Depuis plusieurs mois, deux tendances se disputent la présidence du syndicat des enseignants professionnels de l’Education(Sepeduc). L’une est dirigée par Gérard Niyongabo tandis que l’autre conduite par Tharcisse Havyarimana.
Pour Gérard Niyongabo, Tharcisse Havyarimana et son équipe constituent un groupe autoproclamé composé de personnes étrangères au syndicat Sepeduc et de certains membres sous sanctions. Tharcisse Havyarimana, à son tour, lui reproche de ne pas reconnaître sa destitution qui aurait eu lieu lors d’une assemblée générale. Il soutient être le président du Syndicat Sepeduc. Or, Gérard Niyongabo soutient que ce dernier n’a jamais été membre de Sepeduc. « J’ai même été nommé au poste de représentant adjoint du syndicat Sepeduc à Gitega, bien que je n’aie pas sur moi la lettre de nomination», rétorque Havyarimana.
Gérard Niyongabo reconnaît que l’équipe de Tharcisse a transmis un procès-verbal à la ministre en charge de la Fonction publique. Néanmoins, il le taxe de diffamatoire et estime qu’il ternit l’image du syndicat. De l’organisation d’une assemblée générale à la tenue d’une conférence-débat, les deux parties ont fait feu de tout bois pour se faire légitimer au ministère de tutelle. Ils font des procès-verbaux qu’ils transmettent à ladite ministre. « J’accuse réception de votre correspondance par laquelle vous me transmettez la position du comité national du Syndicat Sepeduc face aux actes de déstabilisation des organes du Syndicat », peut-on lire dans une correspondance du 29 mars 2021 signée par la ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi, Domine Banyankimbona, et adressée à « Monsieur Gérard Niyongabo, Président du Sepeduc à Bujumbura».
Un congrès à l’horizon ?
Gérard Niyongabo considère qu’il est le président légitime du Sepeduc puisque dans une autre correspondance de la même ministre du 29 janvier à Tharcisse Havyarimana, ce dernier n’est pas qualifié de président. « C’est seulement un titre d’honneur », rétorque Tharcisse Havyarimana. Quand le mandat d’un député est écoulé, compare-t-il, il reste appelé honorable. Pour lui, la ministre s’est adressée ainsi à Gérard parce qu’il a été président de Sepeduc.
Tharcisse Havyarimana reste convaincu que Gérard Niyongabo a été destitué par l’assemblée générale de Sepeduc, sept mois après l’expiration de son mandat, le 1er septembre 2020. Une assemblée que M.Niyongabo et son équipe ne digèrent pas : « Des mensonges et fautes graves ont été observés dans le ledit procès-verbal.» Il regrette en plus qu’il n’a pas jusqu’à maintenant reçu la copie de ce procès-verbal, bien qu’il parle de lui et de son syndicat. Il espère que la ministre lui donnera ce document au moment où ses détracteurs affirment qu’il est en train de distraire les gens. Tharcisse Havyarimana ne mâche pas ses mots : « Ce que M. Niyongabo fait, il le fait pour lui-même. Le syndicat appartient aux membres. »
La question du Syndicat Sepeduc ne datant pas d’hier, M.Niyongabo promet de préparer prochainement un congrès extraordinaire qui mettra en place une nouvelle représentation élue. Contacté, le secrétaire permanent au ministère de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi a estimé qu’il n’y avait pas lieu de s’exprimer sur le cas de Sepeduc : « Le ministère ne s’ingère pas dans les affaires des syndicats. »