L’Association qui lutte pour la défense des détenus et leurs familles-SPF Ntabariza s’inquiète de la lenteur affichée dans la libération des prisonniers déjà graciés. Cette association demande au ministère d’établir d’autres mesures pour désengorger les prisons.
« Sept mois viennent de s’écouler sans que les prisonniers ayant bénéficié de la grâce présidentielle ne soient libérés », déplore Jean Marie Nshimirimana, représentant légal de l’Association Solidarité des Prisonniers et de leurs Familles « SPF Ntabariza ». M. Nshimirimana se réfère à la dernière mesure annoncée par feu Président Pierre Nkurunziza en décembre 2019 pour délibérer les prisonniers qui ont purgé un quart de leur peine.
Ce défenseur des droits de détenus signale que le Burundi compte maintenant plus de 13 mille prisonniers dans les 11 maisons d’arrêt qui ont une capacité d’accueil de 4160. « Certains sont accusés des forfaits qu’ils n’ont même pas commis», souligne-t-il. Pour lui, le manque de témoins et le déplacement de prisonniers d’une prison à une autre fait traîner les procès. Et la population carcérale ne cesse d’augmenter.
Il propose au ministère de la Justice entre autre mesures la redynamisation des juridictions locales (tribunal du tertre) et l’instauration des travaux d’intérêts communs. « Ces mesures vont contribuer à la réduction de la population carcérale. Et ces prisonniers vont augmenter la production tant au niveau familiale que du ministère ».
SPF Ntabariza apprécie la mesure prise par le ministère de la Justice d’octroyer un délai de deux mois aux instances habilitées afin que tous les dossiers des prisonniers prévenus soient traités. « Cette mesure aidera à désengorger les prisons et facilitera la prévention contre la COVID-19, » précise-t-il, soulignant que cette décision permettra de libérer un bon nombre de prisonniers.
Jeanine Nibizi, ministre de la Justice, a fait savoir ce 24 juillet que le ministère compte établir plusieurs séries de mesures pour désengorger les prisons. « Non seulement, on peut infliger une amende à un prisonnier, mais aussi, on peut privilégier les travaux d’intérêt communautaires».