Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Suspension de la vente du vin Sapor par le BBN : les commerçants en souffrent

Suspension de la vente du vin Sapor par le BBN : les commerçants en souffrent
Des cartons de Sapor Wine invendus.

Le BBN, le Bureau burundais de normalisation a suspendu provisoirement la vente de la boisson Sapor Wine sur tout le territoire du Burundi. Une annonce faite dans son communiqué du 16 juillet 2024. Il y a manques à gagner chez les vendeurs de ce breuvage aux effets néfastes sur la santé. Ils se disent indignés et demandent à la société Good Life Services de partager avec eux les pertes subies.

Quelques commerçants rencontrés dans la zone urbaine de Rohero de la commune Mukaza ne sont pas contents de cette décision et expliquent qu’ils enregistrent des pertes suite à cette mesure.

« Les policiers sont venus ici le 15 juillet vers 16 h, je n’avais même pas lu ou entendu le communiqué de la mairie de Bujumbura. Ils ont fouillé dans ma boutique et ils ont embarqué mes 3 cartons de Sapor. Imaginez-vous une perte de 120.000 BIF, car un carton s’achetait 40.000 BIF. Dans une petite boutique comme la mienne, comment est-ce que je vais récupérer cette somme ? », se lamente un boutiquier de cette localité.

Un autre boutiquier de la zone urbaine de Bwiza s’en prend au Bureau burundais de normalisation : « Je me demande pourquoi le BBN n’a pas pensé aux vendeurs. Nous sommes innocents dans cette situation. Moi, j’avais acheté 5 cartons de Sapor, mais je n’avais terminé un seul carton. Où est-ce que je vais mettre ces autres qui restent ? C’est un manquant que j’encaisse.  Franchement j’ai caché les cartons restants dans un endroit pour éviter que les policiers ne les embarquent pour une destination que j’ignore parce qu’ils ne disent pas où ils amènent les cartons saisis ».

Et Paul, un conducteur de taxi-moto opérant en zone Cibitoke, fan de la boisson Sapor de confier qu’il est triste. Pour lui, la suspension de cette boisson n’était pas la meilleure solution, surtout que le BBN a précisé qu’elle ne contenait pas de poison et qu’il y a toujours d’autres boissons aussi fortes que Sapor.

« Je pense que le fait de suspendre Sapor ne va pas diminuer les ivrognes dans la rue ou bien l’ivresse chez les personnes accros à l’alcool et aux sensations fortes parce qu’il y a toujours d’autres boissons comme Kick qui sont fortes. Pour moi, je pense que le gouvernement devrait mettre en place une loi qui punit l’ivresse pendant les heures de travail et les jours de travail ».

« Il faut un partage des pertes subies avec Good Life Services »

Les grossistes rencontrés dans la zone urbaine Kamenge supplient la société Good Life Services qui produit la boisson Sapor Wine de les indemniser ou de partager les pertes encaissées. Jean N., un des grossistes de cette zone, explique le manque à gagner que lui et ses amis ont subi après la suspension de cette boisson.

« Moi, j’avais commandé 200 cartons de Sapor Wine pour un montant de 8 000 000 BIF. Le communiqué de BBN est sorti justement après la livraison de ma commande. Alors je ne sais pas comment je vais récupérer mon argent. Est-ce que cette société va me rembourser mon argent ? Et je ne suis pas seul, même si mon ami avait 100 cartons sur lui ».

Et Claude, un grossiste de Kamenge, s’exprime avec tristesse : « Cette mesure me fait mal au cœur, je n’arrive même pas à trouver une cachette et les policiers nous fouillent sans relâche. Ils nous dépouillent, ils nous prennent tous les cartons qu’ils trouvent en notre possession ».

Ces commerçants appellent l’entreprise Good Life Services de les venir en aide en partageant les pertes subies. « Nous comprenons que ce n’est pas de leur faute, mais non plus ce n’est pas de notre faute, la suspension de Sapor. Mais nous demandons à notre fournisseur qui est Life de partager au moins la perte avec nous ».

Interrogée à ce propos, la société Good Life Services répond qu’elle va réagir intérieurement.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Stan Siyomana

    Je ne crois pas qu’il y a dans le monde un pays qui a pu « mettre en place une loi qui punit l’ivresse pendant les heures de travail et les jours de travail », TOUT EN PERMETTANT L’IVRESSE EN DEHORS DE CES HEURES.

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