{« Fortifions l’indépendance, changeons. Fortifions l’Unité, le Travail, la Paix et la sécurité, source d’un meilleur avenir et du développement durable ».} C’est autour de ces mots qu’a été célébré, ce lundi 2juillet 2012, le cinquantenaire de l’Indépendance du Burundi sur le boulevard de l’Indépendance, à Bujumbura.
<doc4499|left>Avant le début des festivités proprement dites, le couple présidentiel avait tenu, comme de coutume à pareille date, à poser des gerbes de fleurs au mausolée du Prince Louis Rwagasore et la Place de l’Indépendance.
Aux environs de 10h30, Pierre Nkurunziza, président de la République du Burundi passe en revue les militaires burundais et ceux d’autres pays de l’East African Community (EAC), rangés tout au long du boulevard de l’Uprona.
A l’avenue de l’Université, des automobiles et des unités de la police, l’artillerie lourde y étaient rangés. Des passants sont impressionnés par cet équipage, " des engins que nous n’avions vu que dans des films", souligne des badauds, certains "même jamais !" La hiérarchie de la Force de Défense Nationale avait cru utile, en ces festivités des 50 ans d’Indépendance du pays, de sortir quelques " outils " de ses magasins, avec, fait exceptionnel à Bujumbura, des orgues de Staline et une corvette, à sec …
A 10h50 donc, Pierre Nkurunziza prend place dans la tribune construite tout près de la présidence. Les tambourinaires sont à l’œuvre. Entouré de trois autres drapeaux, celui de l’EAC, celui qui représente les 50 ans d’indépendance, le drapeau du Burundi est hissé sous le rythme de l’hymne national. L’Abbé Barengayabo bat la mesure. S’en suit la chanson du cinquantenaire.
Des files d’attente des fonctionnaires s’observent tout au long des boulevards de l’Uprona, de l’Indépendance et sur l’avenue de l’Université et d’autres rues du quartier Rohero. Tout ce monde attend le début du défilé. Des enfants, des femmes,… s’amassent tout le long de ces avenues avec, sur leurs lèvres, une seule phrase : " Le défile militaire et les parachutistes ! "
A 11h 15, deux avions apparaissent dans le ciel. « Attention », averti, à haute voix, le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de la Force de Défense Nationale (FDN), qui commente le défilé militaire. Il demande à la population de dégager pour laisser transparaître le tapis sur lequel vont se poser les parachutistes. La population se bouscule car c’est la scène qui va marquer le début du défilé militaire, de presque deux heures. Les deux avions reviennent. Trois parachutistes ouvrent le spectacle. De très loin dans le ciel, on les voit avec un drapeau aux couleurs nationales. La formation, comme le spectacle de la veille, [a été faite par des Chinois->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3063]. Après l’atterrissage des trois premiers, un autre trio descend.
Suivra un long défilé des fonctionnaires de l’Etat, des entreprises publiques et privées, des banques, des agences de communications, etc, bouclé comme d’habitude par le défilé militire.
{ "Une occasion d’introspection, de pardon et de changement" }
Dans son mot de bienvenue, Evrard Giswaswa a souligné que le cinquantenaire est une occasion d’auto-évaluation. Et pour le Maire de Bujumbura, "dans le but de fortifier notre indépendance, il faut renoncer aux divisions de toute nature et surtout à la fainéantise : cela permettra aux générations futures de dire qu’elles avaient des parents responsables, qui ont surmonté victorieusement les moments difficiles "
Le président Pierre Nkurunziza a aussitôt pris la parole pour une intervention qui ne différait en rien aux grandes lignes de son discours à la nation de la veille : " Aujourd’hui, des résultats sont visiblement meilleurs après les 50 ans d’Indépendance. " Appelant les Burundais à " s’approprier l’héritage du Prince Louis Rwagasore, fondé sur l’Unité, le Travail et le Progrès ", Nkurunziza a aussi souhaité " qu’ils dépassent les divisions en toutes sortes, se fortifient pour une cohésion qui évitera le retour dans des situations malheureuses ". Des situations qui ont provoqué, précise-t-il, des cas des réfugiés, des morts, des orphelins,…
Avant de se tourner vers " tous ces pays amis au Burundi ", s’adressant particulièrement aux présidents de la Tanzanie, la RDC, le Kenya, l’Ouganda présents lors des cérémonies, " des peuples qui ont toujours accepté d’accueillir les réfugiés burundais victimes des crises de 1965, 1972,1988 et 1993 ". Et de leur demander de " continuer à appuyer le Burundi dans ses projets de développement ".
Il faut signaler que les festivités ont connu la présence de six présidents : Mwayi Kibaki (Kenya), président en exercice de l’EAC, Theodoro Obiang Nguema (Guinée Equatoriale), Joseph Kabila Kabange (République Démocratique du Congo), Jakaya Morisho Kikwete (Tanzanie), François Bozize (République Centre-Africaine) et Salif Cheik Hamed (Somalie). Le prince héritier du Royaume de Belgique et son épouse, le nonce apostolique, le 1er ministre du Rwanda, le vice-président de l’Ouganda, le vice-1er ministre de la Turquie, Jean Ping, président de l’Union Africaine, des représentants des gouvernements de Swaziland, des pays européens, américains, des ambassadeurs,… étaient venus s’associer aux Burundais lors de ces cérémonies du 2 juillet.
Des groupes des tambourinaires, des groupes des danseurs Intore, agasimbo de Makamba,…étaient sur place pour agrémenter la journée.