La Cour spéciale et la Brigade spéciale anti-corruption viennent d’être supprimées par le Conseil des ministres ce jeudi 10 décembre. Pour l’Olucome, même si ces institutions n’étaient que ’’des épouvantails’’, leur suppression marque une marche en arrière en matière de lutte contre la corruption.
« En vue de décentraliser les institutions judiciaires anti-corruption auprès de la population, les attributions de la Cour spéciale anti-corruption sont désormais placées au sein des parquets généraux et les Cours d’appels », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Prosper Ntahorwamiye, dans son communiqué sur les décisions du Conseil des ministres tenu ce 10 décembre.
D’après lui, même si le ministère de la Bonne gouvernance qui était chargé des institutions anti-corruption n’existe plus, le gouvernement burundais a continué de faire la lutte contre la corruption, sa préoccupation.
Dans son communiqué, le porte-parole du gouvernement a également annoncé la suppression de la Brigade spéciale anti-corruption. D’après lui, les attributions de cette brigade sont désormais dans les mains de la Police judiciaire.
« Pour éradiquer la pratique de la corruption, les services chargés de mener des enquêtes sur la corruption sont d’une grande importance. C’est pour cela que la Brigade spéciale anti-corruption, chargée de mener ces enquêtes doit être reformée », a-t-il également fait savoir.
L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome en sigle, fustige cette décision prise par le Conseil des ministres.
Pour Gabriel Rufyiri, président de cet organe, la suppression de la Cour spéciale et la Brigade spéciale anti-corruption, montre que le Burundi est encore loin en matière de lutte contre la corruption.
« Même si on ne cesse pas de dire que les institutions anti-corruption sont des sortes d’épouvantails et je le redis encore une fois même aujourd’hui, il fallait revoir la réforme de ces instances en mettant en place une seule Cour capable de juger toute personne à commencer par les autorités ».
Le président de l’Olucome indique avec insistance que la décision du Conseil des ministres prouve que les promesses des dirigeants ne restent que dans les paroles.
Il fait savoir que l’Olucome va adresser une correspondance au Conseil des Nations Unies de lutte contre la corruption pour plaider contre la suppression de ces institutions spéciales anti-corruption.