Les banques de la capitale travaillent au ralenti. Les affaires vont mal, et elles enregistrent peu de versements mais plus de retraits. L’octroi des crédits est quasiment gelé.
Iwacu a fait le tour de quelques banques. La situation est morose presque partout. « Nous sommes beaucoup affectés par la situation qui prévaut aujourd’hui », regrette la direction de la KCB Bank Burundi, une filiale de la KCB Bank group basée à Nairobi. Elle explique que les transactions ont considérablement diminué : beaucoup de nos clients ne sont pas disponibles, d’autres ne sont pas en mesure de rembourser leurs crédits puisque leur commerce est presque au point mort. La banque fait savoir qu’elle prévoyait d’ouvrir deux agences mais que c’est impossible pour le moment.
Il arrive que le personnel qui habite dans les quartiers où il y a l’insécurité s’absente où arrive en retard, selon la banque. Désormais, cette dernière ouvre de 8h jusqu’à 15h au lieu de 18h.
A la Banque Commerciale de Bujumbura (BCB), les opérations sont constituées plus par les retraits de ceux qui veulent s’approvisionner en nourriture et autres besoins familiaux, indique sous anonymat un agent de la banque. La plupart des crédits qui sont en train d’être analysés ont été demandé avant que la situation sécuritaire ne s’aggrave. Il explique aussi que la demande de devises a augmenté mais que l’offre ne suit pas parce qu’il n’y a pas assez de devises. Le siège de la BCB et les autres agences ouvrent jusqu’à 14h et une des agences sise dans la commune de Buyenzi est fermée.
« Les crédits sont difficilement remboursables »
C’est le même topo à la Banque de Gestion et de Financement (BGF). En général, les activités ont sensiblement diminué par rapport au mois d’avril et l’impact est négatif note la direction. « Les recettes ont aussi chuté, beaucoup de nos clients viennent en grand nombre faire des retraits sur leurs comptes courant ou d’épargne. Les ouvertures des comptes sont très faibles ainsi que les dépôts. » Elle note que les opérateurs économiques, avec lesquels la banque travaille, ne font plus leur commerce, par conséquent, les crédits sont difficilement remboursables. Mais, le siège de la banque continue à assurer son service avec certains guichets sécurisés.
Les demandes de crédits ont également baissé car les conditions exigées ne peuvent pas être réunies avec cette situation d’insécurité, explique toujours la direction. « Désormais, nous fermons avant les heures habituelles pour que le personnel arrive sain et sauf dans les différents quartiers. » Elle espère que la situation va s’améliorer pour mieux travailler.
Iwacu a contacté, sans succès, le président de l’Association des Banques et Etablissements Financiers du Burundi et la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi. Les responsables sont en voyage.
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Témoignages
Le Bijoutier : » Aucune commande depuis trois semaines »
La crise n’épargne aucun secteur. Un bijoutier sénégalais, travaillant à l’avenue de la victoire, témoigne. Il vit à Bwiza. Il prend déjà un risque évident en venant travailler ces derniers temps à cause des manifestations. Il n’a reçu aucune commande de fabrication de bijoux depuis au moins trois semaines. Père de six enfants, sa famille vit au Sénégal. « Aujourd’hui, je suis partagé entre la pauvreté et la peur. J’aimerais au moins retourner au pays car de toute façon, ici je ne gagne rien en ce moment », confie-t-il. Mais il n’en a pas les moyens non plus. Et il se demande comment il s’y prendra pour payer le loyer à la fin du mois…
Le vendeur de vêtement : « Nous allons être obligés de fermer «
Niragira Euphrem vend des vêtements pour homme dans un magasin situé en centre-ville. Il avait l’habitude de gagner au moins 150.000fbu par jour. Mais depuis le début des manifestations, c’est à peine s’il ose quitter sa maison située tout près de Musaga. Et lorsqu’il prend son courage à deux mains pour venir travailler, il gagne environ 50.000fbu une fois la semaine. Ou rien du tout.
D’habitude, il fermait son magasin vers 20h. Aujourd’hui, il boucle son magasin à 14h au plus tard. « Si les choses continuent à dégénérer, nous serons dans l’obligation de fermer nos magasins. Nous n’arriverons plus à pouvoir, ne fut-ce que payer le loyer », avoue-t-il.
