Par Latif Rukara*
*Latif Rukara est un jeune burundais de 37 ans. Il vit à Bruxelles depuis plus de 17 ans. Depuis 14 ans, il travaille dans le secteur social. Il est actif au sein du milieu de l’insertion Socioprofessionnelle Bruxellois et s’est spécialisé dans le domaine de la création et le développement de l’emploi. Actif dans différents groupes de réflexion sociopolitique, sensible à la liberté et épris de justice (sociale), il a décidé de lancer cette initiative avec un groupe de Burundais de la Diaspora. Car, une paix réelle et durable est fondée sur la justice.
Contact e-mail : [email protected]
« Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n’ai rien dit, je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester… »
Emil Gustav Friedrich Martin Niemöller (1942)
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Pour avoir manifesté contre le 3ème mandat, des citoyens ont été emprisonnés, sans bénéficier du droit à la défense. Un groupe de Burundais de la Diaspora ont décidé de réunir des fonds pour assurer la défense de ces citoyens pour la plupart démunis.
Nul n’ignore les tensions qui règnent au Burundi. Dans un tel climat, les citoyens, jeunes et vieux, les hommes politiques, les militants de la société civile, ressentent le besoin d’exprimer à cœur ouvert leurs opinions. Ce qui est normal dans une démocratie.
Cette prise parole peut se faire via des manifestations, les médias, les chansons… Y- a-t-il une volonté de troubler l’ordre publique ? Que nenni !
Depuis quelques mois, les procédures et la violence (physique et morale) mises en action pour empêcher les personnes d’exposer leurs opinions sont très perturbantes et souvent provocantes.
Nous avons été marqués par l’abominable assassinat des religieuses italiennes (les sœurs Bernadette âgée de 79 ans, Lucia âgée de 75ans et Olga âgée de 83 ans) et les contre-vérités qui ont suivi. Est-ce que la police a, de nouveau, fermé les yeux ?
Pour avoir enquêté sur le meurtre abject, le directeur de la Radio Publique Africaine a été injustement emprisonné. Suite à une pression continue au niveau de la communauté nationale et internationale, le journaliste Bob Rugukira a pu bénéficier d’une libération conditionnelle.
Jamais nous n’oublierons le plaisir immense exprimé par cette foule en liesse qui a accompagné son cortège. Est-ce que le pouvoir en place a été marqué par cette manifestation spontanée ?
Si aujourd’hui, une partie de la population a envie de s’exprimer pacifiquement, pour préserver les principes et les engagements essentiels de la réconciliation Nationale (les Accords d’Arusha), pourquoi l’en empêcher alors que les militants du parti au pouvoir ont cette possibilité ?
Le recours à la menace, les persécutions et la brutalité policière ne doivent pas paralyser les consciences. Est-ce que le Burundi serait contraint à se résigner face à un pouvoir qui s’imposerait dans le désespoir national ? Non.
Nous sommes convaincus : l’esprit de l’Accord d’Arusha s’imposera tout naturellement
Nous sommes profondément attristés de constater que les personnes qui ont été arrêtées suite à la manifestation du 17 avril 2015 n’ont pas pu bénéficier du droit fondamental d’obtenir un conseil juridique. Aussi, nous voulons, malgré nos modestes moyens, contribuer à lutter contre cette injustice.
Nous sommes profondément touchés par les conditions carcérales déplorables que connaît le Burundi. Ce n’est pas de manière anodine que cette mesure rigoureuse d’emprisonner les personnes qui souhaitent exprimer une opinion (qui ne plaît pas au gouvernement) a été prise. . L’objectif est d’effrayer les consciences en instaurant un climat de terreur et de peur. C’est cruel, injuste, antidémocratique et inhumain.
Nous sommes solidaires et nous devons tous le rester
Aussi, nous voulons par une action solidaire que conscience soit prise pour démontrer que les citoyens ne resterons plus les bras croisés quand des actes injustes sont commis.
Nous vous garantissons notre transparence et honnêteté pour acheminer les dons reçus à Bujumbura où avec l’aide de l’APRODH, nous allons contribuer financièrement pour la défense des prisonniers du 3ème mandat.
Numéro de compte pour venir en aide aux prisonniers
SOS Prisonniers du BURUNDI
IBAN : BE57 7350 4078 3535
Code Bic : KREDBEBB
C’est visible à l’œil nu que le cndd-fdd va partir dépourvu de l’aura qu’il avait à son arrivée.
100% d’accord avec vous PCE!!
Je ne suis pas contre la louable initiative mais je pense qu’il existe déjà une telle action et dont les responsable réalisent un travail formidable , c’est l’APRODH dirigée Mr Mbonimpa. Cette ONG locale soutient déjà les prisonniers et les assistent juridiquement . Ne faudrait il pas canaliser notre effort de ce coté là?