Les habitants de Bujumbura interprètent différemment la mesure de suspension des soirées ’’karaoké’’ et veillées religieuses. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et du Développement communautaire donne des éclaircissements.
Certains habitants de la zone Rohero disent qu’il y a deux mesures deux poids dans la suspension des soirées communément appelées karaoké, des festivals et des veillées nocturnes. « Pour contrer la propagation du coronavirus, la suspension des karaokés nocturnes ne suffisent pas à eux », confie un habitant rencontré en zone Rohero.
Pour lui, il y des failles dans cette mesure. « Les rassemblements de gens venus de différents coins se font toujours. Pourquoi les organes habilités ne les interdisent pas ? », s’interroge-il, en insinuant les croisades religieuses, les matchs, les réunions, etc.
Un amateur de karaoké interrogé en zone Bwiza confie sous couvert d’anonymat qu’il y a des non-dits : « Il y a anguille sous roche. Si ce n’est pas le cas, cette mesure devrait concerner tous les rassemblements de gens mais certains rassemblements se font et des policiers sont mobilisés pour assurer la sécurité».
Certains habitants interrogés en zone Bwiza considèrent que cette mesure vient à point nommé. « Quand il y a ces soirées ‘’’karaoké’’ les gens sont trop proches, ils se soucient peu de la covid-19. Ce qui accroît les risques de contamination », soutient une dame rencontrée à la 7ème avenue. Même son de cloche chez une dizaine d’habitants de ladite zone interrogés.
Pour Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique mesure en soi n’est pas nouvelle. « La mesure de suspension des karaokés et veillées religieuses nocturnes existait déjà ». Il fait savoir que les mesures barrières sont toujours exigées et prises progressivement après avoir consulté les rapports sanitaires.
Selon lui, le risque d’attraper le coronavirus est plus élevé dans les karaokés et les veillées nocturnes qu’ailleurs. « La cause est simple, il y a absence de distanciation sociale entre les gens ».
Dans les rassemblements religieux et publics, fait-il remarquer, le risque d’attraper le coronavirus y est faible. Mais il appelle la population à prendre des précautions et être plus de vigilante. Il reconnaît que toutes les mesures sont prises pour l’intérêt de la population.
Signalons que le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et du Développement communautaire, Gervais Ndirakobuca, en même temps président du Comité de Prévention et de Riposte contre la Covid-19, a rappelé le 29 août que la suspension des karaokés est encore en vigueur.