Les élèves du Lycée Sainte Thérèse et du Lycée Gitega sont restés émus après avoir visionné le film qui montre la vie des immigrants africains une fois arrivés en Europe. Beaucoup indiquent qu’ils avaient de fausses informations sur la vraie vie de nos concitoyens qui vivent sous d’autres cieux. La ligue Iteka promet une large diffusion pour sensibiliser plus de gens.
Ce film n’est pas pour décourager les éventuels candidats à l’immigration ni pour les encourager. Seulement c’est pour que nos jeunes sachent à quoi ils seront confrontés », clame Ildephonse Nsabimana ; le coordinateur du projet Retour- Volontaire au sein de la Ligue Iteka en guise d’introduction.
Au Lycée Sainte Thérèse, il était 15h du 28 janvier, la salle des spectacles était archicomble. Dès le début de la projection Surprising Europe, les filles étaient attentives, apparemment elles ne voulaient pas qu’aucune séquence leur échappe par faute d’inattention. Ce film en trois épisodes montre noir sur blanc la vie des immigrants africains surtout ceux qui n’ont pas des papiers en règle pour résider en Europe. Sauf des murmures qui fusent dans la salle lorsque l’image d’une personne désespérée apparaît sur l’écran, on entendrait voler une mouche. Après une heure durant, le film montre des sans -papiers africains qui errent, faisant du porte à porte à la recherche d’emploi sans pour autant le trouver. Même ceux qui parviennent à en dénicher un c’est du travail méprisable dont le salaire est à la limite de la dignité humaine.
« Gardien de chien, vider les poubelles, guider les automobilistes dans les parkings, etc. Quand tu n’as pas de papiers, c’est le genre de travail que tu trouves », commente Ssuuna qui vivait à Amsterdam, une ville hollandaise.
Cette mauvaise vie de misère n’est pas réservée seulement aux hommes, même les filles ne sont pas épargnées. Sylvia, une Ougandaise sans papiers, ni travail, elle a erré partout en Hollande. Elle ne pouvait pas passer deux semaines dans un seul endroit, cette fille qui avait quitté sa terre natale il y a 15 ans a songé à plusieurs reprises à se suicider afin d’écourter sa vie de clocharde. Comme elle indique dans ce film Surprising Europe, personne n’a voulu l’aider, lui venir en aide. Même pour les âmes charitables, c’est trop risquant pour héberger un irrégulier, la police contrôle tout. Pour le moment, elle a peur de retourner dans son pays malgré sa vie de galère. Elle se doute des moqueries des siens. Sans sou, elle ne supportera pas d’être considérée comme une ratée, ce serait une humiliation pour elle. On lui avait proposé plusieurs fois de faire la pute, la seule activité réservée aux filles qui n’ont pas d’autres choix ; mais pour Sylvia, elle a honte « jamais plutôt mourir », raconte-t-elle en éclatant en sanglots.
« Tout n’est pas rose en Occident ! »
Après la projection de Surprising Europe, des questions ont été posées par ces jeunes spectateurs. Aline Nkurunziza voulait savoir si tous les immigrés ont une existence de damné comme ces malheureux africains . « Non, il y en a qui réussissent et mènent une vie belle plus que même les nationaux mais la grande majorité ne rencontre pas cette chance », nuance Timothée, un sexagénaire qui a tout vu, tout vécu. Pour cet homme qui a séjourné en Europe à cause de la guerre qui sévissait au Burundi, la vie n’est pas toujours rose en Occident. Il conseille à ceux qui auraient l’idée d’aller chercher la vie en Europe. Ce n’est pas le paradis là-bas . « L’important est d’avoir des papiers en règle qui vous autorisent de vivre en Europe, avoir fait de bonnes études surtout dans les universités européennes, c’est la clef de la réussite sinon, bonjour la mésaventure ! », les a –t-il interpellés.
Au lycée Gitega, l’ambiance était la même. Comme au lycée Sainte Thérèse, tout le monde veut voir de ses propres yeux la vie que mènent nos africains. A la fin, c’est le même sentiment : la déception qui se lit sur leurs visages. Beaucoup qui imaginaient l’Europe comme un eldorado sont tombés des nus. La plupart affirment n’avoir plus d’envie d’y aller. « Si c’est comme ça, pas la peine d’y aller, nous sommes plus gâtés qu’eux. Je ne croyais pas que quelqu’un pouvait ne pas avoir un toit alors que nous voyons à la télévision des gratte- ciels partout »,a fait savoir Venant. Il indique par ailleurs qu’il n’avait pas d’informations sur les immigrants illégaux. « Nous venons de remarquer qu’on peut vivre mieux ici. Pas la peine alors de tout gaspiller espérant retourner au pays avec des poches pleines des millions d’euros »,a ajouté ce garçon en affirmant qu’il va sensibiliser ses amis en ce qui concerne la vie de nos concitoyens d’Europe.
