«La campagne ‘‘Ukuri ku biduhanze’’ serait à l’origine de la récente mesure du ministre de l’Intérieur», a réagi laconiquement Faustin Ndikumana, directeur exécutif de l’ONG Parcem, ce mercredi 19 juin.
Cette campagne avait pour objectif pour ‘‘réveiller la conscience citoyenne par rapport aux différents défis qui hantent actuellement le pays’’.
Néanmoins, dans l’ordonnance du 3 juin, Pascal Barandagiye, ministre de l’Intérieur, reproche à cette organisation de s’être «toujours écartée de ses objectifs tels que consignés dans ses statuts et s’active plutôt à ternir l’image du pays et de ses dirigeants dans le but de troubler la paix et l’ordre public». Et d’ajouter lui avoir adressé de multiples avertissements.
Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, parle d’une mesure sans aucune base légale : «Elle dénote le refus du droit d’association et d’expression reconnus par la Constitution du Burundi et de la Convention africaine des droits de l’Homme».
Selon lui, la suspension de la Parcem implique la volonté des autorités de faire taire toutes les voies qui tiennent encore un discours contraire à celui du pouvoir.
Entre autres conséquences, dit-il, cette mesure ‘‘va tenir davantage’’ l’image du Burundi. Ainsi, les partenaires diminueront l’aide destinée au Burundi : «Personne n’est désormais autorisé à superviser, à dire quoi que ce soit sur l’action gouvernementale».
Cet activiste des droits de l’Homme assure que le fonctionnement de la Parcem permettait aux Burundais d’accéder aux informations recherchées en rapport avec la bonne gouvernance, l’économie, etc. D’après lui, la mesure du gouvernement dénie l’accès à l’information.
La suspension de la Parcem est indéterminée.