Le 24 janvier, le monde célèbre la journée dédiée au sport féminin. Une occasion pour rendre hommages aux sportives burundaises qui bravent commérages et stéréotypes pour se faire un nom dans un milieu dominé par les hommes.
Elles connaissent parfois des débuts difficiles. Taxées de « sexe faible », nombreuses sont des femmes ou filles qui laissent tomber leur sport favori à cause des préjugés de leurs pairs masculins.Une réalité, toutefois qui commence à disparaître petit à petit.Parce que certaines ont déjà fait leurs preuves.
Elles réussissent là où les hommes échouent. Parmi celles-là,la récente médaillée olympique de Rio, Francine Niyonsaba, qui en est l’exemple le plus illustratif.
Danny Niyibimenya se souvient de ses premiers pas difficiles.Cette footballeuse, désormais coach de la sélection nationale dit qu’à un moment, elle a failli tout abandonner. « J’étais la risée de toute l’école.On me traitait de garçon manqué».
Grâce à son courage et abnégation, Danny éclora au grand jour grâce au tournoi interscolaire pour filles des écoles privées.Une compétition remportée haut la main par son ancien établissement,le lycée Saint Michel Archange. C’était en 2005. « A ce moment,c’est tout le mythe qui est tombé.La direction de l’école a commencé à croire en nous. Surtout, ce tournoi a servi de tremplin pour lancer un championnat national interscolaire pour les filles », se souvient-elle avec fierté.
Et de poursuivre : « Cela a permis la détection de jeunes filles talentueuses. Le noyau qui a aidé pour former les premières équipes du championnat féminin ».
Tout comme Mlle Niyibimenya, la route ne fut pas toute tracée pour Arlette Butoyi. Ceinture orange de karaté, la sociétaire du club Nderagakura-D0-Karaté Club a passé par toutes sortes de préjugés. «Comment une fille peut oser pratiquer un sport si violent ? », chuchotait-on à son passage.
Pourtant, armée de courage, elle percera : « L’important, c’est d’être disciplinée et déterminée. Le reste vient petit à petit.Une expérience riche car, elle lui a permis d’avoir une paix et une harmonie dans son corps», confie -t-elle.
Encore du pain sur la planche
La fin des mandats de différents comités exécutifs de fédérations du Comité National Olympique (CNO) se profilent fin mars. Les prochains candidats en lice devront faire de la représentation de la gent féminine, une de leurs priorités. Un impératif pour être en conformité avec les objectifs des prochains Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.
«Avec la 32èmeolympiade,la parité dans la représentation des deux genres (masculins et féminins) sera de règle. Une nécessité donc fort urgente à laquelle ces fédérations doivent se conformer pour la bonne promotion du sport féminin», indique Salvator Bigirimana, vice-président du CNO.
Cerise sur gâteau,avec une Lydia Nsekera au sein des comités exécutifs des grandes instances de décision du sport mondial. Le Burundi possède des chances que sa voix porte très loin. Comme l’en attestent les derniers stages de formation des arbitres féminins de la fédération burundaise de football (FFB).Tout un programme dont vont bientôt profiter toutes les fédérations. «C’est le passage obligé pour le developpement du sport féminin. Beaucoup de formations dans ces domaines souvent prises par les hommes », fait savoir la sélectionneuse des Intamba féminins.
Au regard des séances organisées prochainement par la FFB en vue de renforcer les capacités de manager des entraîneuses des clubs féminins, la machine est bien lancée.