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Sur la route Mabayi/Rugombo : les chauffeurs contraints de payer « quelque chose » aux policiers

05/05/2013 Commentaires fermés sur Sur la route Mabayi/Rugombo : les chauffeurs contraints de payer « quelque chose » aux policiers

Les chauffeurs de taxi de Mabayi-Rugombo se plaignent d’être contraints de verser tous les jours trois mille ou plus aux agents de la police. Le commissaire de police à Cibitoke leur demandent de dénoncer ces corrompus.

<doc4572|left>Très remonté P.H., un des chauffeurs de taxi laisse éclater sa colère : « Tous les taxi-men sont obligés de donner de l’argent aux policiers de roulage pour travailler tranquillement. » Commune Mabayi, à 45 kilomètres du chef-lieu de la province Cibitoke, la population vaque normalement à ses occupations. Boutiques et autres stands sont ouverts.

Au seul parking de la place, taxi-voitures et motos sont stationnés, attendant d’éventuels clients en partance pour la commune Rugombo. « Le versement de ces pots-de-vin, c’est un secret de polichinelle. Chaque chauffeur donne entre 3000 Fbu et plus par jour aux policiers. » Si l’on considère les trois postes de ces policiers de Mabayi à Rugombo, cela revient à verser 9.000 Fbu, ajoute ce père de trois enfants. Et de s’inquiéter que si rien ne change, la plupart des chauffeurs risquent d’arrêter cette activité, car à ce rythme, tout leur versement finit dans les poches de ces agents.

Un autre chauffeur confie que celui qui refuse de donner cet argent se voit accuser de fautes imaginaires : « Ils t’accusent de mauvais chargement ou de transport non autorisé. Par exemple, pour de bidons vides trouvés à l’arrière du véhicule. » Dans ce cas, explique ce chauffeur, tu es obligé de payer 5000 Fbu ou 10 milleFbu comme amende.

Le commissaire promet une solution

Selon lui, pour éviter ce « désagrément », ces transporteurs préfèrent verser les pots-de-vin. Ce qui est malheureux, ajoute ce chauffeur, c’est l’inertie de l’autorité communale de Mabayi, alors qu’elle est au courant de la situation.

Interrogé, un des conseillers de l’administrateur communal de Mabayi a estimé que cette question dépasse sa compétence. Pour Jérôme Ntibibogora, commissaire de police en province Cibitoke, cette situation est déjà connue de ses services. « Nous recevons des rapports sur ces cas et nous comptons éradiquer ce phénomène », signale-t-il.

Mais pour lui, ces chauffeurs doivent l’aider en dénonçant les agents corrompus. Et de promettre que le policier dont la culpabilité sera établie dans le versement de ces pots-de-vin, sera puni conformément à la loi. « On peut même demander à la hiérarchie qu’il soit renvoyé de notre corps », insiste-t-il.

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