Un atelier de sensibilisation sur ce sujet a été organisé ce lundi 27 juin au Celexon : les barrières non-tarifaires (BNT) seraient un handicap important dans l’intégration au sein de la communauté est-africaine en général, et dans le commerce régional en particulier.
« Les BNT apparaissent sous forme de règles, de règlements et de lois qui ont un impact négatif sur le commerce. Elles constituent les principales entraves à la libre circulation des marchandises, des biens, des services et des personnes au sein du Marché Commun de la Communauté Est Africaine. » Tels sont les propos de Hafsa Mossi, la ministre à la Présidence chargée des Affaires de la Communauté Est Africaine lors de l’ouverture du dit atelier. Selon la même ministre, ces BNT sont entre autres : trop de contrôles physiques des marchandises et approbations par les autorités ; le manque de gestion harmonisée des systèmes informatiques ; la mauvaise qualité des infrastructures physiques, et la corruption sur les barrières routières, « pour ne citer que ceux-là.»
Pourtant, les Etats de la Communauté Est-Africaine (CEA) se sont engagés à éliminer les BNT restantes et à ne pas en imposer de nouvelles. Si donc ces barrières n’étaient pas enlevées, « le Burundi risque d’être discrédité au niveau de la CEA », estime Tharcisse Yamuremye, expert en macroéconomie. Celui-ci fait remarquer d’ailleurs que le consommateur est la victime principale de ces BNT, parce que celles-ci entraînent une augmentation galopante des prix sur le marché. Pour Eddy Bakina de l’Agence de Promotion des Investissements, «si les BNT sont supprimées, il y aura un accroissement du Produit Intérieur Brut de l’ordre de 2 à 3 %». La CEA enregistrerait aussi des pertes s’élevant à 9 millions de dollars américains par an, suite à ces BNT, a averti Mme Hafsa Mossi. Elle fait savoir par ailleurs que suite aux retards dans les ports, sur les routes et aux postes frontières le transport terrestre d’un container de Mombassa à Bujumbura peut coûter plus de 3.000 dollars, soit deux fois le coût de transport du même container en provenance de Singapour ou de Malaisie.
Le cas des travaux communautaires
Selon Léonidas Runyutu, co-président du Comité national des BNT (CNBNT), « il y a énormément des progrès dans l’élimination des BNT même si des problèmes subsistent ». Il assure qu’un maximum de 2 jours est nécessaire pour sortir un camion de marchandises du port de Bujumbura. « Nous connaissons plusieurs cas où les marchandises sont sortis en déans 24h, révèle-t-il, avant d’ajouter que cela était inexistant avant l’arrivée de l’OBR où les camions pouvaient rester au port de Bujumbura même après avoir payé les droits et les taxes à l’Etat pendant près de 8 jours ». Concernant les travaux communautaires de samedi qui peuvent aussi entraver la circulation des marchandises, M. Runyutu estime que cela ayant été une décision politique, tout ce qu’ils peuvent faire « c’est de rapporter au gouvernement la gêne des mouvements de marchandises. Aux responsables publics d’apporter des aménagements au problème. Un camion de transport de marchandises qui est immobilisé pendant une demi-journée coûte en effet 125 USD de parking, des dépenses de plus et qui sont inutiles », estime-t-il.