Depuis peu, nombreux sont ceux qui portent des marques ou des cicatrices en plein visages, sur les bras, les jambes et même, selon certains témoignages, sur les parties génitales. En cause, une bestiole aujourd’hui connue sous le sobriquet de « Signoline ».
<doc2958|right>Ils sont victimes d’une substance toxique libérée par un insecte communément appelé « Signoline ». D’ailes courtes mais assez dures, il vit dans la végétation et préfère les endroits humides. Il est également attiré, le soir, par la lumière des lampes. D’après Pr Anastasie Gasogo, entomologiste, c’est un insecte qui se développe en fonction des saisons. « Il est assez dangereux car la substance qu’il libère se trouve dans une de ses parties appelée molymphes. Celle-ci est synthétisée grâce à un champignon qui se trouve également dans son corps », affirme-t-elle.
Dr Elie Mupera, dermatologue, abonde dans le même sens : « Cette substance est un poison très violent, on l’appelle cantharide ». Une fois la bestiole écrasée sur la peau, son poison va pénétrer et altérer la peau.
Selon le médecin, la peau joue un rôle majeur dans la protection contre les infections, et les microbes . La zone attaquée sera une porte d’entrée aux microbes à l’intérieur de l’organisme. Ils vont se propager et envahir les autres organes de la peau avec risque d’une infection généralisée.
Le dysfonctionnement des organes
L’infection généralisée va provoquer d’autres signes tels que la fièvre, des frissons et une altération de l’état général, la fatigue, la perte d’appétit, etc. Et les conséquences sont plus graves encore lorsque cette substance entre en contact avec les organes génitaux de l’homme. Le médecin parle d’un effet aphrodisiaque : « Elle peut provoquer une certaine virilité pathologique. Bref, le dysfonctionnement de ces organes »
De même, se toucher l’œil avec une main qui vient d’écraser l’insecte risque de provoquer des lésions pouvant même entraîner la cécité. Plus grave : une ingestion accidentelle de « Signoline » et ses toxines vont entraîner d’importants troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhée ou constipation ou douleurs abdominales insupportables. D’autres complications comme l’atteinte rénale peuvent dégénérer vers une insuffisance rénale.
<doc2957|left>Des tabous développés
Selon Dr Mupera, il s’est développé beaucoup de croyances suite à la multiplication des cas d’infection aux toxines de cet insecte. « Certains parlent de mettre des pâtes dentifrices, des huiles de frein, etc. sur la zone brûlée. Or, l’automédication peut-être plus dangereuse que les lésions », explique-t-il, tout en recommandant de consulter le médecin.
Quid du traitement ? Lorsque quelqu’un constate qu’il vient d’écraser « Signoline » sur sa peau, « avant que n’apparaisse les premiers signes, il faut se laver avec du savon et y ajouter un autre produit désinfectant », conseille le médecin. Mais, dit-il, dès qu’apparaissent les premières lésions, il faut ajouter d’autres produits couramment utilisés dans le traitement des brûlures tels que « la flamazine ». En cas de surinfection, on peut recourir à des antibiotiques : des comprimés ou de la pommade en fonction de la gravité de la maladie.
Pour l’entomologiste Anastasie Gasogo, « Signoline » est un petit insecte qu’on appelle « Coléoptère ». Il appartient à la famille des « Staphilinidés » et aux genres « Paederus », des types d’insectes coriaces . Ils peuvent passer une semaine entière enfermés dans une boîte, sans même manger. Pr Gasogo précise en outre qu’ils ne se mangent pas entre eux, à cause de la substance qu’on retrouve dans leurs corps. D’où l’importance de ne pas l’écraser sur soi. Comme la bestiole n’est pas assez lourde, il y a moyen de la chasser en la soufflant. Il faut également éviter de s’asseoir sous une lampe allumée.