Des centaines de personnes dont des femmes ont manifesté devant les bâtiments du ministère de la Justice, l’ancienne présidence de la République, pour réclamer la restitution de leurs propriétés expropriées en 1972 par le gouvernement de cette époque comme l’indique ces habitants.
Mardi, le 23 février 2021, des centaines de personnes qui affirment avoir été chassées de leur terre de Gihora-Kivoga pendant et après les évènements sanglants de 1972 ont fait un sit in devant les bureaux du ministère de la Justice pour demander la décision du ministère de la Justice concernant leurs propriétés estimées à 318 hectares.
Augustin Ntirampeba est l’une de ces personnes qui se disent lésées. Né en 1956, il affirme qu’il avait hérité de son père une propriété foncière qui lui a été retiré en 1972.
Il précise que 431 familles sont concernées et demande que ces familles soient rétablies dans leurs droits « comme c’est le cas pour les autres citoyens burundais car ’’ l’Etat responsable laborieux ’’ ne saurait chasser ses fils et filles ».
A la question de savoir quand le conflit a commencé, ils ont souligné qu’ils ont vidé les lieux en 1972, d’autres en 1975. Leurs terres ont par la suite été attribuées à la société Ruzizi qui occupait des terres octroyées par le gouvernement d’une superficie de 458 hectares.
En 2007, ils ont porté plainte à la CNTB (Commission nationale des terres et autres biens) qui a pris la décision de leur octroyer 315 hectares et d’accorder à l’Etat ses propriétés.
Après avoir attendu l’exécution de la décision rendue sans succès, ces familles ont alors saisi la Cour Spéciale Terres et autres Biens qui dans son arrêt a accordé toute la superficie à l’Etat.
Déboussolées, ces familles qui réclament leurs ’’propriétés saisies en 1972’’ ont saisi le Tribunal de Grande Instance de Bujumbura sis à Kabezi pour être rétablies dans leurs droits.
Là aussi, ces gens sont rentrés bredouille et ont alors pris la décision de s’en remettre au ministère de la Justice pour demander la révision de l’arrêt de la Cour spéciale des terres et autres biens.
Le commissaire provincial de la mairie de Bujumbura leur a demandé de retourner chez eux pour attendre la décision du ministère car selon lui, l’Etat ne sort jamais perdant. Il leur a rappelé que les manifestations ne seront jamais tolérées. « Il ne faut plus revenir ici, nous avons encore en mémoire les manifestations de 2015 ».
Notons que les 431 familles sont maintenant éparpillées dans les communes de Mpanda, Kanyosha, Bubanza, Mutimbuzi et Bugarama.