Le Gouvernement veut la fusion des sociétés Sobugea et Air Burundi. Le syndicat des travailleurs de la Sobugea est opposé à ce projet.
C’est un mariage qui se voulait de raison. Mais les noces ne seront pas célébrées peut-être. La fiancée ne rassure pas. Elle n’a rien et n’amène rien. Le prétendant, aujourd’hui hésitant, voire hostile à l’union, c’est la Sobugea.
La fiancée qui rêve de convoler en justes noces, c’est Air Burundi. La fiancée va mal. Très mal. L’union aura-t-elle lieu ?
La Sobugea, une société mixte avec un excellent résultat. Elle contribue largement à l’économie nationale. C’est une des entreprises mixtes qui fait un bon travail et qui se porte bien financièrement.
Air Burundi par contre est une société publique en mauvaise santé financière depuis 2007. Elle est sur le point de fermer, ses résultats financiers sont mauvais.
Pour redresser Air Burundi, le deuxième vice-président de la république a réuni le ministère des Transports, des Travaux Publics et d’Equipement, le directeur General d’Air Burundi pour proposer une note sur « les voies et moyens de redressement d’Air Burundi à présenter au conseil des ministres. »
Sur l’ordre de son patron, le ministre de Transport a mise en place une commission multisectorielle pour l’élaboration d’un projet de note.
Selon la note de ladite commission du 14 juin dernier, le gouvernement a intérêt à se prononcer favorablement sur le principe de fusion des deux sociétés. « La fusion de deux sociétés permettrait ainsi de dégager un montant important résultat de l’économie d’échelle compte tenu des activités similaires et investissements y afférents » explique la commission sectorielle.
Air Burundi est sur point de fermer ses portes
Cependant, les employés de la Sobugea ne sont pas très chauds pour la fusion. Hamissi Hakizimina, premier secrétaire du syndicat de la Sobugea balaie du revers de la main l’idée.
Il laisse entendre qu’Air Burundi est sur le point de fermer ses portes. Selon lui, le diagnostic de la commission montre qu’Air Burundi présente une structure financière très déséquilibrée. D’ailleurs, dit-il, elle ne parvient pas à s’autofinancer avec des revenus issus de ses activités d’exploitation.
D’après Hamissi Hakizimana, un audit financier et technique approfondi de deux entités juridiques doit précéder le projet de fusion, avant de le soumettre aux décideurs ne fut-ce que pour son accord de principe. Et de conclure que la fusion ne présage que des conséquences lourdes. « Ce qui risque d’entraîner inévitablement la diminution des recettes fiscale que la Sobugea paie à l’Etat». Il prédit également le licenciement et le départ en chômage de certains employés. D’après ce représentant, la fusion susciterait des grèves répétitives et des contentieux judiciaires.
Ce patron du syndicat de la Sobugea ne cache pas son désarroi. Il soulève que l’entreprise fusionnée sera obligée de licencier le personnel de la Sobugea productif et rentable. Et cela, se lamente-t-il, au profit du personnel d’Air Burundi non rentable, inexpérimenté et sans moyens financiers. « Les employés d’Air Burundi cherchent une bouffée d’oxygène à la Sobugea.» Il s’inquiète également que la faillite de la société fusionnée sera prématurée et inévitable suite au manque d’appui financier.
Ce dernier soutient que cette note manque de transparence et d’honnête intellectuelle : « La liste de 13 membres de la commission multisectorielle, n’affiche aucun cadre, ni aucun représentant du personnel de la Sobugea. » Et de noter que cette décision touchant la vie de la Sobugea sans consultation ni verbale, ni écrite préalable avec ses dirigeants et/ou de son personnel, est de nature à spolier clandestinement et unilatéralement les intérêts de la Sobugea.
Que dit la loi ?
Le représentant des employés de la Sobugea cite l’article 11 des statuts de la cette société. Cet article précise que l’assemblée générale a les pouvoirs les plus étendus. Et de souligner qu’il n’appartient qu’à l’Assemblée de rectifier les actes qui engagent la société, entre autres la liquidation ou la modification des statuts, mais sans pouvoir changer l’objet essentiel de la société.
De surcroît, l’article 245 de la loi régissant les sociétés privées à participation renchérit que : « les décisions concernant la vie de la société sont prises en assemblée générale ». Selon M.Hakizimina, la motivation invoquée dans la note de la commission est erronée et sans fondement légal aux yeux des actionnaires et du personnel de la Sobugea.
En outre, il estime que l’existence de ces sociétés implique la séparation du patrimoine, en tant que personnes morales dotées d’une personnalité juridique. Or, le patrimoine de la Sobugea n’appartient pas à l’Etat, même si Air Burundi en est l’actionnaire majoritaire.
