«Etant donné que la géopolitique des pays de la sous-région peut changer d’un moment à l’autre, il vaut mieux prévenir que guérir», indique le président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), Gabriel Rufyiri. Pour lui, le gouvernement burundais devrait constituer un stock stratégique de carburant qui permettrait de réguler le prix du carburant et d’approvisionner les stations, en cas de pénurie, pour une période de 3 à 6 mois.
Selon Gabriel Rufyiri, le gouvernement burundais a toujours ce projet dans sa planification depuis belle lurette. «Dans les années antérieures, il avait mis en place un stock stratégique de carburant. Les fonds utilisés étaient déduits sur le prix d’un litre de carburant vendu à la pompe et constitués un fonds important. Il a été détourné par ses gestionnaires à plusieurs reprises.»
Daniel Mpitabakana, directeur du carburant au ministère en chargé de l’énergie et mines, indique que le stock stratégique est un souci du gouvernement et qu’il est primordial. Et d’affirmer que le stock stratégique coûterait cher à la population. «L’argent nécessaire pour ce stock stratégique doit normalement provenir des taxes perçues sur le carburant. Le gouvernement préfère laisser ces taxes pour que les Burundais puissent acheter le carburant à un prix abordable».
Pour M. Rufyiri, le gouvernement doit trouver sur ses fonds propres ou étrangers le montant nécessaire. «La population a contribué à maintes reprises à sa mise en place. Les fonds ont été détournés. Le gouvernement doit veiller à ce que cela ne se reproduise pas et que les coupables soient sanctionnés conformément à la loi».
Rappelons que le Burundi possède au total 5 dépôts d’entreposage du carburant avec une capacité de contenance de plus de 61 millions de litres. 20 millions de litres sont consommés chaque mois au Burundi.