Détérioration de la santé mentale, trouble de comportement, retard de croissance mentale, échecs scolaires… Les écrans ne sont pas sans dangers sur les enfants, selon un psychothérapeute.
Les enfants urbains sont de plus en plus exposés aux télévisions ou smartphones. Certains parents affirment qu’ils n’ont pas d’autre choix, les écrans semblent être le meilleur moyen d’occupation des enfants pendant cette crise sanitaire de la Covid-19.
Le psychothérapeute Alexis Ndayizigiye, spécialisé dans les questions d’enfance, affirme que les enfants de moins de 3 ans qui sont surexposés aux écrans observent souvent un retard de langage. A force de se concentrer sur les écrans, explique-t-il, ils n’ont pas l’occasion d’écouter les autres s’exprimer. « Ces enfants parlent tardivement. Ils ne communiquent pas. Ils sont calmes. Et quand ils sont privés d’écran, ils deviennent très turbulents, agressifs car ils n’ont pas eu le temps d’observer et adopter un comportement normal».
Pour ce psychologue et coordinateur de la clinique de l’éducation, les écrans n’apportent rien au développement des tout petits. Selon lui, ils ont besoin du contact humain, d’observer et manipuler les objets qui les entourent, d’écouter les gens pour développer le langage et le sens des relations sociales.
L’échec scolaire est une autre conséquence relevée surtout chez les enfants de plus de 3 ans. « Même quand ils sont en classe, ils ne pensent qu’aux images qu’ils regardent souvent». Ce psychothérapeute confie que la plupart des cas d’échec scolaire qu’il reçoit dans son cabinet sont dus à la mauvaise gestion des écrans.
En outre, il fait savoir que l’enfant âgé de 3 à 6 ans commence à s’intéresser à la différence physique entre l’homme et la femme. « Ils veulent connaître quelles relations unissent la maman et le papa. C’est le stade dit phallique. Il faut alors surveiller ce qu’ils regardent.»
« 15 à 30 minutes maxi », l’idéal
Alexis Ndayizigiye recommande de limiter les écrans à 15 minutes ou 30 minutes maximum et contrôler le contenu des images pour les enfants de moins de 6 ans.
Pour les enfants âgés de plus de 6 ans, l’idéal est de leur montrer des images qui leur apprennent quelque chose. Il faut aussi beaucoup contrôler le contenu des images et les tenir à distance des scènes de violence ou films pornographiques. Les enfants de cet âge, explique-t-il, ont tendance à imiter ce qu’ils ont vu. Et de souligner que ces scènes se répercutent aussi sur la qualité du sommeil, des cauchemars ou agitations nocturnes s’en suivent.
« La lumière et les couleurs des écrans endommagent à la longue la vision car le cerveau de l’enfant n’est pas encore en mesure de supporter les lumières piquantes et les images mouvementées des écrans», met-il en garde.
Cependant, observe M. Ndayizigiye, il ne faut pas ignorer l’importance des technologies de l’information. Les enfants ont besoin d’images pour améliorer leurs connaissances. Et de conclure : « Il faut juste modérer, contrôler et bien gérer ces écrans. »