Ce patron du syndicat de la Sobugea met en cause l’idée prétendant que l’Etat peut prendre des décisions en raison de sa part importante dans le capital (à 90% des actions) de la Sobugea est contraire à la loi régissant les sociétés mixtes et aux statuts de la Sobugea. « A n’en pas douter, les sociétés ont des missions totalement différentes, spécifiques et appropriées à chaque société, créée à cet effet». Et de rappeler «les sociétés privées notamment la Socabu et Sabena sont aussi actionnaires. »
D’après ce syndicaliste, Air Burundi n’a pas d’activités génératrices de revenus à apporter à la nouvelle structure pour que cette fusion soit viable. « Air Burundi n’a pas de fonds suffisants pour l’achat de nouveaux avions pour soutenir son activité principale, celle d’exploiter le service régulier de transport des passagers, du fret et du courrier postal » précise-t-il. La société fusionnée sera confrontée à un programme d’investissement trop coûteux en termes des milliards, le risque de non renouvellement des équipements est certain.
« Nous n’avons pas été associés dans la commission multisectorielle. C’est un constat», affirme Télesphore Irambona, Administrateur directeur général de la Sobugea.
D’après le ministre des Transports, des Travaux Publics et d’Equipement, Jean Bosco Ntunzwenayo, «le dossier est confidentiel, je ne peux m’exprimer là-dessus.»
Pouvez vous me dire combien d avions volent d air Burundi ? Hors mis le jet presidentiel. Merci.
Le tableau ci-dessus (Evolution des résultats) est éloquent. Au lieu de parler de la fusion, parlons de l’absorption. En effet, la SOBUGEA qui, apparemment sait comment travailler, devrait absorber Air Burundi. Si non, une fusion résultera en la désignation d’un Administrateur Directeur Général par le Gouvernement. Cet ADG va sans doute liquider la nouvelle société. Le syndicat de la SOBUGEA ont besoin de la force mais leur faiblesse se cache dans leur impressionnant résultat. Cet argent est tellement attractif que le Gouvernement ne va pas baisser les bras. Faut-il produire peu pour avoir la paix?
Le syndicat de la SOBUGEA a besoin…
@ Julius
N’oublie pas que Air Burundi est actionnaire majoritaire. Je vois mal la SOBUGEA absorber Air Burundi; en plus ces deux sociétés n’ont pas les mêmes objectifs.
ça reste une question difficile à gérer. Autre point à signaler au vu des chiffres même la SOBUGEA a des difficultés, de 2014 à 2015 son résultat net est passé de plus d’un milliard à quelques centaines de millions de francs. Heureusement qu’elle avait de bon profit dans les années précédentes.
@Akabanga: « Heureusement qu’elle avait de bon profit dans les annees precedentes… »
1. Dans les affaires, ce qui compte le plus ce sont les perspectives d’avenir/THE MARKET IS (ALWAYS?) FORWARD LOOKING.
2. Par exemple aux Etats-Unis, les fonds mutuels sont obliges par la loi de rappeler a leurs investisseurs que PAST PERFORMANCE IS NOT INDICATIVE OF FUTURE RESULTS/La performance du passe ne va pas necessairement mener aux memes resultats dans l’avenir.
(United States) Securities Act of 1933: RULE 156
b.2. Representations about past or future investment performance could be misleading…including situations where:
ii.B. Representations implying that future gain or income may be inferred from or predicted based on past investment performance; or
C. Portrayals of past performance, made in a manner which would imply that gains or income realized in the past would be repeated in the future.
@Akabanga
En decrivant Vanguard US Opportunities Fund ( qui pourrait etre le meilleur fond d’investissement du monde avec une croissance annuelle du prix en dollars de 15,5% depuis qu’il existe, donc depuis 30 juin 2002) le sud-africain Magnus Heystek (=investment strategist at Brenthurst Wealth en Afrique du Sud) ecrit:
« The fund managers look particularly AT THE FUTURE EARNINGS POTENTIAL OF THE COMPANIES THEY INVEST IN … »
(Voir Magnus Heystek: Is this the best investment fund in the world? http://www.moneyweb.co.za, 10 July 2017).
Juste une question à un sou, comparez les performances d Air Burundi Versus Air Rwanda.
Un malin pourrait-il tirer des conclusions triviales pour nous?
@Rurihose :C’est comparer le jour et la nuit,la vie et la mort.Je n’ai pas d’autre mots pour expliquer.Toute fois,si le gouverment DD pouvait nous montrer de quoi il eat capable ,en le faisant sortir du comma.
