Après la décision de la SOSUMO, la grande usine de production du sucre au Burundi, de revoir à la hausse le prix du sucre, la pénurie de ce produit persiste dans la ville de Bujumbura. Dans certains quartiers, des consommateurs font des queues devant peu de magasins ou boutiques disposant une quantité insuffisante.
Dans différentes boutiques des quartiers de la capitale économique, il est désormais inutile de demander du sucre. Pour certains, cela fait plus de six mois qu’ils ne vendent plus de sucre. Des boutiquiers et gérants des magasins disent avoir supprimé le sucre de la liste des produits à vendre après une longue période de pénurie.
Lorsqu’une boutique est approvisionnée en sucre, elle est durectement prise d’assaut par des clients et ils font la queue pour avoir cette denrée rare et souvent il s’observe des bousculades.
Des consommateurs ne reçoivent qu’un kilo de sucre chacun. D’autres rentrent bredouille après l’épuisement du stock. Certains se demandent si la Sosumo (Société sucrière du Moso) fonctionne toujours.
« Je viens d’obtenir difficilement un kg de sucre. On doit présenter un cahier de ménage pour être servi. Il y a des bousculades, car beaucoup de gens en ont besoin alors que la quantité est insuffisante », raconte une mère de deux enfants rencontrée à la 11e avenue du quartier Nyakabiga II, ce 2 août. Pour elle, un kg est insignifiant pour sa famille, après des mois de manque de sucre.
D’autres consommateurs commencent à perdre de l’espoir. Ils disent être fatigués par cette pénurie. « Ce matin, on m’a dit que le sucre est disponible dans une boutique au coin, mais je n’en ai pas trouvé. On passe toute la journée en se déplaçant d’une avenue à une autre à la quête de ce produit devenu rare depuis presque une année », regrette un habitant de cette même zone.
Selon un habitant de la zone urbaine de Musaga au sud de la ville de Bujumbura, parent de cinq enfants, trouver le sucre est un casse-tête : « Mes enfants étaient habitués à prendre du thé le matin. Mais depuis des mois, il n’est plus possible suite au manque du sucre. Ils ne peuvent pas prendre du thé ou de la bouillie sans sucre. On a opté pour le miel à la place du sucre, mais certains enfants n’aiment pas du thé au miel ».
Il appelle l’administration à la base à traquer ceux qui vendent du sucre en clandestinité à 8 000 BIF le kilo : « Il y aurait parmi les commerçants du sucre ceux qui le cachent pour le vendre à des prix élevés. Ces spéculations font qu’on reste dans une situation de pénurie. L’Etat doit protéger le consommateur ».
Pour lui, il faut que le gouvernement du Burundi prenne des mesures pour faciliter l’importation du sucre si la Sosumo n’est plus capable de satisfaire la demande au niveau national.
Pour les commerçants, il est incompréhensible de revoir à la hausse les prix du sucre qui n’est pas disponible sur le marché. « Cela fait des mois qu’on n’a pas de sucre. Il est devenu de plus en plus rare. Les clients ne nous demandent plus du sucre », indique un gérant d’une alimentation dans la zone urbaine de Rohero. La réponse est la même parmi plusieurs gérants de magasins et alimentations jadis connus dans la vente du sucre dans cette zone.
Dans son communiqué du 27 juillet, la Sosumo a annoncé la hausse du prix du sucre. Le prix de vente par les détaillants au dernier consommateur toutes taxes comprises est passé de 2 500 BIF à 3 300 BIF par kg.
Le Système a échoué ! L’économie ne fait qu’aller de mal en pis. Les denrées de première nécessité manquent cruellement.