Bwiza, les mécaniciens jouent aux cartes
15h dans ce garage situé à l’avenue de l’université, à Bwiza, le silence est total. Aucun bruit, aucun moteur ne ronronne. Plus de 10 mécaniciens jouent aux cartes.
L’un d’eux, mine renfrognée, raconte: « Nous venons de passer un mois sans réparer même une seule voiture». Ils confient qu’avant cette crise, ils pouvaient gagner plus de 100.000 fbu par jour. Aujourd’hui c’est à peine s’ils ont 2000fbu. « C’est l’enfer, nous mourons de faim !», confie un jeune mécanicien, la vingtaine.
Kanyosha, le blues des cabaretiers
Les bars de la capitale sont de moins en moins fréquentés. A « Ku Mubano », dans la commune urbaine de Kanyosha, 2e avenue, bar qui était très fréquenté avant les manifestations, aujourd’hui, « les clients viennent à compte-goutte », affirme un serveur. «Nous sommes obligés de fermer à 20h alors qu’avant nous pouvions ouvrir jusqu’à 1 h voire 3 h du matin ». 10 caisses de bière sont consommées actuellement. Avant la crise, le bar en écoulait 50 . « C’est le chômage qui pointe », estime-t-il. D’après ce serveur plus de la moitié du personnel est déjà renvoyé.
Toute l’actualité burundaise a été confisqué par ceux qui veulent la guerre au Burundi, entre temps les journalistes ont laisser tombé d’autres news plus important, un burundais vient d’avoir un grand prix en afrique, le prix roi Badouin, ont n’a pas vue Iwacu en parlé, ou bien les recompenses donnés dernièrement aux millitaires burundais en somalie, ça prouve a fortifiori que les manifestants comme avant visent leurs propres interets, mais ils doivent se preparer à acceuiller le CNDD pour 5 nouvelles années.
@dester
« entre temps les journalistes ont laisser tombé »
« Ont laissé tomber » vous voulez dire?
« ont n’a pas vue Iwacu en parlé, » « On n’a pas vu Iwacu en parler »
« acceuiller le CNDD pour 5 nouvelles années » Accueillir Nkurunziza! Nuance! A moins que pour vous CNDD-FDD soit synonyme de Nkurunziza Pierre! Dans ce cas dans votre tête se trouve une (petite) confusion!
dester,
A ce que je sache le problème n’a jamais été le parti car avec Ndayicariye au commande la victoire était même cash mais le problème et la violation de tous les lois et accords fondamentaux pour imposer au Burundais un seul homme. Voilà le résultat et cela risque de n’être que le début des malheurs pour ce pays surtout économiquement. N’espérons pas.
Mérite-t- il tous ces sacrifices ??Je ne le croyais pas
Quels journalistes? Ceux que le pouvoir a envoyé en exil , menacé d’emprisonner ou de tuer ou la Radio Kabondo qui ne travaille que dans les montages du pouvoir en place! Le peu de journalistes qui restent sur place(Iwacu) devraient avoir les conditions sécuritaires necessaires pour acceder a l’information!!!
Ntimugire ubwoba buca muronka des millions de faux billets nkuru yazanye mugihugu
aba dd musubije igihugu inyuma 100 ans harageze yuko muzinga ibirago mutubise natwe tubereke yuko tutigiye kumitoto
Le pire est devant nous, malheureusement..! C’est cela l’irresponsabilite politique de nos fameux soi-disant leaders politiques..!!!!!!!!!
tout ceci à cause de mr Pacifique Nininahazwe et Vital nshimirimana bagomba guhabuza igihugu
C’est à cause PIERRE NKURUNZIZA atorondera inyungu z’igihugu cacu.
Nous sommes tous responsables. A des niveaux différents, bien-entendu!
Par exemple quand quelqu’un fait un discours et que je l’applaudis, nous faisons , tous les deux, du bruit nuisible à l’habitant d’à côté! Mais, celui qui a fait le discours aurait pu en faire moins ou tout simplement ne pas en faire et moi ne pas applaudir. –
NDUWAYO ANGLEBERT nimba aba DD baragutamitse nuhore sha!ba PACIFIQUE NININAHAZWE nibo bariko baragwanira ubutungane mu gihugu ngo tunaguke!!
Arretons les manifestations pour que notre ville retrouve la vie.
