Mardi 05 novembre 2024

Société

Société/Médias : Un journaliste d’Iwacu violenté par un agent de l’ordre à Cibitoke

28/04/2020 Commentaires fermés sur Société/Médias : Un journaliste d’Iwacu violenté par un agent de l’ordre à Cibitoke
Société/Médias : Un journaliste d’Iwacu violenté par un agent de l’ordre à Cibitoke
Le journaliste Jackson Bahati devant le commissariat communal de Rugombo.

Ce mardi 28 avril, Jackson Bahati, correspondant du journal Iwacu dans la province Cibitoke, a été malmené par un policier en marge d’un reportage dans la commune Rugombo. Le commissaire communal, prévenu des faits, a tout de suite pris fait et cause pour le journaliste face au policier fautif.

Tout a commencé tôt ce matin du 28 avril quand le journaliste Jackson Bahati, correspondant du journal Iwacu dans la province Cibitoke, reçoit un appel du commissaire communal de Rugombo, Willy-Freddy Nduwimana. « Il m’a appelé à quatre heures du matin pour me signaler qu’un homme s’était fait tirer dessus à bout portant dans la nuit de ce lundi 27 sur la colline Mparambo I du secteur Rubuye».

Arrivé sur les lieux, le journaliste apprend, auprès de l’épouse de la victime, qu’un homme a été agressé à son domicile par trois individus à l’aide d’une arme à feu. «On lui a tiré dessus mais heureusement, il n’a pas succombé et a pu être évacué à l’hôpital», précise le correspondant à Cibitoke.  Alertés auparavant par les voisins de la victime, les policiers étaient déjà sur les lieux et avaient pu appréhender les trois malfaiteurs (qui avaient aussi dérobé à la victime une somme de 364 mille BIF et la police a pu saisir 250 mille BIF). L’arme du crime – un pistolet – a été aussi saisie.

Le reportage est fini pour M. Bahati qui embarque assez vite son matériel. Arrivé sur la route principale, le journaliste rencontre des policiers qui emmènent les trois « criminels » au commissariat communal. C’est là que la situation se corse pour le journaliste Jackson. «Un des policiers, croyant que je prenais des photos, a commencé à m’engueuler. Je lui ai répondu que je ne prenais nullement des photos et que même si ça aurait été le cas, que j’étais parfaitement en droit de le faire ! »

 

Le policier n’abandonne pas la partie et menace ensuite de casser le matériel de travail du journaliste Jackson Bahati, ce à quoi celui-ci, imperturbable, répond que rien ne l’y autorise. Furieux, le policier lui saute dessus et lui administre une gifle au visage. « Ebahie face à cette scène à laquelle elle assistait, la population des environs s’est révoltée en ma faveur et le policier coupable s’est directement fait ceinturer par ses collègues. »

« Des sanctions sévères prévues »

Entretemps, Jackson Bahati fait appel au commissaire communal qui débarque assez vite sur les lieux. « Je lui ai relaté ce qui venait de m’arriver et il a tout de suite pris ma défense ! Il a admonesté son subalterne, lui faisant comprendre que j’ai parfaitement le droit de prendre des photos».

Par la suite, le commissaire de police, Willy-Freddy Nduwimana, promet au journaliste d’agir comme il faut pour son cas. « Il m’a indiqué qu’il allait me contacter dans la soirée pour des excuses de la part du policier fautif à l’égard duquel il a dit avoir prévu des sanctions sévères ! »

Signalons que cette agression vient s’ajouter à d’autres faits de violence ou d’agression dont ont déjà été victimes des journalistes d’Iwacu. Le 28 mars dernier, un journaliste d’Iwacu a reçu des menaces de mort de la part d’un député cité dans une enquête d’Iwacu sur une agression de militants du parti Cnl dans la province Cankuzo. Cinq mois plus tôt, le 22 octobre de l’année dernière, Agnès, Christine, Egide et Terence, aujourd’hui en prison, se faisaient appréhender dans le cadre d’un reportage dans la commune Musigati en province Bubanza.

Quant à Jean Bigirimana, il est porté disparu depuis le 22 juillet 2016.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 974 users online