La classe politique burundaise fait une lecture différente de la mesure du Conseil national de sécurité de suspendre pendant 3 mois, depuis ce lundi 1er octobre, les activités des ONG.
Pour Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Frodebu, il s’agit d’une proposition : «Ce conseil a un rôle consultatif comme d’autres conseils nationaux». Il ne prend pas de décisions.
Selon lui, le Conseil national de sécurité conseille le président de la République et le gouvernement dans l’élaboration de la politique nationale en matière de sécurité. Il produit un rapport qu’il soumet au chef de l’Etat, au gouvernement et aux deux chambres du Parlement. «Cela n’a pas encore été fait. C’est pourquoi nous affirmons que la décision n’a pas encore été prise».
Cet ancien président de l’Assemblée nationale affirme que «cette proposition de mesure» va entraîner des conséquences néfastes pour la population. Ces ONG travaillent sur des projets qui profitent aux Burundais. «Imaginez les dommages que cette décision causera si l’ONG Médecins sans frontières ferme pendant trois mois».
Il conseille aux autorités de ne pas mettre toutes les ONG dans un même sac. «Elles n’ont pas commis la même erreur et ne peuvent pas être punies de la même manière». Le gouvernement devrait se réunir pour traiter cas par cas.
Jean de Dieu Mutabazi, président du parti Radebu, indique que la décision est forte mais normale. Elle vise à inciter les ONG étrangères à travailler légalement et à respecter leurs engagements. Cependant, il recommande que la mesure soit abandonnée pour certaines organisations : «Nous nous attendons à ce qu’elle soit levée pour les ONG qui prouveront qu’elles travaillent dans le strict respect de la loi».
D’après M. Mutabazi, il est encore tôt pour évaluer l’impact de la mesure du Conseil national de sécurité.
La réunion entre le ministre de l’Intérieur avec les représentants des organisations internationales qui avait été prévue ce lundi a été reportée ce mardi 2 octobre.