Licenciements abusifs, absence de contrats de travail, non protection sociale, non accès aux congés légaux, retard des salaires sont, entre autres, quelques-unes des principales accusations des travailleurs contre leurs employeurs.
« J’ai travaillé pour une première société pendant plus de 4 ans sans qu’un sou soit cotisé pour moi à l’INSS », se lamente JV, un agent d’une des sociétés de gardiennage travaillant sur un poste du quartier Rohero. Et d’enchaîner : « Il n’y avait même pas mon nom à l’Institut national de Sécurité sociale. »
D’après lui, ses anciens collègues qui ont réclamé les cotisations à l’Institut national de Sécurité sociale ont été licencié tandis que d’autres ont été jetés en prison. Il se félicité que pour le moment il travaille pour une société qui cotise pour lui à l’INSS.
Notre source ajoute que les leaders syndicaux sont mutés en vue de les décourager. Ils sont aussi souvent victimes des licenciements abusifs. « L’employeur peut même te muter vers l’intérieur du pays. Les employeurs veulent décourager ceux qui réclament les droits des autres».
Concernant la signature des contrats, il fait savoir qu’ils sont signés en dehors de la loi : « J’ai signé un contrat d’essai, on ne m’a pas donné une copie. J’ai signé les yeux fermés. »
Un problème de congé et retard de salaire
« J’ai passé 4 ans sans jamais prendre mon congé annuel », affirme un autre agent d’une des sociétés de gardiennage à Bujumbura. « Quand bien même tu as besoin d’un congé de circonstance, ta demande est refusée ». Or, fait-il observer, cela ne devrait pas être un problème. Selon lui, dans sa société, 5 voire 6 ans peuvent passer sans qu’un agent aille en congé. « L’employeur avait voulu donner des contrevaleurs mais il ne l’a pas fait». Certains agents de sécurité affirment qu’il arrive même qu’un employeur refuse un congé à un agent qui veut aller à l’enterrement de son père. Ils regrettent que leurs employeurs ne leurs donnent même pas des équipements suffisants pour exécuter leur travail. « Tu te retrouves en train de t’acheter des souliers et vêtements qui résistent au froid et à la pluie alors que nos salaires sont très bas».
Un travailleur d’une des sociétés de gardiennage qui a son siège en commune Mukaza déplore le fait que sa société lui paie son salaire avec retard. « Cela fait deux mois que je ne touche pas sur mon salaire », a-t-il déploré en présence du responsable des ressources humaines, mercredi 4 janvier. Pourtant, poursuit-il, certains agents ont déjà perçu leurs salaires.
Ce représentant des agents affirme que des agents sont licenciés abusivement, sans aucun respect de la loi : « Tu peux être licencié sans la moindre demande d’explication préalable de l’employeur sur ta faute. »
Quant aux congés, il précise qu’ils sont presque inexistants : « Un collègue a demandé un congé de circonstance pour l’enterrement de son père, et on lui a exigé un extrait d’acte de décès. Il a alors décidé d’y aller sans autorisation, très en colère. »
Ceux qui vont en congé, explique notre source, ce sont ceux qui travaillent pour des clients qui l’exigent à l’employeur. Il se réjouit par contre que son employeur paie des soins de santé pour son personnel jusqu’à 80%.
La direction des ressources humaines se défend
« Ils disent que les congés n’existent pas mais, je vous dis qu’en deux ans 3000 congés ont été octroyés dans notre société », s’est défendu un responsable des ressources humaines de l’une des sociétés de gardiennage exhibant deux registres où il montre des noms et signatures des agents qui ont pris leurs congés.
Sur la question du versement des cotisations à l’INSS, il indique que cela figure en tête des priorités de sa société. « Nous avons cotisé pour certains. Nous sommes en train de chercher des moyens pour corriger», tranquillise-t-il.
A propos des congés annuels non octroyés, il évoque un manque criant de personnel. « Les gens ne sont plus attirés par le métier de gardiennage », commente notre source avant de préciser que les congés de circonstances sont donnés sans difficultés. Il promet de faire une sensibilisation en vue de recruter une équipe de réservistes. Il affirme que le problème de contrat de travail n’existe plus dans sa société.
Sur les retards de salaires, il révèle que ceux qui en sont victimes sont ceux qui les perçoivent dans une des microfinances qui n’est pas en bon terme avec la société. Et de promettre de verser les salaires dans une autre micro-finance.
De fausses accusations
Emmanuel Munwangari, directeur général de ‘’Sure Security Company’’, fait savoir que les accusations des agents de sécurité sont fausses, du moins en ce qui concerne sa société. « Chez nous les contrats sont signés à chaque début du travail pour tout le monde. Les agents ont des congés, sinon, ils ont des contrevaleurs », a-t-il affirmé avec des documents de preuve.
Il soutient de plus que ses employés perçoivent leurs salaires à temps à Kazoza microfinance : « Si nous n’avons pas de moyens, nous recourons à ce qu’on appelle le dépassement bancaire. Une sorte de découvert pour payer nos salariés à temps. » Sur le maigre salaire, ce fondateur de l’ancien ‘‘City Security Company’’ confie que cela fait suite à des maigres sommes que proposent les clients.
Précisons que pour porter leur voix plus loin, 5 syndicats de travailleurs du secteur des sociétés de gardiennage avaient adressé une correspondance aux responsables de différents médias, mercredi 28 décembre 2022, pour leur demander de présenter les injustices dont ils sont victimes au président de la République dans l’émission du 30 octobre dernier. La question n’a pas été posée, faute de temps.
C’est dommage beaucoup des sociétés de gardiennage ici à Bujumbura ne donne pas de valeur à leurs employés car l’agent peut travailler dans un poste qui donne 400milles par mois et l’agent prend 50mille suelement sans cotisation de l’INSS alors que aujourd’hui la vie est difficile principalement en ASEC
vraiment c’ est dommage.
Il fallait que le choses changent si non ce serait une autre forme d’ esclavage du noir contre le noir.
tu imagines travailler sans contrat signé , sans aucun avantage que la loi t’ accorde et par après le salaire minim de 50000f par mois encore retardé??
je travaillait dans la SOCIETE AGIS, mais j’ ai déjà abandonné à cause des ces injustices ci haut cités .
je ne vois pas d’ où est ce que nous venons et où nous allons.
il faut que l’ État se réveille et agir contre cette injustice.
merci.
Erega n’ubukoloni nk’ubundi