@LANGA SOURCE
Déchargez-vous (au 1e et aux degrés supérieurs)! Cela fait du bien. Cela console!
@Banza
Comme vous semblez aigris!
1. Je m’attendrais a ce que la « commission sectorielle pour l’elaboration d’un projet de note » se base sur les theories/regles des FUSIONS ET AQUISITIONS DES ENTREPRISES.
Cette commission est favorable a la fusion entre les deux entreprises concernees.
2. Il est vrai que le syndicat a le devoir de defendre les interets de ses membres, MAIS IL FAUT AUSSI TENIR COMPTE DU MONDE (MODERNE?) COMPETITIF DANS LEQUEL L’ENTREPRISE OPERE (la realite est qu’UN BOULOT SE GAGNE ET SE PERD, MAIS CA DOIT SE FAIRE DANS LE RESPECT DE LA LOI BURUNDAISE!!!)
3. Aujourd’hui (aux Etats-Unis par exemple et ailleurs a travers le monde) il y a des chefs d’entreprises qu’on admire parce que leur expertise est de justement ressuciter des entreprises « presque moribondes ».
RESTRUCTURATION ET RENVOIS A LA BOURSE DE JOHANNESBOURG
1. On pourrait dire que les syndicats sud-africains ont une force quand meme puisque le pays est gouverne grace a la « Tripartite » entre le parti African National Congress (ANC), South African Communist Party SACP) ET LES SYNDICATS (Congress of South African Trade Unions- COSATU).
2. Et pourtant ce vendredi 7 juillet 2017, Madame Nicky Newton-King (= Chief Executive of the Johannesburg Stock Exchange-JSE) s’est vue obligee d’annoncer la restructuration de l’entreprise et le renvoi de 14% de ses employes d’ici la fin del’annee 2017.
« If we want to create a building block for future growth we must take some early decisions AND THERE ARE NONE TOUGHER THAN THOSE THAT INVOLVE OUR PEOPLE…
While we appreciate this will be a very difficult time for the affected employees, THE NEWLY ALIGNED COMPANY WILL BE IN A STRONG POSITION TO SERVE ITS CURRENT AND FUTURE CLIENTS MORE EFFECTIVELY…
The fast moving nature of our business requires us to change the way in which we operate SO THAT WE ARE AS NIMBLE AND AS COST EFFECTIVE AS POSSIBLE… »
(Voir Dineo Faku: Why the JSE is restructuring and retrenching staff. http://www.iol.co.za, 10 July 2017).
Bravo le Ministre de TTP,si Air Burundi pouvait être soutenu et rivaliser avec Rwandair,qui dessert actuellement une vingtaine des capitales africaines,Londre,Bruxelles,Bombey en Inde,Dubai et bientôt Washington DC.Ma question est simple :Où trouver l’argent pour renouveller la flotte alors que le gouvernement est sous embargo financier de ses partenaires?
j’ai une solution pour ari Burundi, privatiser la société… vendre ses services à Kenya Airways… ou ailleurs. faire la même chose pour la sobugea. l’autorité d’aviation civile devait réfléchir. la proximité avec le Congo était une occasion… les voyageurs qui viennent prendre Rwandair aurait ainsi deux choix.
@Fred,:Air Burundi va redorer l’image du pays ternie à travers le monde.Ethiopian Airlines est une societé etatique,mais performante depuis 30ans.Rwandair est elle aussi etatique mais performante également .Les problèmes de Air Burundi,c’est la mauvaise gestion.
Le dossier de la fusion de Sobugea vs Air Burundi est trop technique et stratégique.Sans faire la politisation de l’affaire.La fusion ne signifie pas la coentreprise.De toute façon, il doit y avoir un acquereur et un vendeur soit Sobugea soit Air Burundi.Que celui-ci ait des actifs ou pas, ait des resultats déficitaires ou pas,elle peut être par exemple une société de gestion ne disposant que les seules actions de Sobugea opérationnelles.Le problème revient à Sobugea, d’être capable de négocier la juste valeur du prix en contrepartie des actions (partielles ou totales) et d’être indépendant dans la prise de décision de son choix de Fusion ( si je peut parler ainsi).Si l’actionnaire majoritaire de Sobugea est l’Etat qui détient Air Burundi, il est compréhensible que les actionnaires minoritaires ( autres que Etat et assimilés) seront lésés et n’auraient pas gain de cause.A moins qu’il y ait une clause dans la convention de la protéction de l’actionnaire minoritaire.
Mais comment on va fusioner deux compagnies sans appareils?