15OO EUROS pour se réintégrer
Une heure qu’avait durée cette projection, nombreux sont ceux qui sont restés sur leur faim. Ils voulaient tout savoir, tout entendre, le visionner plusieurs fois. Un autre regret, c’est que le film est en anglais, une langue que beaucoup ne maîtrisent pas bien. Ils ont proposé donc que ce documentaire soit traduit en français ou en Kirundi pour toucher plusieurs couches de la population burundaise.
Pour Ildephonse Nsabimana, ce même coordinateur du projet, l’objectif du programme n’est pas seulement de sensibiliser mais aussi la réintégration des retournés-volontaires en provenance des Pays-Bas. Ce projet est financé par Maatwerk bij Terrugker, une organisation non gouvernementale. Cette ONG identifie sur le sol hollandais les burundais qui souhaitent rentrer et les informe sur la situation qui prévaut au Burundi à base des données fournies par la Ligue Iteka. « Nous ne faisons pas la promotion pour le retour dans leur pays natal, plutôt, nous nous occupons de ceux qui ont pris eux-mêmes la décision de rentrer. Arrivé ici le retourné volontaire ayant passé par maatwerk bij terrugkeer reçoit une assistance en nature équivalent a 15OO euros qui l’aide dans le démarrage d’une activité génératrice de revenu pour sa réintégration »,a-t-il fait savoir.
Après cette tournée dans ces deux écoles de la province de Gitega, la ligue Iteka prévient ne pas en rester là. Elle promet d’en faire une large diffusion dans les universités et dans les milieux où vivent des personnes qui n’ont pas d’emploi. « Cette catégorie de gens est plus vulnérable que les autres. Ils sont souvent exposés à des tentations de partir. Ils n’hésitent pas de faire tout pour le tout en cherchant sous d’autres cieux croyant que la vie sera meilleure qu’ici. Comme c’est dans la tradition de la ligue Iteka de faire connaître les droits et les devoirs du citoyen, il en est aussi pour ces filles et garçons du pays qui veulent tenter la vie ailleurs. Il ne faut pas qu’ils se jettent dans la gueule du loup sans avoir des informations préliminaires sur leurs destinations », a encore dévoilé Ildephonse Nsabimana.
Ce film -que je n’ai pas vu- semble montrer la vie de galère que mènent les » sans papiers africains » en Europe pour décourager ceux qui voudraient émigrer et encourager les « sans papiers » au retour volontaire.En cela,on ne peut que féliciter l’ONG qui en est inititrice. Il contient sans aucun doute des vérités, mais également des caricatures ( dans un but « pédagogique »?), je voudrais rassûrer ceux qui imaginent une telle vie pour leurs proches!!!
Quelques observations :
– Ne pas avoir de papiers en règle expose l’interessé à l’expulsion du territoire européen!!
-Le « sans papier » n’a pas d’existence légale et ne peut donc prétendre à un travail : s’il en a un, il se fait » arnaquer » par son employeur qui va profiter de sa vulnérabilité
– Tout n’est pas rose en Europe/ l’Europe n’est pas le paradis : c’est vrai mais …..
-Il existe en Europe un salaire minimun ( SMIG/SMIC) : environ 1000 euros net en France et il n’existe pas de travail « méprisable »
– Je suis « immigré », « diplômé », je travaille avec un » contrat à durée indeterminé », j’ai un « revenu correct » comme des milliers ou dizaines de milliers d’africains… Il faut donc relativiser!
« Même ceux qui parviennent à en dénicher un c’est du travail méprisable dont le salaire est à la limite de la dignité humaine. » C’est dommage qu’on ne dit pas à combien s’élève ce salaire! Chacun en aurait eu son idée!
A la redaction,
Je ne sais pas ce que tu veux dire par ‘un travail meprisable’ car le genre de travail que tu enumeres dans ton texte n’est pas meprisable [Gardien de chien, vider les poubelles, guider les automobilistes dans les parkings] parce que meme les blancs le font tous les jours. Izi ni mentalite z’abarundi ari nazo zizodutuma tudatera imbere
Mr Tijos, none « gardien de chien »: « kuragira imbwa » abandi baragira inka, hari n’umwe atumva ko ari akazi kagayitse? We ugire utwumvishe ko twohindura mentalité mu kuja kuragira « intozo » i bulaya? izo zo no ngaha ziruzuye uratangura uragire wironkere amahera utarinze no kuja i bulayi!
@Anonyme
« izo zo no ngaha ziruzuye uratangura uragire wironkere amahera utarinze no kuja i bulayi! »
Uraraba neza sanga i Burundi inka ifise agaciro, hari abandi intozo imwe (y’ubwoko boronderwa) ifise agaciro kurusha n’inka icumi! Hari n’abandi bakunda intama kurusha inka mbere! Vyose biva ku mibereho y’abantu! Kandi yose ni myiza maze! Hari n’abandi bakunda amaso y’imbwa kurusha ay’ inka !
Montrez ceux qui ont réussi pour équilibrer le débat !!!
@KAZIRI
Et surtout combien (en %)? C’est le plus pertinent!!!