Il est 11 heures. Nous sommes sur la RN7 dans la zone Nyabiraba à 18 km de Bujumbura. Il fait frais ici. De part et d’autre de la route, une nature luxuriante s’offre à la vue des passants.
Des voitures passent, des commerçants traînent leurs marchandises sur leurs vélos et des lycéens empruntent cette route à la sortie des classes pour rejoindre leurs domiciles.
Au premier abord, un jour normal comme un autre. Pourtant, depuis sept mois, la route court un grave danger. Sur l’un de ses bords latéraux, la vallée abritant la rivière Nyabiraba s’épaissit au fil des jours et morcelle un peu plus ce seul axe reliant Bujumbura aux provinces Mwaro, Bururi et Rutana.
«Des camions remorquent et autres poids lourds n’arrêtent pas de passer par ici. Cela fragilise encore un peu plus cette route. Dans les jours à venir, ce sont toutes les transactions commerciales rendues possibles par cette voie qui n’auront plus lieu», souligne un usager régulier de cette route. «Il y a urgence, il faut des moyens pour réhabiliter cette route qui nous est très utile avant qu’il ne soit trop tard ».
Rencontré sur les lieux, G.K est élève au lycée communal de Nyabiraba. Il témoigne qu’un accident a déjà eu lieu. «Cherchant à éviter l’une et l’autre l’énorme nid de poule ou autre cassure causée par la vallée, une voiture et une moto sont entrées en collision. Heureusement, tout le monde s’en est sorti indemne.»
Et de préciser qu’à un moment donné, des grosses pierres avaient été placées au côté nord de la voie pour signaler la menace. «Ces pierres ont été aujourd’hui enlevées et des automobiles courent plus que jamais le risque de se retrouver dans la ravin».
Joint par téléphone, Ferdinand Simbananiye, administrateur de la commune Nyabiraba, affirme que ce problème «dépasse largement le cadre communal» et que par conséquent, il a été signalé «en haut lieu» auprès duquel un suivi est exercé. «Jusqu’à présent, nous attendons toujours des actions des plus hautes autorités».