La nuit de ce dimanche 4 novembre était très agitée au site des déplacés de Ruhororo dans la province de Ngozi. Des jeunes venus des collines avoisinantes ont investi la place et démoli 4 maisons. 5 maisons en dehors du site ont été détruites en représailles. Des conflits fonciers sur lesquels se greffent les drames de 1993 sont à l’origine de cette violence.
Les affrontements opposant ces deux groupes ont commencé vers 2h du matin et ont fait 5 blessés dont 2 du côté des déplacés. Il y a eu même explosion d’une grenade vers 3 h du matin. Des chèvres ont été blessées, des champs détruits.
Des sources contactées à Ruhororo affirment que ces jeunes venus des collines situées autour du site ont eu un renfort des jeunes Imbonerakure (jeunes militants du parti au pouvoir) en provenance de Muhanga dans la province de Kayanza. Ces mêmes sources affirment également que ce groupe a bénéficié d’une sorte de complicité de la police.
Des policiers en poste tout près de ce site étaient sur les lieux. Mais ils n’ont pas voulu intervenir quand ces déplacées en colère leur ont demandé de désarmer un civil en possession d’un fusil, parmi les jeunes armés de gourdins, de bâtons et de machettes.
Quelques minutes après, 3 grenades ont été lancées vers un groupe de jeunes déplacés mais elles n’ont pas explosés. Ces derniers ont récupéré ces explosifs. Ils les ont montrés aux policiers qui étaient apparemment débordés.
Le commissaire provincial de la police est arrivé dans ce site très tôt le matin suivi par après par le Commissaire régional et le gouverneur de la province de Ngozi. Le chef de poste et l’administrateur communal qu’on n’avait pas vus toute la matinée sur les lieux ont quand même pu prendre part à une réunion présidée par le gouverneur Claude Nahayo pour calmer la situation.
Ce n’est pas pour la première fois que ces déplacés du site de Ruhororo et les jeunes des collines avoisinantes se rentrent dedans. L’administrateur communal appuyé par ces jeunes demande avec insistance à ces déplacés de regagner leurs collines d’origine et surtout de ne plus construire de nouvelles maisons dans ce site.
Mais les déplacés n’entendent pas retourner sur leurs collines. Ils invoquent des problèmes de sécurité : « Ceux qui nous ont chassé de nos collines, en 1993, sont toujours là. Ils ne nous inspirent pas confiance et nous intimident quelques fois. »
Une partie de ce site occupé depuis 1993 par les déplacés appartient aux particuliers, qui réclament aujourd’hui leurs propriétés. Une autre partie de ce périmètre est une propriété domaniale, réclamé par l’administrateur communal. Un casse-tête …
– || Lire [Site Ruhororo : les parcelles divisent, l’administration communale dépassée->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article3503] ||