Laissons ces gens qui nous aident a nous autodetruire car les consequences tombent sur chacun de nous et sur tout notre pays.
Gatwe,
Je ne sais pas si tu vis au Burundi, la verite est que LA MAJORITE des manifestants sont de jeunes chomeurs/etudiants/eleves/illetres etc… Simple explication a mon sens: ils n’ont rien a perdre, car l’opportunite d’emploi ici est tres rare, et la chance de tomber sur « cet or » appartient plus aux jeunes Imbonerakure ou aux jeunes de riches familles (pour payer les personnes qui recrutent).
Cela ne fait rien les poches de Nkurunziza et de son club sont bien garnies. Nous, nous n’avons qu’à mourir. Bientôt Bujumbura ne sera plus approvisionné en vivres parce que toutes les routes sont barrées.
1°Nkurunziza est certainement le président qui apportera plus de malheur aux Burundais.
2° Vos manifestations vont aussi se tournées contre vous-mêmes, bientôt vous allez mourir de faim
3° Au niveau national, un pays le plus pauvre du monde comme le Burundi, passer deux mois sans travail, ilfaudra 10 ans pour rattraper ce retard économiquement.
Les DD songa mbere, muri abagabo. Ubwenge buke bwanyu n’umutima wa magouille, muzobidya.
Et il y a encore des gens qui doutent encore sur la raison d’un putsch?
Le putsch n’en est moins une raison qu’une cause. Nul n’ignore que les manifestations ont été concoctées pour préparer le chemin du putsch dans les esprits des gens. Nous étions tous enthousiasmés par les putschistes comme des « sauveurs », nous avons fini par comprendre que c’était un complot orchestré avec d’autres mobiles que la démocratie!!! Il faut ouvrir les yeux!
@minani
Vous avez mille fois raison !
D’ailleurs le président en exercice a lui-même prudemment préparé le terrain en annonçant publiquement, dès 2013, son intention de briquer un (2+1)ème mandat. Puis en faisant échouer de justesse l’adoption d’un modification de la constitution, en mars 2014. Il a ainsi préparé de longue main un putsch qui lui permettrait de nettoyer les structures du parti et de l’armée. Ah ! le valeureux homme !
Ai-je raison, ou avez-vous tort ?
@roger.
Disons qu’il a nyakurisé son parti et notre armee; e’est nous qui y gagnons, pas lui. Il le fera bientot pour le parlement (j,apprends que le deputé DD Aimé Nkurunziza aurait fui). Apres, ce sera son gouvernement (attendez-vous a une fuite de xxx), ensuite ses imbonerakure. La cause de tout ca? Nous les manifestants qui n’avons pour armes que l’hymne national, chantée les mains en l’air. Ceux qui parlent d’essouflement de notre mouvement n’ont rien compris. Le temps joue contre lui, pas nous.
Tu les a un peu trop ouvert je trouve
Tout ceci était prévisible! Malheureusement il y’en a qui continuent à croire aux ilôts de confort et que la situation actuelle ne les concerne pas car ils habitent dans des quartiers où il n’y a pas de troubles… Erreur! Même si apparemment certains sont plus affectés que les autres, le pays est comme le corps humain, il n’y a pas de partie indépendante, isolée.
Les dégâts sont humains et matériels sont considérables. Certains ne sont pas immédiatement visibles et pour autant que cela est possible, il faudra plusieurs années pour y remédier.
Seule une prospérité partagée constitue un des piliers d’une paix sociale durable.
« ….Il avait l’habitude de gagner au moins 150.000fbu par jour »…, c’est moi seul ou vous avez aussi remarqué qu’en cas de crise économique nos concitoyens affirment qu’ils gagnaient des sommes anormalement grosses…. en tout cas ayo badashobora kwemera k binjiza iyo ubabajije hameze neza!!!!
Gagner et faire un bénéfice sont différents. Il parle plutôt de son chiffre d’affaire par jour qui n’est pas en soi très grand (moins de 100 $ USD par jour, ce n’est pas beaucoup et si l’on considère celui là parmi les plus nantis, vous comprendrez l’état économique de notre pays). Tu peux essayer d’estimer toutes les charges par jour (capital, loyer, logistique, investissement pour le futur) et estimer par après son gain net par jour, c’est a dire ce qui lui reste après avoir enlevé toutes les charges.