Depuis mars 2014, les populations chassées du « Ku mase » vivent dans une misère totale dans des champs. Famine, maladies, abandon scolaire, etc.
Mercredi 25 novembre. 10h40, le soleil est accablant. Pas d’embouteillage. A droite de RN9, vers le quartier Carama I en zone Kinama, se dressent des tentes usées. Le site est perdu dans des champs de manioc et de maïs. Un robinet est installé à l’entrée d’une route battue qui traverse le champ. Les femmes et les enfants se disputent l’occasion de puiser de l’eau.
Assise dans un groupe de quatre à côté du robinet, Dozella Ndimugwango, séparée et mère de deux enfants, indique avoir eu son dernier repas la veille. Pour manger, «les uns vont ramasser dans les poubelles, les autres quémandent en ville.»
A dix mètres, Nshimirimana Françoise concocte un léger repas pour les enfants. Les adultes attendront le soir. « Si on ne trouve rien, on passe la nuit le ventre creux », ajoute désespérément une vielle maman.
Dans la tente voisine. Jérôme Mbonimpa, 27 ans, est père de quatre enfants. Pieds nus, short déchiré, tricot sale, chevelure en pagaille, il ressemble déjà à un septuagénaire et se plaint de sa situation : « Je dors à même le sol avec ma femme. » Les bâches saignent. Un rousseau divise la tente de M.Mbonimpa en deux. Aucune tente n’a été réhabilitée, depuis mars 2014.
Populations abandonnées à elles-mêmes
Après leur installation, personne ne s’est plus occupé d’eux. « La Croix- rouge nous a aidé, deux fois. Cela fait maintenant une année qu’on ne la voit plus », ajoute Dozella Ndimugwango. A côté, d’autres femmes approuvent en opinant du chef.
Assise prêt de sa porte, Justine Nimigenzo, les muscles assaillent dans ses bras à cause de la maigreur. « Je manque même ‘Akabuyi’ (bouillie) quand je tombe malade. » déplore-t-elle. Et de renchérir : « Le mois passé, je souffrais d’anémie. Je n’ai vu personne voler à mon secours. » Elle affirme que ce sont des voisins qui lui ont donné le pagne qu’elle porte.
Ces conditions de grande misère empêchent les enfants de se rendre à l’école. « Nos familles n’ont pas d’argent pour acheter des uniformes », poursuivent en chœur d’autres femmes.
Lundi 23 novembre, une délégation officielle s’y est rendue. Elle était conduite par le ministre des Droits de la personne humaine, des Affaires sociales et du Genre, Martin Nivyabandi. « Rien que des promesses alors qu’ils nous ont lâché dans la nature », fulmine Ismaël Dukundimana, rencontré sous un manguier du site.
Ces déplacés reconnaissent, pourtant, l’aide d’Evariste Ndayirukiye, directeur de Burundi Bio-Agricultural Community (BBAC). « Il n’est plus revenu, depuis quatre mois », constate Ismaël Dukundimana.
C’est comme si le Pape Francois plaidait pour des gens comme ces pauvres citoyens burundais de Carama I quand il a visite le bidonville de Kangemi (de plus de 100.000 habitants) a Nairobi au Kenya et qu’il a dit:
« Il y a des blessures faites par UNE MINORITE QUI S’ACCROCHE AU POUVOIR ET A LA RICHESSE et qui est si egoiste qu’elle prefere tout gaspiller alors que la grande majorite est forcee de chercher refuge dans les insalubres quartiers peripheriques de la ville… »
(Voir Agence France Presse (AFP): « In Kenya slum visiting Pope Francis slams rich elite over « dreadful injustice » to poor », http://mgafrica.com, 27 November 2015).
La grandeur d’un État se mesure àson souci de voler au secours des populations fragilisées par la précarité!
La ‘délégation officielle’ peut bien parader et verser une larme de crocodile, c’est pourtant bien le troisième mandat qui est à la base de la pauvreté. Sans aide internationale, point de salut. Le peu d’argent qui reste part dans la poche de la clique à Nkurunziza et dans le paiement des militaires et de la police.
Il y a une contradiction…on parle de plus d’une année que ces déplacés sont là.. » La Croix- rouge nous a aidé, deux fois. Cela fait maintenant une année qu’on ne la voit plus », ajoute Dozella Ndimugwango. » problème ya 3ème mandat yatanguye ryari..? .à vérifier par Iwacu
Je pense bien que notre pays a beaucoup des malades, comment une personne qui a la tête et le cerveau pet dire que tout les maux du pays est à cause des mandat??? Un peu de sérieux mes chers frères. Qua tu n’as pas à dire il vaut mieux se taire. Moi la question que je poserais le journaliste où sont-ils venus ces gens avant de s’installer kumase ou à Carama? kuko nta murundi atagira iyo ava, umuryango canke itongo. Le journaliste devrait poser à ces gens toutes ces questions. Merci
@Kagabo
1. « Etre ne quelque part sur le territoire burundais/kuko nta murundi atagira iyo ava » et avoir une famille (nombreuse? et peut-etre avec laquelle l’on doit se partager quelques dizaines de metres carres de terrain familial) n’est pas du tout une garantie contre l’exode rural ou l’extreme pauvrete.
2. Le Burundi pourrait atteindre le developpement durable et inclusif s’il adoptait le modele de l’Etat developpementiste ou le modele d’industrialisation massive (= The Lewis model or the dual sector model of development).
(Voir Lewis, W. Arthur, 1954: « Economic development with unlimited supplies of labor », Manchester School of Economic and Social studies, Vol. 22, pp.139-191).
Il y a un non-dit , monsieur qui nous informe, comment vivaient ces gens à Kumase? ou se trouve la faille?
Ils avaient de
portions de terre oü ils pouvaient semer ne fut-ce des légumes.