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Site Busesekara (Cibitoke) : la famine a déjà tué cinquante personnes

09/05/2012 Commentaires fermés sur Site Busesekara (Cibitoke) : la famine a déjà tué cinquante personnes

Les habitants de ce site parlent d’une cinquantaine de morts depuis le 1er juillet 2011.Des mouvements de fuite vers la RDC sont signalés. L’administration locale admet que ces habitants vivent dans des conditions déplorables. Mais elle réfute ce nombre.

« Nous vivons dans des conditions inhumaines. Nous manquons de nourriture et 50 personnes sont déjà mortes », raconte avec colère Patrice Nsekambabaye, chef du site Busesekara. Situé à 4 km du chef-lieu du bureau de la commune Rugombo, le site se trouve à droite de la route goudronnée, la RN 10 Rugombo-Kayanza au milieu d’une propriété d’eucalyptus. Environs 210 ménages totalisant plus de 8 mille personnes vivent dans de petites huttes en chaumes dans des conditions d’extrême pauvreté. Les habitants de ce site sont menacés par le froid et la chaleur. Les huttes sont construites sur des parcelles caillouteuses. Aucun champ de cultures ne s’y trouve. Selon le chef du site, les habitants ont déménagé du site Gikumba, secteur Munyika II de la même commune qui, pourtant, présentait des meilleures conditions de vie. C’est exactement, poursuit-il, le 1er juillet 2011que l’administration communale de Rugombo nous a sommés de quitter Gikumba vers Busesekara. Selon une personne rencontrée sur les lieux, les maladies carentielles, des mains sales et celles liées à la sous alimentation y sont légion. « Nous tombons régulièrement malades et aucun centre de santé n’est proche de nous. Nos enfants ne sont pas pris en charge médicalement et ne vont pas à l’école car nous n’avons pas de frais de santé ni scolarité », ajoute-t-elle. La faim qui sévit dans ce site pousse les hommes à quitter leurs familles pour aller travailler de l’autre côté de la Rusizi, en RD Congo, dans l’espoir de gagner quelques sous pour faire vivre leurs familles. Toutefois, il s’agit d’une aventure à risque. Tel est le cas de Jacques Icobikundiye de la communauté batwa qui est parti en laissant sa femme et ses cinq enfants pour rentrer bredouille. « J’ai œuvré dans une plantation de riz chez un Congolais. A l’issue de deux mois de lourds travaux, alors que j’attentais toucher un bon salaire, on m’a battu jusqu’à mourir », témoigne-t-il. Il fait savoir que les habitants du site de Busesekara qui partent en RD Congo sont pris comme des esclaves. Selon lui, aller au Congo est synonyme de suicide volontaire. Il interpelle les candidats à cette aventure sans issue de rester chez eux.

Une catégorie de gens abandonnée

Les locataires du site de Busesekara sont laissés à eux seuls. D’après les informations de premières mains, les habitants ne reçoivent aucune assistance. Selon Laurent Ntuyahaga de secteur Rugeregere, l’absence des bienfaiteurs qui devraient soulager la souffrance des gens de Busesekara explique la mendicité des enfants de ce site. D’après lui, n’ayant pas de quoi mettre sous la dent, les personnes adultes sont obligées d’aller rançonner dans les champs des populations. « Ceci est une source grave de conflit qui risque d’envenimer les relations de bons voisinage entre les habitants de ce site et d’autres citoyens ». Il demande à ce que ces populations soient assistées par le gouvernement et les organisations humanitaires. Des attestations d’indigence leur seront délivrées dans un bref délai, selon Firmin Habumuremyi, conseiller communal chargé des affaires sociales. D’après cet administratif, les habitants du site de Busesekara seront déménagés vers un autre endroit. Toutefois, il ne précise pas le lieu et le temps que va durer ce travail. D’après les informations reçues sur places, les habitants de ce site sont composés par des rapatriés venus du Rwanda, les démobilisés et les populations de la communauté Batwa.

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