. Nous sensibilisons nos parents. Il n’y a plus d’abandon scolaire des enfants à cause de la malaria ».
Préservation de l’environnement, une des priorités
Sur l’un des sites à Bugendana, la FAO exécute un projet d’appui à la production agricole durable, amélioration de la résilience climatique dans les hautes terres du Burundi. Les bénéficiaires regroupés dans des champs-écoles producteurs ont fait le reboisement sur une superficie de 8 hectares.
Sandrine Niyibizi est l’une des bénéficiaires du projet de FAO sur la colline Gitego, commune Bugendana. Elle salue les initiatives du système des Nations-Unies en commençant par la FAO. « Elle nous a beaucoup aidé. Des champs écoles producteurs ont et mis en place, des relais communautaires ont et formés pour nous sensibiliser sur la multiplication des arbres, les nouvelles techniques de production. La plantation des arbres protège l’environnement. La vie s’est améliorée ».
Selon Donatien Karumbeti, Expert en champ école producteurs et Responsable du bureau de la FAO à Gitega, le projet intervient dans 9 communes des trois provinces dont Gitega, Muramvya et Mwaro. Dans le cadre du système des Nations-Unies au Burundi, le projet se focalise sur la restauration des paysages dégradés.
Le nombre total des boisements plantés s’élève à 5368 hectares.
Karumbeti explique que dans l’amélioration des moyens d’existence, le projet diversifie les sources de revenus. « Les gens développent des activités génératrices de revenus en installant des plantations à caractère commercial, pomme de terre. Les ménages augmentent leur niveau de revenu ».
Dans la commune Nyarusange, le FIDA à travers le projet du gouvernement PIPAR-B appuie la communauté dans le traçage des courbes de niveau sur la colline Gasenyi. Elles sont tracées par la population environnante grâce au coaching des agents communautaires.
L’objectif est de protéger le sol contre l’érosion.
L’administrateur communal présent a salué les réalisations des agences des Nations-Unies au Burundi dans sa circonscription. « Nous considérons que votre apport est important d’autant plus que c’est la population elle-même qui en bénéficie. Que ce soit au niveau de l’agriculture, de l’élevage, la protection de l’environnement et dans d’autres aspects de la vie comme les sources de revenus ».
La création des activités génératrices de revenus (AGR) et protection de la production
Le système des Nations Unies au Burundi appuie le Gouvernement du Burundi de façon Azimuts. Sur la colline Mwurire de la commune Bugendana, on retrouve la coopérative laitière DUSHIGIKIRUBWOROZI. Le PAM, FAO et FIDA ont appuyé la construction du centre de collecte de lait de cette coopérative et son équipement. « J’ai pu refaire ma maison, la toiture n’est plus en chaume mais en tôle que j’ai achetée. Mes enfants fréquentent de bonnes écoles et j’ai même acheté des terrains, tout cela grâce aux appuis multiformes des agences des Nations-Unies. Nous ne sommes plus pauvres comme avant », se réjouit Rénilde Buhembe, représentante légale de la coopérative Dushigikirubworozi.
Quant à la FAO, elle a financé la construction de 3 hangars de stockage dont celui de la coopérative TURIKUMWE TWESE BIRASHOBOKA à Kabanga-Kibimba, commune Giheta de la province Gitega. Les membres de la coopérative font savoir que le hangar leur est utile pour la conservation de la production. « Cela nous aide à ne pas gaspiller la production pour lutter contre la famine », explique une des membres.
Un effort pour la cohésion sociale
Dans la province Ruyigi, à l’est du Burundi, le fonds des Nations-Unies pour la population, FNUAP et le programme mondiale alimentaire (PAM) sont au chevet de la communauté. Sur la colline Nyagahanda, commune Nyabitsinda, le FNUAP appuie dans le volet social notamment la cohésion sociale, résolution pacifique des conflits, lutte contre les VBG et le planning familial. Quant à lui, PAM intervient dans l’octroi des moyens d’existence notamment l’appui aux groupements communautaires pour des activités génératrices des revenus.
Triphonie Ncamurwanko, relais communautaire sur la colline Nyagahanda se dit satisfaite des formations reçues et l’impact sur la communauté. « Il y avait beaucoup de violences domestiques, l’espacement des naissances n’était connu. Dans l’entourage il y avait beaucoup de conflits et la pauvreté. La situation a changé. On est ravi ».
Dans trois communes, trois groupements ont été soutenus à hauteur de 1000 dollars. Les activités mise en œuvre sont notamment la plantation des légumes, de maïs etc. 12 relais communautaires ont été formés par commune. Ils interviennent dans la sensibilisation contre le VBG et promeuvent le planning familial. En plus 4 hommes modèles par commune ont été formés pour la médiation et résolution pacifique des conflits dans la communauté.
Selon le chef du bureau PAM à Gitega, les projets du système des Nations-Unies au Burundi sont dans le cadre d’appui du gouvernement du Burundi pour l’avancement des différents objectifs du développement durable. « Des coopératives, des communautés ont bénéficié des appuis de différentes agences des Nations-Unies. Cette visite permet de rencontrer les populations appuyées pour les écouter et se rendre compte de leur appréciation par rapport à l’appui que nous leur octroyons » a-t-elle précisé.