Ces organisations demandent au président de la République un débat sur le principe et les modalités de la révision de la Constitution de la République du Burundi.
Dans une lettre adressée M. Nkurunziza, ces organisations soulignent qu’ « une loi aussi importante, mère de toutes les autres et émanant du précieux Accord d’Arusha, ne saurait être révisée sans que tous les acteurs de la société puissent légitimement y apporter leurs contributions citoyennes ».
Me Janvier Bigirimana, secrétaire général du Focode et un des signataires de la lettre, regrette que les partis de l’opposition, les organisations de la société civile et les confessions religieuses ne soient pas associés au processus. Conséquences ? « La Constitution révisée risque d’être non consensuelle ».
Un autre aspect important, d’après toujours ce juriste, c’est la nécessité de garder à l’esprit l’Accord d’Arusha qui veulent qu’il y ait partage du pouvoir entre différents groupes ethnico-politiques afin d’essayer de reconstruire la paix entre Burundais qui reste fragile jusqu’à l’heure actuelle. « La révision à la baisse du quorum pour la prise des décisions à l’Assemblée nationale ainsi que la révision du score exigé lors des législatives pour entrer au gouvernement sont en déphasage avec cet esprit. »
Le constitutionnaliste belge Stef Vandeginste avait considéré la semaine passée que le projet de loi adopté le 9 et 10 octobre 2013 par le conseil des ministres, s’il est validé comme tel par les députés, donnera lieu à une nouvelle Constitution complètement différente de celle de 2005 issue de l’Accord d’Arusha.
Contacté par Iwacu, Willy Nyamitwe, porte-parole adjoint du président de la République, indique que la Présidence n’a pas encore reçu la lettre et que par conséquent il ne peut faire aucun commentaire.
Pour rappel, les organisations signataires de la correspondance sont le FOCODE, le Réseau des Citoyens Probes (R.C.P), le FORSC, MUKENYEZI-MENYA, l’ACAT-Burundi, la COSYBU, l’AMC, l’AGB, l’APRODH, l’ABPPE et l’association “AYONS PITIÉ DE LUI”.
A la société civile je suggère de ne jamais oublier de copier toutes les organisations internationales accréditées à Bujumbura. Ngirango hari ico vyofasha.