« La Banque de la République du Burundi (BRB) vient de prouver, encore une fois, sa défaillance dans la régulation du système financier », déclare Audace Bizabishaka, représentant légal du Syndicat Général des Commerçants (Sygeco). C’était dans une conférence de presse de ce 16 juillet, en collaboration avec la Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (Parcem).
<doc4663|left>Cette conférence est une réaction à celle qui a été organisée par la BRB et l’Association des banques et institutions financières privées, le 12 juillet. Pour Audace Bizabishaka, la BRB vient d’afficher son soutien indéfectible aux banques privées qui spolient leurs clients. « Ces dernières ont instauré un système de monopole à la place de la libéralisation ou de la concurrence », s’insurge-t-il.
Pour lui, la BRB n’a pas rempli sa mission conformément à la loi bancaire. « Les banques commerciales capitalisent les intérêts mensuels, en toute illégalité. En guise d’exemple, la BRB a condamné arbitrairement plus de 18 mille clients dans différentes banques, sans consulter leurs dossiers. Il fallait qu’elle vérifie les conditions des opérations entre les banques et leurs clients », explique-t-il.
Le Sygeco regrette qu’au cours de la conférence du 12 juillet, les banques commerciales se soient contentées d’échappatoires. Pour elle, ils auraient pu échanger sur des cas concrets. « Comme ce client de la Banque Commerciale du Burundi (Bancobu) qui a reçu quatre millions de Fbu et, par la suite, a remboursé plus de huit millions de Fbu. Mais aujourd’hui, la Bancobu s’est accaparé de sa maison qui avait servi de garantie. D’autres cas, pareils et même pires, ne manquent pas », précise Audace Bizabishaka.
Il porte à la connaissance des dirigeants de la BRB et à ceux des banques commerciales que son Syndicat est du côté de la vérité et que cette dernière va triompher. « Notre seule force, c’est la loi », martèle-t-il.
Le Sygeco rappelle que la mission confiée à la Banque Centrale par le gouvernement est de réguler, de superviser, de contrôler, de sanctionner les manquements constatés des banques commerciales, d’une part. Elle doit mettre en place les conditions des opérations que peuvent effectuer les banques dans leurs relations avec la clientèle et les conditions de concurrence, d’autre part.
Quant à Faustin Ndikumana, président de la Parcem, il considère que la BRB peut faire une bonne régulation en utilisant les taux directeurs (taux auquel la BRB prête de l’argent aux banques commerciales privées), les opérations Open market (achats et vente de titres publics et des bons du trésor par la BRB sur le marché interbancaire) ou avoir recours aux réserves obligatoires que ces banques ont placé à la BRB, en cas de besoin de relance de l’économie.
Dans le domaine juridique, il doit fixer les conditions d’épargne entre les banques et leurs clients, contrôler et veiller au respect de la profession et de la bonne conduite et sanctionner si nécessaire, … « La BRB est un des premiers conseillers en économie de l’Etat. Nous demandons la tenue des Etats Généraux en économie. Nous demandons à la BRB d’aller vérifier les allégations du Sygeco pour pouvoir bien jouer son rôle », lance Faustin Ndikumana.