Le ministre chargé du Développement communautaire hausse le ton sur les détournement des taxes communales. En mairie de Bujumbura, plusieurs percepteurs ont été remplacés.
Même si plus de la moitié des taxes communales antérieures ont été collectées, la réalité est toute autre. « 40 milliards de francs burundais de taxes est le manque à gagner durant une année selon un audit mené sur 10 communes de l’intérieur du pays», a déploré Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique. Il s’agit de Giharo, Gitega, Kayogoro, Kayanza, Mutimbuzi, Muyinga, Ngozi, Rugombo, Nyanza-lac et Rumonge.
Ces détournements ont été annoncés ce lundi 15 février, lors d’une réunion à l’Hôtel de Ville avec le maire de la ville, les administrateurs communaux, les chefs de zone, les commissaires des marchés et des commissaires de la police nationale. C’est le résultat d’une « semaine témoin » de perceptions des taxes communales effectué vers la fin du mois de janvier de cette année.
Sur un ton sévère, le ministre Ndirakobuca a fait savoir que 121 millions de francs burundais supplémentaires ont été perçus en une semaine par de nouveaux agents engagés par le ministère pour une « semaine témoin » dans la mairie de Bujumbura.
« L’argent du contribuable doit aller dans le trésor public et non dans les poches des percepteurs de taxes. C’est fini la récréation. Gare à ceux qui nous mettent les bâtons dans les roues !», a-t-il averti.
Selon lui, les commissaires des marchés n’ont pas facilité la collecte des taxes au cours de la « semaine témoin ». Les agents du ministère en charge du Développement communautaire n’ont pas eu accès à certains marchés de la mairie de Bujumbura.
« Cette ville cache pas mal de choses, les taxes sont collectées, mais la mairie n’en bénéficie pas. C’est devenu privé. Et vous menacez nos agents et vous leur dites que vous allez en découdre avec eux, écraser leurs têtes !», s’est étonné le ministre Ndirakobuca.
« Les commissaires des marchés, levez vos doigts! Que celui qui a été nommé commissaire d’un marché espérant ou croyant qu’il va construire une belle villa se désillusionne, qu’il arrête ! Je dis assez !», a-t-il mis en garde.
Il a spécifiquement cité certaines places concernées par ce genre de détournement : Mubone, Buterere, Muha, Kanyosha, Musama, Bata, Mirango, le marché du petit bétail de Kamenge et les abattoirs de Ruziba et Kamenge. Le ministère a essayé de chercher des statistiques de base en vain.
« Parmi les anciens, celui qui sera attrapé en train de percevoir des taxes aura de gros ennuis. Un procès de flagrance sera ouvert. Les chefs de zone, les administrateurs, les commissaires des marchés, allez collaborer avec les nouveaux percepteurs et faites relayer le message », a intimé le ministre .
« Je vois certains commissaires qui se grattent la tête. Rouspétez, mais sachez que le programme ne va pas reculer. Allez dire à un certain Richard à Kamenge, de ne plus passer des nuits sur la barrière en collectant des taxes. Qu’il rentre, c’est fini ! », a encore lancé le ministre avant de demander aux journalistes. La réunion continuera à huis clos.
Dans une interview accordée à la presse à la fin de la rencontre, Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, a fait savoir que c’est une honte pour le pays. » Imaginez-vous, par heure, un percepteur pouvait détourner 1 million de francs burundais. Jusqu’ici les percepteurs ont été remplacés par des nouveaux, sélectionnés parmi les chômeurs récemment recensés », a-t-il indiqué.
Commentaire:
1) Les anciens employés qualifiés de voleurs restent en activité. Tiens, tiens
2) Sont ils les seuls au Burundi qui construisent des villas rutilantes au Burundi (alors qu’on connaît leurs salaires)
3) Merçi au ministre Ndirakobuca et à notre président qui ont déclaré Tolérance Zéro à la corruption.
NB. Selon Transparency International, le Burundi est l’un des pays les plus corrompus au monde.
C’est du bon travail ! On ne peut qu’applaudir le ministre Ndirakobuca. Maintenant qu’il a mis le doigt dans l’engrenage, pourquoi n’irait-il pas plus loin ? Par exemple en mettant sur pied une commission chargée du recouvrement des milliards volés par les percepteurs véreux. Une quarantaine de milliards volés sur une année, imaginez-vous le chiffre rien que sur dix ans ! Il y a assez d’argent pour reconstruire le marché central de Bujumbura. Il faut absolument récupérer cet argent, quitte à s’attaquer aux réseaux mafieux et aux puissants, s’il s’avère qu’ils ont construit leur « belle villa à Gasekebuye » avec l’argent de l’état ou des collectivités locales.
Une question quand meme qui nous hante tous et merite une reponse. Pourquoi les dignitaires ne declarent ils pas leur richesse en entrant en fonction? C est bien ecrit dans notre constitution. La corruption n est pas seulement chez les Percepteurs de marche. Sans quoi nous ne serions pas l un des pays les plus corrompus au monde
Bravo M. Le Ministre. Que tout le gouvernement suive votre exemple.
Nous attendons la Ministre de la Justice.