Après la terrible vidéo d’un enfant maltraité par une femme en Ouganda, la FENADEB ( un collectif d’associations qui œuvre pour le respect et la défense des droits de l’enfant au Burundi) réagit. L’organisation comprend et explique l’émotion suscitée au Burundi. Pour Maître Jacques Nshimirimana de la FENADEB, la localisation géographique de l’enfant importe peu. Tous les enfants méritent protection.
Comment avez-vous pris connaissance de cette terrible vidéo ?
C’est un des défenseurs des droits de l’enfant en RDC qui nous a alertés pour vérifier si la vidéo aurait été prise au Burundi. C’était ce jeudi 11 mars vers 14 heures. Jusqu’à 16 heures, nous n’avions pas encore trouvé de preuves que la vidéo aurait été prise au Burundi.
Comment expliquez-vous que beaucoup ont pensé que la scène s’est déroulée au Burundi ?
Cette vidéo a choqué beaucoup de personnes et a suscité beaucoup de réactions dans le monde entier et dans un court laps de temps. En Afrique, chacun croyait que la vidéo aurait été tournée dans son pays ! Au Burundi, au début beaucoup ont cru que la vidéo aurait été tournée dans notre pays car depuis la fin de l’année 2020, nous assistons à une recrudescence des cas de maltraitance aiguë des enfants parfois par leurs propres parents ou par les membres de la communauté. La deuxième raison est que les Burundais sont naturellement sensibles aux violences perpétrées contre l’enfant qui est considéré par la société burundaise comme un objet précieux (Katabona bose).
Est-ce que pareille maltraitance dans un pays autre que le Burundi intéresse la FENADEB ?
Oui ! La protection de l’enfant n’a pas de limite territoriale. Tout enfant, qui qu’il soit et où qu’il se trouve doit être protégé. La Convention internationale relative aux Droits de l’enfant est claire là-dessus. Bien sûr la FENADEB comme une organisation de droit burundais n’est pas compétente pour assurer directement le suivi du cas ou pour traduire en justice l’auteur d’un crime commis en dehors du Burundi sur un enfant qui n’est pas Burundais. Mais dans le cadre de la collaboration avec les organisations poursuivant les mêmes objectifs que la FENADEB dans la sous-région, notre organisation peut partager l’expérience du Burundi sur le traitement des cas pareils et sur les actions en cours visant à juguler le phénomène de maltraitance physique ou émotionnelle des enfants.
Que pouvez-vous faire pour protéger les enfants dans la sous-région ?
Les enfants sont les plus faibles de toutes les catégories de la société dans le monde. En Afrique, les statistiques montrent qu’ils représentent plus de 60 % de toute la population africaine. Ces deux facteurs font que les enfants soient les plus vulnérables aux violences physiques et émotionnelles qui sont parfois commises par leurs propres parents. Cela veut dire que tous les acteurs, sans exception aucune, doivent se mobiliser pour conjuguer leurs efforts en vue d’une protection stratégique et continue des droits de l’enfant. Les gouvernements doivent prendre le devant et mettre sur pied des politiques claires et réalisables en matière de protection de l’enfance.
Est-ce que ce ne sont pas de beaux principes ? Concrètement, est-ce qu’il existe une « coopération » entre les défenseurs des droits des enfants dans la sous-région ?
Oui, une coopération des défenseurs des droits de l’enfant existe au niveau de la sous-région, au niveau continental et au niveau mondial. Par exemple, en Ouganda, la FENADEB collabore étroitement avec le Réseau d’ONGs pur les droits de l’enfant en Ouganda, UCRNN : Uganda Childrights National Network, en Tanzanie avec KIWOHEDE, etc. Nous avons un réseau mondial des défenseurs des droits de l’enfant appelé ECPAT International. La plupart de défenseurs des droits de l’enfant en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique et en Océanie, sont membres de ce réseau mondial.
Propos recueillis par Antoine Kaburahe
C’ est ridicule ce commissaire en charge de la protection des enfants ne dit rien sur le sort du nourisson de la détenue Christa KANEZA qui…. Mais….., Pensez y!