Landry Ntirampeba, écolier âgé de 8 ans, n’a pas manqué d’éblouir le public, lors de sa première scène slam. A la rencontre de ce petit talent.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.» Cette réplique célèbre de Rodrigue s’applique aussi pour Landry. Cet écolier, 8 ans, en 3e année primaire, a impressionné à l’occasion de sa prestation, à l’Institut français du Burundi (IFB). C’était le 9 janvier, lors de la toute première scène slam de cette nouvelle année. Des scènes slam organisées par le collectif de slameurs « Jewe slam » chaque 2e jeudi du mois.
Encouragé et aidé par son grand frère également slameur, le petit Landry, plutôt timide, a su mémoriser parfaitement un texte de 2 pages rendant hommage aux parents comme l’exigeait le thème de cette soirée slam.
« Mes chers parents… vous vous êtes privés du vin pour que je reçoive du pain… Votre sacrifice sera ma fierté, votre bonheur sera mon bonheur… » Un texte qu’il a appris dans son cours de récitation.
Slameur depuis 3 ans et membre du collectif Jewe slam, le grand frère indique qu’il écrit ses textes, fait ses répétitions à la maison, au vu de tout le monde, y compris Landry. « Un jour, il me dit avoir un texte qu’il veut à tout prix se présenter sur scène. Je ne le prends pas au sérieux. Mais il insiste. Il me harcèle même…» C’est ainsi qu’il commence à coacher son petit frère. Il l’aide à mémoriser son texte qui collait bien avec le thème de l’évènement : « Discussion parents-enfants ».
La découverte d’un talent…
Le grand frère, en classe de terminale, décide d’emmener Landry aux répétitions pour la première scène slam de l’année. Les autres membres de l’équipe poussent un ‘’waouh’’ d’admiration. Le garçonnet sera retenu pour l’évènement. « Il n’a pas eu peur, c’est ce qui m’a beaucoup plu. Il a même réussi à improviser en oubliant un paragraphe de son texte, ce qui est passé inaperçu », lance, d’un air admiratif, le grand frère.
Il affirme avoir été très surpris par sa réussite : « Je me disais qu’il ne peut même pas bien mémoriser et déclamer tout le texte. Mais il a prouvé le contraire. » D’après lui, le public ne s’attendait pas à ce qu’un enfant de cet âge mémorise un si long texte et réussisse à le présenter sur scène. Les autres slameurs avaient plus de 17 ans.
Reconnaissant toutefois que Landry n’a pas encore pris le vrai ton et le rythme du slam, le grand frère promet d’être son mentor.
Il y a trois ans, témoigne-t-il, je ne savais pas ce qu’est le slam. « Fraîchement rentré de l’internat à l’intérieur du pays, j’ignorais tout de cet art d’expression». C’est grâce à un camarade de classe qu’il l’a découvert. Il veut à tout prix inculquer cet art à son petit frère. Il indique que leurs parents les soutiennent : « Ils assistent souvent à nos scènes. »
A la question de savoir son cours préféré en classe, la réponse de Landry fuse avec candeur : « Les récitations pour les présenter sur la scène slam. » Son grand frère dira plutôt qu’il est fort en français.