La Banque mondiale a annulé six projets régionaux en cours de préparation au Burundi. Le ministère des Finances tranquillise, évoquant « une réaffectation des ressources ».
« Compte tenu de la nouvelle stratégie de la Banque mondiale sur les projets régionaux, seul le projet de facilitation du commerce dans la Région des Grand-lacs est maintenu », a annoncé le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burundi, Jean-Christophe Caret jeudi 5 septembre, dans une correspondance adressée au ministre des Finances, Domitien Ndihokubwayo.
Selon ce cadre, six autres projets en cours de préparation tombent en annulation sur le programme actuel de la Banque mondiale au Burundi. Les projets annulés sont : le projet de transformation de l’agriculture en Afrique de l’Est et du Centre (ECAAT), le projet de gestion environnementale du lac Victoria (LIVEMP III), le projet de transport sur le lac Tanganyika, le projet régional de gestion environnementale du lac Tanganyika, le projet d’intégration régionale accélérée de la communauté Est-africaine et celui du développement hydroélectrique de Ruzizi III.
M. Jean-Christophe Caret appelle l’équipe technique de la Banque mondiale à entrer en contact avec les services techniques et les ministères sectoriels concernés pour la gestion des fonds de préparation qui avaient été accordés dans le cadre de ces différents projets.
Du côté du ministère des Finances, la décision n’est pas surprenante. Dans une interview du 10 septembre, son porte-parole, Désiré Musharitse, tranquillise : « C’est une décision consensuelle. Nous nous y attendions.»
Ce dernier tient à préciser que la Banque mondiale a consulté le gouvernement du Burundi avant de prendre cette mesure. Par ailleurs, d’autres pays concernés ont aussi été consultés.
M. Musharitse explique que cette suspension vise à privilégier les projets régionaux qui épousent la nouvelle stratégie de la Banque mondiale et la mise en place du marché commun africain.
Selon lui, les gouvernements africains ont demandé à cette institution de Bretton Woods de soutenir les projets régionaux orientés vers la mise en œuvre du marché commun africain.
« Le Burundi ne perd rien. C’est une réaffectation des ressources qui sera discutée de commun accord avec la Banque mondiale», rassure Désiré Mushariste.
Ce cadre du ministre assure que les fonds destinés à financer ces projets restent sur le compte du Burundi. Mais cette enveloppe sera allouée aux nouveaux projets du marché commun africain.
En outre, il promet que sous peu le Burundi va élaborer de nouveaux projets s’intégrant dans la logique du nouveau marché commun africain.